Tahar Ben Jelloun, Daniel Pennac, Pierre Kemp, Mihály Vörösmarty, Valery Bryusov, Ernst Toller

De Marokkaanse romanschrijver, dichter en essayist Tahar Ben Jelloun werd geboren in Fez op 1 december 1944. Zie ook mijn blog van 1 december 2007 en ook mijn blog van 1 december 2008.

Uit: Amours sorcières

En se réveillant, Salem se dit: tout est écrit, alors à quoi bon se lever, sortir, travailler, courir, mentir, espérer, etc.? Son rêve l’a encore troublé. Ce n’est pas la première fois qu’il voit sa femme sur une terrasse blanche, surexposée à la lumière, sans aucun son, étendant des draps de couleur et semblant envoyer des signes à un inconnu. Elle le voit, lui fait signe de s’en aller et de la laisser. Elle lui dit quelque chose qu’il n’entend pas. Il rebrousse chemin, se donne une claque sur la joue et bredouille des mots étranges.

Il lève la tête et lit une publicité qui défile sur un écran suspendu par deux chimpanzés ivres: «Tout est écrit; il n’y a rien à faire; pour vos messages faites confiance à Sony et à la bière Casablanca…» Les mots repassent à l’envers pendant que les singes pleurent de rire. Un cheval peint en vert traverse la rue. Il se réveille les cheveux ébouriffés, la bouche pâteuse et les yeux à moitié ouverts. Ce rêve l’a de nouveau contrarié. Chaque fois qu’il mange des lentilles au dîner, il fait le même rêve. Il ne voit pas le rapport entre les deux choses mais décide de se faire préparer un grand plat de lentilles aux tomates et aux oignons, espérant connaître la fin du rêve.

Sa femme dort encore. Elle est sur le ventre, sa chemise de nuit en satin ne la couvre pas entièrement. Il passe la main droite sur ses fesses nues. Elle ne bouge pas, ne sent rien. Il l’observe encore un moment et rage de ne pas lire dans son sommeil. Peut-être qu’elle fait le même rêve que lui, peut-être qu’elle est dans une chambre avec l’inconnu qui lui caresse les fesses. Il s’approche d’elle, sent sa nuque puis fourre son nez dans sa chevelure épaisse. Il passe son bras sous sa taille et la serre contre lui. Il lèche le lobe de son oreille droite. Elle se dégage doucement de son étreinte, change de position et continue de dormir. Il se persuade qu’elle fait semblant d’être plongée dans le sommeil. Pour en avoir le cœur net, il monte sur elle et glisse son pénis entre ses fesses. Elle pousse un petit cri de plaisir et s’arrange pour qu’il la pénètre en douceur. Elle se laisse faire tout en gardant les yeux fermés. Après l’amour, elle tend la main pour retenir son homme puis s’endort heureuse, un léger sourire sur les lèvres.“

 

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Tahar Ben Jelloun (Fez, 1 december 1944)

 

De Franse schrijver Daniel Pennac werd geboren in Casablanca op 1 december 1944. Zie ook mijn blog van 1 december 2007 en ook mijn blog van 1 december 2008.

 

Uit: La Fée Carabine

 

“Ce n’est pas de la distraction, c’est de l’inquiétude.
Mon œil n’est pas vraiment sur l’échiquier. Mon œil épie les grands-pères. Mauvaise heure pour eux, le coucher du soleil. C’est entre chien et loup que le démon de la dope les démange. Leur cervelle réclame
la sale piquouse. Ils ont besoin de leur dose. Pas le moment de les perdre de vue. Les enfants comprennent la situation aussi bien que moi et chacun fait de son mieux pour occuper son grand-père attitré. Clara
demande toujours plus de précisions à Papy-Rognon (ex-boucher à Tlemcen) sur l’épaule d’agneau à la Montalban. Jérémy, qui redouble sa cinquième, prétend vouloir tout connaître de Molière, et le vieux
Risson, son grand-père à lui (un libraire à la retraite) multiplie les indiscrétions biographiques. Maman, immobile dans son fauteuil de femme enceinte, se laisse indéfiniment friser et défriser par Papy-Merlan, l’ancien coiffeur, pendant que le Petit supplie Verdun
(le doyen des quatre grands-pères, 92 berges!) de l’aider à remplir sa page d’écriture.
Chaque soir c’est le même rituel: la main de Verdun tremble comme une feuille, mais, à l’intérieur, celle du Petit la stabilise, et l’aïeul croit dur comme fer qu’il trace ses anglaises aussi joliment qu’avant la Première
Guerre. Il est triste, pourtant, Verdun, il fait écrire au Petit un seul prénom sur son cahier: Camille, Camille, Camille, Camille… sur toute la longueur des lignes.
C’est le prénom de sa fille, morte il y a 67 ans, à l’âge de six ans, juste à la fin de la Der des Ders, fauchée par l’ultime rafale, celle de la grippe espagnole. C’était vers l’image de Camille que Verdun tendait ses mains tremblantes quand il a commencé à se shooter. Il se rêvait, bondissant de sa tranchée, zigzaguant entre les balles, cisaillant les barbelés, déjouant les mines, et courant vers sa Camille, sans fusil, bras ouverts. Il traversait ainsi toute la Grande Guerre et trouvait une
petite Camille morte, momifiée, plus ratatinée à six ans qu’il ne l’est lui-même aujourd’hui. Double dose pour la seringue.
Depuis que je le planque chez nous, Verdun ne se shoote plus. Quand le passé le prend à la gorge, il regarde juste le Petit, les yeux noyés, et mUmlure : « Pourquoi qu’ t’es pas ma p’tite Camille? » Parfois, il
lâche une larme sur le cahier d’écriture, et le Petit dit:
– T’as encore fait un pâté, Verdun…
C’est tellement déchirant que l’ex-séminariste Stojilkovicz, ex-révolutionnaire, ex-vainqueur des armées Vlassov et de l’hydre nazie, que Stojil, présentement conducteur de bus pour touristes CCCP, et pour vieilles dames seules le samedi et le dimanche, que Stojil, dis-je, se racle la gorge et grogne:
– Si Dieu existe, j’espère qu’Il a une excuse valable.”

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Daniel Pennac (Casablanca, 1 december 1944)

 

De Nederlandse dichter Pierre Kemp werd geboren in Maastricht op 1 december 1886. Na zijn lagere school was Kemp als plateelschilder werkzaam bij de Société Céramique en daarna tot aan zijn pensioen, als loonadministrateur, bij de steenkoolmijn “Laura en Vereeniging” te Eygelshoven. Pierre Kemp debuteerde als dichter met een sonnet in De Limburger Koerier van 23 maart 1910. In 1914 verscheen, onder aanmoediging van de Jezuïetenpater J. van Well, zijn eerste dichtbundel. Tussen 1915 en 1916 werkte hij als leerling-journalist bij De Tijd in Amsterdam, maar door heimwee keerde hij gauw terug naar Maastricht. In 1918 huwde Kemp Hubertina Catharine Mommers, die hem drie zonen schonk. In 1934 verscheen Stabielen en passanten, de bundel die ‘Kemps tweede debuut’ wordt genoemd, vanwege de lichtere toon en de speelse, bescheiden verzen. Een bijzonder werk verscheen in 1960 toen hij samen met de kunstschilder Willem Hofhuizen Les Folies Maestrichtoises vervaardigde, een gedichtenbundel gebaseerd op de coupletten van François Couperin, Les Folies Françaises, ter ere van de 50e verjaardag van Fernand Lodewick, een bekend neerlandicus die in die tijd de Nederlandse lycea voorzag van leerboeken. Pierre Kemp was naast dichter ook een verdienstelijk kunstschilder. In 1975 vond postuum een expositie plaats in het Bonnefantenmuseum in Maastricht.

 

Rose madder

 

Eens komt het eind aan al mijn mooie kleuren,

als nu, en dan de doodsdienst zonder fantasie.

Misschien dat rose en gele bloemen geuren

rond het kadaver van Pierre l’Englouti.

Geen witte, geen in lila, geen in blauw

en zeker geen met geuren van de vrouw.

Kom, kom, ik leef nu nog en ik wil

voor ’t laatst eens kijken door mijn rose bril,

als toen ik mijn eerste boompje tekende

met meer dan rose appels naast een beek en de

kimmen van uit mijn kleine bed

hoorde in muzieken van oranje en violet.

Mijn tijd is om! Als alle wijzen en dwazen

moet ik gaan. Van heel het mensenspel

neem ik afscheid door mijn bril met rose glazen

en wuif ik de Grote Verfdoos Aarde en Zon voorgoed:

‘Vaarwel!’

 

Fanfare

Ik sta al lang niet meer vooraan,
als er stoeten door de straten gaan.
Ik moet luisteren naar bomen
en niet naar mensen, die komen.
Ze komen, de mensen, en gaan voorbij
in gelederen van dwazen,
maar de élite onder hen, voor mij, zijn zij,
die in koperen buizen blazen.

Kemp

Pierre Kemp (1 december 1886 – 21 juli 1967)

 

De Hongaarse dichter Mihály Vörösmarty werd geboren op 1 december 1800 in Puszta-Nyék. Zie ook mijn blog van 1 december 2006 en ook mijn blog van 1 december 2008.

 

Schlechter Wein

 

Freund, laß uns trinken, eh die Welt verdorrt,

zumal für Dichter, deren Trank das Wort.

Für einen, der einst schrieb das “Fóter Lied”,*

solch ein Gesöff! Seis drum, ihm recht geschieht!

Heda, Schankwirt, Giftmischer, du,

was guckst du? Wein her, immer zu!

Ja, von dem Krätzer bring geschwind,

da wir doch Ungarns Dichter sind.

 

Ein Jammerwein, den jeder bei uns trinkt,

egal ob schwarz ob grau sein Bartwuchs winkt,

nur nicht der Pfaff, auch nicht der weise Mann,

die haben, was ich nur erdichten kann.

Heda, Schankwirt, Giftmischer, du,

was guckst du? Wein her, immer zu!

Ja, von dem Krätzer bring geschwind,

da wir doch Ungarns Dichter sind.

 

Man sagt, in Erlau wächst – es kann schon sein,

ich hab ihn nicht probiert – der beste Wein.

Besungen hab ich Wein und Helden dort,

doch keiner bot ein Glas mir an am Ort.

Heda, Schankwirt, Giftmischer, du,

was guckst du? Wein her, immer zu!

Ja, von dem Krätzer bring geschwind,

da wir doch Ungarns Dichter sind.

 

Wie schön liegt Ménes – mit dem Weinberg gar,

sein Saft ist wie Zigeunermädchenhaar,

so auch das Feuer, das drin glüht und brennt,

und das mir – Kruzitürken! keiner gönnt!

Heda, Schankwirt, Giftmischer, du,

was guckst du? Wein her, immer zu!

Ja, bring vom Ménescher geschwind,

da wir doch Ungarns Dichter sind.

 

Wer sah schon Wein, wie der Smaragd so grün?

Wie flüssiges Gold – und schluckweis trinkst du ihn.

Somló, Tokaj, hört, schrei ich laut genug?

Warum gebt ihr dem Dichter keinen Schluck!

Heda, Schankwirt, Giftmischer, du,

was guckst du? Wein her, immer zu!

Vom allerbesten bring geschwind,

da wir doch Ungarns Dichter sind.

 

Genug, genug, der tolle Schädel brummt,

die Augen werden trüb, der Mund verstummt.

Hör, Hunnien, wie dich die Klage trifft:

Poeten tränkst du nur mit Fliegengift!

Heda, Schankwirt, Giftmischer, du,

was guckst du? Wein her, immer zu!

Vom allerbesten bring geschwind,

da wir doch Ungarns Dichter sind.

 

 

 

Vertaald door Géza Engl

 

 

Vorosmarty_Mihaly_Bonyhad

Mihály Vörösmarty (1 december 1800 – 19 november 1855)
Standbeeld in Bonyhád

 

De Russische dichter en schrijver Valery Bryusov werd geboren op 1 december 1873 in Moskou. Zie ook mijn blog van 1 december 2006 en ook mijn blog van 1 december 2008.

To A Young Poet 

 

Pale youth with burning gaze,

I give you three commandments now:

Follow the first: don’t live by the present,

The future is a poet’s only place.

 

Second, remember: feel for no one,

Love yourself without bounds.

Safeguard the third: worship art,

Art alone, without thought or goal.

 

Pale youth with embarrassed gaze!

If you follow my three commandments,

I’ll die in peace, a defeated warrior,

Knowing I leave a poet behind. 

 

 

 

At Home 

 

It’s all so familiar and clear,

My eye’s accustomed to every turn;

I’m not mistaken- I’m at home;

The wallpaper flowers, the chains of books…

 

I don’t disturb yesterday’s ashes –

The fire here has long gone cold.

Like a snake surveying its molted skin,

I gaze upon what I was.

 

Though many hymns remain unsung

And many blessings unbestowed,

I sense the glint of a different world,

A chance for new perfection!

 

I am called to unknown mountain peaks

By the chorus of spring,

And these letters from a woman

Lie in a cold, lifeless pile!

 

Dewdrops shine like eyes in the sun,

As if everything were splashed with silver…

My staff awaits me at the door!

I’m coming! I’m coming alone!

 

bryusov

Valery Bryusov (1 december 1873 – 9 oktober 1924)

 

De Duitse dichter en schrijver Ernst Toller werd geboren op 1 december 1893 in Samotschin (tegenwoordig Szamocin). Zie ook mijn blog van 1 december 2006 en ook mijn blog van 1 december 2008.

 

Den Müttern (1917)

 

 Mütter,

Eure Hoffnung, Eure frohe Bürde,

Liegt in aufgewühlter Erde,

Röchelt zwischen Drahtverhauen,

Irret blind durch gelbes Korn.

Die auf Feldern jubelnd stürmten,

Torkeln eingekerkert, wahnsinnsschwärend,

Blinde Tiere durch die Welt.

Mütter!

Eure Söhne taten das einander.

 

Grabt Euch tiefer in den Schmerz,

Lasst ihn zerren, ätzen, wühlen,

Recket gramverkrampfte Arme,

Seid Vulkane, glutend Meer:

Schmerz gebäre Tat!

 

Euer Leid, Millionen Mütter,

Dien als Saat durchpflügter Erde,

Lasse keimen

Menschlichkeit.

 

 

Gedicht aus dem “Schwalbenbuch –

 

Gewachsen 1922. Geschrieben 1923.

 

Ein Freund starb in der Nacht.
Allein.
Die Gitter hielten Totenwacht.
Ich friere.
Die Welt gerinnt.
Es muß schön sein einzuschlafen jetzt,
Kristall zu werden im zeitlosen Eismeer des Schweigens.
Genosse Tod.
Genosse, Genosse …
Zirizi Zirizi Zirizi
Zizizi
Urrr
Daß man, nahe der dunklen Schwelle,
Solche Melodie vernimmt, so irdischen Jubels, so irdischer Klage trunken …
Träume, meine Seele, träume,
Lerne träumen den Traum der Ewigkeit.
Zirizi Zirizi Zirizi
Zizizi
Urrr

 

Toller

Ernst Toller (1 december 1893 – 22 mei 1939)