Tahar Ben Jelloun, Daniel Pennac, Pierre Kemp, Mihály Vörösmarty, Valery Bryusov, Ernst Toller

De Marokkaanse romanschrijver, dichter en essayist Tahar Ben Jelloun werd geboren in Fez op 1 december 1944. Zie ook mijn blog van 1 december 2007 en ook mijn blog van 1 december 2008.

Uit: Amours sorcières

En se réveillant, Salem se dit: tout est écrit, alors à quoi bon se lever, sortir, travailler, courir, mentir, espérer, etc.? Son rêve l’a encore troublé. Ce n’est pas la première fois qu’il voit sa femme sur une terrasse blanche, surexposée à la lumière, sans aucun son, étendant des draps de couleur et semblant envoyer des signes à un inconnu. Elle le voit, lui fait signe de s’en aller et de la laisser. Elle lui dit quelque chose qu’il n’entend pas. Il rebrousse chemin, se donne une claque sur la joue et bredouille des mots étranges.

Il lève la tête et lit une publicité qui défile sur un écran suspendu par deux chimpanzés ivres: «Tout est écrit; il n’y a rien à faire; pour vos messages faites confiance à Sony et à la bière Casablanca…» Les mots repassent à l’envers pendant que les singes pleurent de rire. Un cheval peint en vert traverse la rue. Il se réveille les cheveux ébouriffés, la bouche pâteuse et les yeux à moitié ouverts. Ce rêve l’a de nouveau contrarié. Chaque fois qu’il mange des lentilles au dîner, il fait le même rêve. Il ne voit pas le rapport entre les deux choses mais décide de se faire préparer un grand plat de lentilles aux tomates et aux oignons, espérant connaître la fin du rêve.

Sa femme dort encore. Elle est sur le ventre, sa chemise de nuit en satin ne la couvre pas entièrement. Il passe la main droite sur ses fesses nues. Elle ne bouge pas, ne sent rien. Il l’observe encore un moment et rage de ne pas lire dans son sommeil. Peut-être qu’elle fait le même rêve que lui, peut-être qu’elle est dans une chambre avec l’inconnu qui lui caresse les fesses. Il s’approche d’elle, sent sa nuque puis fourre son nez dans sa chevelure épaisse. Il passe son bras sous sa taille et la serre contre lui. Il lèche le lobe de son oreille droite. Elle se dégage doucement de son étreinte, change de position et continue de dormir. Il se persuade qu’elle fait semblant d’être plongée dans le sommeil. Pour en avoir le cœur net, il monte sur elle et glisse son pénis entre ses fesses. Elle pousse un petit cri de plaisir et s’arrange pour qu’il la pénètre en douceur. Elle se laisse faire tout en gardant les yeux fermés. Après l’amour, elle tend la main pour retenir son homme puis s’endort heureuse, un léger sourire sur les lèvres.“

 

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Tahar Ben Jelloun (Fez, 1 december 1944)

 

De Franse schrijver Daniel Pennac werd geboren in Casablanca op 1 december 1944. Zie ook mijn blog van 1 december 2007 en ook mijn blog van 1 december 2008.

 

Uit: La Fée Carabine

 

“Ce n’est pas de la distraction, c’est de l’inquiétude.
Mon œil n’est pas vraiment sur l’échiquier. Mon œil épie les grands-pères. Mauvaise heure pour eux, le coucher du soleil. C’est entre chien et loup que le démon de la dope les démange. Leur cervelle réclame
la sale piquouse. Ils ont besoin de leur dose. Pas le moment de les perdre de vue. Les enfants comprennent la situation aussi bien que moi et chacun fait de son mieux pour occuper son grand-père attitré. Clara
demande toujours plus de précisions à Papy-Rognon (ex-boucher à Tlemcen) sur l’épaule d’agneau à la Montalban. Jérémy, qui redouble sa cinquième, prétend vouloir tout connaître de Molière, et le vieux
Risson, son grand-père à lui (un libraire à la retraite) multiplie les indiscrétions biographiques. Maman, immobile dans son fauteuil de femme enceinte, se laisse indéfiniment friser et défriser par Papy-Merlan, l’ancien coiffeur, pendant que le Petit supplie Verdun
(le doyen des quatre grands-pères, 92 berges!) de l’aider à remplir sa page d’écriture.
Chaque soir c’est le même rituel: la main de Verdun tremble comme une feuille, mais, à l’intérieur, celle du Petit la stabilise, et l’aïeul croit dur comme fer qu’il trace ses anglaises aussi joliment qu’avant la Première
Guerre. Il est triste, pourtant, Verdun, il fait écrire au Petit un seul prénom sur son cahier: Camille, Camille, Camille, Camille… sur toute la longueur des lignes.
C’est le prénom de sa fille, morte il y a 67 ans, à l’âge de six ans, juste à la fin de la Der des Ders, fauchée par l’ultime rafale, celle de la grippe espagnole. C’était vers l’image de Camille que Verdun tendait ses mains tremblantes quand il a commencé à se shooter. Il se rêvait, bondissant de sa tranchée, zigzaguant entre les balles, cisaillant les barbelés, déjouant les mines, et courant vers sa Camille, sans fusil, bras ouverts. Il traversait ainsi toute la Grande Guerre et trouvait une
petite Camille morte, momifiée, plus ratatinée à six ans qu’il ne l’est lui-même aujourd’hui. Double dose pour la seringue.
Depuis que je le planque chez nous, Verdun ne se shoote plus. Quand le passé le prend à la gorge, il regarde juste le Petit, les yeux noyés, et mUmlure : « Pourquoi qu’ t’es pas ma p’tite Camille? » Parfois, il
lâche une larme sur le cahier d’écriture, et le Petit dit:
– T’as encore fait un pâté, Verdun…
C’est tellement déchirant que l’ex-séminariste Stojilkovicz, ex-révolutionnaire, ex-vainqueur des armées Vlassov et de l’hydre nazie, que Stojil, présentement conducteur de bus pour touristes CCCP, et pour vieilles dames seules le samedi et le dimanche, que Stojil, dis-je, se racle la gorge et grogne:
– Si Dieu existe, j’espère qu’Il a une excuse valable.”

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Daniel Pennac (Casablanca, 1 december 1944)

 

De Nederlandse dichter Pierre Kemp werd geboren in Maastricht op 1 december 1886. Na zijn lagere school was Kemp als plateelschilder werkzaam bij de Société Céramique en daarna tot aan zijn pensioen, als loonadministrateur, bij de steenkoolmijn “Laura en Vereeniging” te Eygelshoven. Pierre Kemp debuteerde als dichter met een sonnet in De Limburger Koerier van 23 maart 1910. In 1914 verscheen, onder aanmoediging van de Jezuïetenpater J. van Well, zijn eerste dichtbundel. Tussen 1915 en 1916 werkte hij als leerling-journalist bij De Tijd in Amsterdam, maar door heimwee keerde hij gauw terug naar Maastricht. In 1918 huwde Kemp Hubertina Catharine Mommers, die hem drie zonen schonk. In 1934 verscheen Stabielen en passanten, de bundel die ‘Kemps tweede debuut’ wordt genoemd, vanwege de lichtere toon en de speelse, bescheiden verzen. Een bijzonder werk verscheen in 1960 toen hij samen met de kunstschilder Willem Hofhuizen Les Folies Maestrichtoises vervaardigde, een gedichtenbundel gebaseerd op de coupletten van François Couperin, Les Folies Françaises, ter ere van de 50e verjaardag van Fernand Lodewick, een bekend neerlandicus die in die tijd de Nederlandse lycea voorzag van leerboeken. Pierre Kemp was naast dichter ook een verdienstelijk kunstschilder. In 1975 vond postuum een expositie plaats in het Bonnefantenmuseum in Maastricht.

 

Rose madder

 

Eens komt het eind aan al mijn mooie kleuren,

als nu, en dan de doodsdienst zonder fantasie.

Misschien dat rose en gele bloemen geuren

rond het kadaver van Pierre l’Englouti.

Geen witte, geen in lila, geen in blauw

en zeker geen met geuren van de vrouw.

Kom, kom, ik leef nu nog en ik wil

voor ’t laatst eens kijken door mijn rose bril,

als toen ik mijn eerste boompje tekende

met meer dan rose appels naast een beek en de

kimmen van uit mijn kleine bed

hoorde in muzieken van oranje en violet.

Mijn tijd is om! Als alle wijzen en dwazen

moet ik gaan. Van heel het mensenspel

neem ik afscheid door mijn bril met rose glazen

en wuif ik de Grote Verfdoos Aarde en Zon voorgoed:

‘Vaarwel!’

 

Fanfare

Ik sta al lang niet meer vooraan,
als er stoeten door de straten gaan.
Ik moet luisteren naar bomen
en niet naar mensen, die komen.
Ze komen, de mensen, en gaan voorbij
in gelederen van dwazen,
maar de élite onder hen, voor mij, zijn zij,
die in koperen buizen blazen.

Kemp

Pierre Kemp (1 december 1886 – 21 juli 1967)

 

De Hongaarse dichter Mihály Vörösmarty werd geboren op 1 december 1800 in Puszta-Nyék. Zie ook mijn blog van 1 december 2006 en ook mijn blog van 1 december 2008.

 

Schlechter Wein

 

Freund, laß uns trinken, eh die Welt verdorrt,

zumal für Dichter, deren Trank das Wort.

Für einen, der einst schrieb das “Fóter Lied”,*

solch ein Gesöff! Seis drum, ihm recht geschieht!

Heda, Schankwirt, Giftmischer, du,

was guckst du? Wein her, immer zu!

Ja, von dem Krätzer bring geschwind,

da wir doch Ungarns Dichter sind.

 

Ein Jammerwein, den jeder bei uns trinkt,

egal ob schwarz ob grau sein Bartwuchs winkt,

nur nicht der Pfaff, auch nicht der weise Mann,

die haben, was ich nur erdichten kann.

Heda, Schankwirt, Giftmischer, du,

was guckst du? Wein her, immer zu!

Ja, von dem Krätzer bring geschwind,

da wir doch Ungarns Dichter sind.

 

Man sagt, in Erlau wächst – es kann schon sein,

ich hab ihn nicht probiert – der beste Wein.

Besungen hab ich Wein und Helden dort,

doch keiner bot ein Glas mir an am Ort.

Heda, Schankwirt, Giftmischer, du,

was guckst du? Wein her, immer zu!

Ja, von dem Krätzer bring geschwind,

da wir doch Ungarns Dichter sind.

 

Wie schön liegt Ménes – mit dem Weinberg gar,

sein Saft ist wie Zigeunermädchenhaar,

so auch das Feuer, das drin glüht und brennt,

und das mir – Kruzitürken! keiner gönnt!

Heda, Schankwirt, Giftmischer, du,

was guckst du? Wein her, immer zu!

Ja, bring vom Ménescher geschwind,

da wir doch Ungarns Dichter sind.

 

Wer sah schon Wein, wie der Smaragd so grün?

Wie flüssiges Gold – und schluckweis trinkst du ihn.

Somló, Tokaj, hört, schrei ich laut genug?

Warum gebt ihr dem Dichter keinen Schluck!

Heda, Schankwirt, Giftmischer, du,

was guckst du? Wein her, immer zu!

Vom allerbesten bring geschwind,

da wir doch Ungarns Dichter sind.

 

Genug, genug, der tolle Schädel brummt,

die Augen werden trüb, der Mund verstummt.

Hör, Hunnien, wie dich die Klage trifft:

Poeten tränkst du nur mit Fliegengift!

Heda, Schankwirt, Giftmischer, du,

was guckst du? Wein her, immer zu!

Vom allerbesten bring geschwind,

da wir doch Ungarns Dichter sind.

 

 

 

Vertaald door Géza Engl

 

 

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Mihály Vörösmarty (1 december 1800 – 19 november 1855)
Standbeeld in Bonyhád

 

De Russische dichter en schrijver Valery Bryusov werd geboren op 1 december 1873 in Moskou. Zie ook mijn blog van 1 december 2006 en ook mijn blog van 1 december 2008.

To A Young Poet 

 

Pale youth with burning gaze,

I give you three commandments now:

Follow the first: don’t live by the present,

The future is a poet’s only place.

 

Second, remember: feel for no one,

Love yourself without bounds.

Safeguard the third: worship art,

Art alone, without thought or goal.

 

Pale youth with embarrassed gaze!

If you follow my three commandments,

I’ll die in peace, a defeated warrior,

Knowing I leave a poet behind. 

 

 

 

At Home 

 

It’s all so familiar and clear,

My eye’s accustomed to every turn;

I’m not mistaken- I’m at home;

The wallpaper flowers, the chains of books…

 

I don’t disturb yesterday’s ashes –

The fire here has long gone cold.

Like a snake surveying its molted skin,

I gaze upon what I was.

 

Though many hymns remain unsung

And many blessings unbestowed,

I sense the glint of a different world,

A chance for new perfection!

 

I am called to unknown mountain peaks

By the chorus of spring,

And these letters from a woman

Lie in a cold, lifeless pile!

 

Dewdrops shine like eyes in the sun,

As if everything were splashed with silver…

My staff awaits me at the door!

I’m coming! I’m coming alone!

 

bryusov

Valery Bryusov (1 december 1873 – 9 oktober 1924)

 

De Duitse dichter en schrijver Ernst Toller werd geboren op 1 december 1893 in Samotschin (tegenwoordig Szamocin). Zie ook mijn blog van 1 december 2006 en ook mijn blog van 1 december 2008.

 

Den Müttern (1917)

 

 Mütter,

Eure Hoffnung, Eure frohe Bürde,

Liegt in aufgewühlter Erde,

Röchelt zwischen Drahtverhauen,

Irret blind durch gelbes Korn.

Die auf Feldern jubelnd stürmten,

Torkeln eingekerkert, wahnsinnsschwärend,

Blinde Tiere durch die Welt.

Mütter!

Eure Söhne taten das einander.

 

Grabt Euch tiefer in den Schmerz,

Lasst ihn zerren, ätzen, wühlen,

Recket gramverkrampfte Arme,

Seid Vulkane, glutend Meer:

Schmerz gebäre Tat!

 

Euer Leid, Millionen Mütter,

Dien als Saat durchpflügter Erde,

Lasse keimen

Menschlichkeit.

 

 

Gedicht aus dem “Schwalbenbuch –

 

Gewachsen 1922. Geschrieben 1923.

 

Ein Freund starb in der Nacht.
Allein.
Die Gitter hielten Totenwacht.
Ich friere.
Die Welt gerinnt.
Es muß schön sein einzuschlafen jetzt,
Kristall zu werden im zeitlosen Eismeer des Schweigens.
Genosse Tod.
Genosse, Genosse …
Zirizi Zirizi Zirizi
Zizizi
Urrr
Daß man, nahe der dunklen Schwelle,
Solche Melodie vernimmt, so irdischen Jubels, so irdischer Klage trunken …
Träume, meine Seele, träume,
Lerne träumen den Traum der Ewigkeit.
Zirizi Zirizi Zirizi
Zizizi
Urrr

 

Toller

Ernst Toller (1 december 1893 – 22 mei 1939)

Tahar Ben Jelloun, Daniel Pennac, Mihály Vörösmarty, Valery Bryusov, Ernst Toller

De Marokkaanse romanschrijver, dichter en essayist Tahar Ben Jelloun werd geboren in Fez op 1 december 1944. Zie ook mijn blog van 1 december 2007.

Uit : Ceux qui enrichissent la langue française

« Faut-il être nègre pour avoir un prix littéraire en France ? » Telle est la question posée par un journaliste à Edmonde Charles-Roux, la présidente de l’Académie Goncourt le lundi 10 novembre jour où le prix littéraire le plus prestigieux a été décerné à Atiq Rahimi, un écrivain afghan qui a écrit son roman « Pierre de patience » en français. Comme on dit c’est un francophone, c’est-à-dire un étranger qui a adopté la langue de Voltaire pour s’exprimer. Ce n’est pas la première fois que l’Académie Goncourt distingue un écrivain non français de souche. Il y a eu le libanais Amin Maalouf, le russe Andrei Makine, le martiniquais Chamoiseau , l’américain Jonathan Littell et votre serviteur. Mais à chaque fois, cela a été reçu de manière particulière par la presse, favorable en général. Je me souviens lorsque je reçu ce prix en 1987, un écrivain français assez connu avait plaisanté en disant « pour avoir ce prix il faudra dorénavant s’appeler Ben quelque chose ».
Cette année l’effet « francophonie » a été amplifié parce que le Prix Renaudot, décerné le même jour et qui est considéré comme la deuxième consécration après le Goncourt est revenu à un guinéen Tierno Monénembo pour « le roi du Kahel » comme ce fut le cas Ahmadou Kourouma et Alain Mabanckou il y a quelques années. Il y avait de quoi énerver quelques écrivains français qui s’attendaient cette année à recevoir l’un ou l’autre prix. Mais cela s’est fait sans que les jurys se concertent, ni qu’ils décident tout d’un coup de regarder ce qui s’ écrit en français juste pour faire exotique ou narguer la production française de souche.
Cette particularité française est partagée par la Grande Bretagne qui a un nombre important d’écrivains d’origine indienne, pakistanaise, africaine ou asiatique en général. Mais si le Book prize revient à un non britannique de souche, les médias n’en font pas un scandale et personne ne s’étonne. La France a mis du temps avant de reconnaître que sa langue est plus parlée et plus utilisée en dehors de ses frontières que chez elle. Des littératures s’écrivent dans la langue française avec des visions et par des imaginaires divers et différents. Cela couvre plusieurs pays d’Afrique, du monde arabe notamment le Maghreb, du Canada, de la Belgique, de la Suisse sans parler des Antilles. Cela constitue une richesse indéniable faisant vivre et s’épanouir une langue et ses civilisations. »

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Tahar Ben Jelloun (Fez, 1 december 1944)

 

 

De Franse schrijver Daniel Pennac werd geboren in Casablanca op 1 december 1944. Zie ook mijn blog van 1 december 2007.

 

Uit: La Petite Marchande de Prose

 

Parce qu’il me l’a fait visiter, sa sacrée taule! Et c’est vrai que j’en suis resté tout debout! Incroyable, quand j’y repense: on croit ouvrir des cellules, et on tombe sur des auditoriums dernier cri, des ateliers de peinture éclairés comme le ciel, des bibliothèques monacales où le type, penché sur son boulot, sa corbeille débordant de brouillons, se retourne à peine pour saluer les visiteurs. Rares, d’ailleurs, les visiteurs. Très tôt après leur incarcération, les prisonniers de Saint-Hiver renoncent aux visites. Saint-Hiver affirme n’y être pour rien.
(Mouvement de mèche.) Très vite, ces hommes sentent qu’ils ont acquis entre ces murs une liberté qu’il leur faut préserver des atteintes de l’extérieur. S’ils ont tué, dehors, c’est, selon eux, parce qu’on leur a refusé le droit d’affirmer cette liberté-là.
— Et leur refus des visites s’est étendu au rejet des médias sous toutes leurs formes, mademoiselle Corrençon, a précisé Saint-Hiver d’une voix appuyée. Ni journaux, ni radio, ni aucun autre vecteur de l’air du temps. Nous faisons nous-mêmes notre propre télévision. »

 

 

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Daniel Pennac (Casablanca, 1 december 1944) 

 

 

 

De Hongaarse dichter Mihály Vörösmarty werd geboren op 1 december 1800 in Puszta-Nyék. Zie ook mijn blog van 1 december 2006.

 

 

Ich zürne dir

 

Ich zürne dir, weil deine Haare braun,

ich zürne dir ob deiner Augen Glanz,

der Augen, die mich zauberhaft durchschaun,

ich zürne dir, dein Mund betört mich ganz.

 

Ich zürne dir, denn hin ist meine Ruh,

ich zürne dir, du bist zu tugendhaft,

mein Herz ist jetzt bei dir, das raubtest du,

und hältst es sicher ewiglich in Haft.

 

 

 

 

An Laura

 

Dich schaun, weil ich dich liebe,

dich schaun, weil du mich haßt,

denn tödlich sind, ich weiß es,

die Reize die du hast.

 

Dich schaun, o welche Wonne

zu schaun dein Angesicht.

An deiner trotzigen Schönheit

zu sterben scheu ich nicht.

 

Dich schaun – es könnt geschehen

für einen Augenblick,

was ich dir gab und gebe,

du gäbst es mir zurück.

 

Dann würdest du erfahren,

wie grausam ist der Spaß,

wenn Liebe widerwillig

vergolten wird mit Haß.

 

Vielleicht wirst du bereuen

all deine Grausamkeit,

denn Liebe, die halbherzig:

erzeugt nur Liebesleid.

 

Vertaald door Géza Engl

 

 

vorosmarty
Mihály Vörösmarty (1 december 1800 – 19 november 1855)

 

 

 

 

De Russische dichter en schrijver Valery Bryusov werd geboren op 1 december 1873 in Moskou. Zie ook mijn blog van 1 december 2006.

 

A Sonnet to Form

 

There is some subtle, imperious connection

Between the flower’s perfume and silhouette,

Such is the diamond’s invisible perfection

Until the facets make it animate.

 

So are the images of ever changing fancies,

That, like the clouds, in the heavens race,

Turned into stone, they exist for centuries

In a fulfilled, exactly chiselled phrase.

 

And I belief, that all my dear dreams,

That have attained the world of word and light,

May find for them the long-awaited brims.

 

And may my friend, in every poem’s site

Take full delight in sweetness of a rime

And in beauty of its letters’ streams.

 

 

 

 

Obligations

 

1898

 

I don’t have any my obligations,

But the real assurance in me.

This idea has not validations,

Only love helps its rightness to see.

 

They are endless — the ways of perfection,

Keep each moment of life strong and safe!

This world has only single attraction —

To become a better man than you self.

 

Strong detest, cold apathy, gentleness —

Your life’s road consists of these few.

It is good, flying into the endless,

To observe you yourself behind you.

 

 

 

 

Vertaald door Yevgeny Bonver

 

 

Bryusov
Valery Bryusov (1 december 1873 – 9 oktober 1924)

 

 

 

De Duitse dichter en schrijver Ernst Toller werd geboren op 1 december 1893 in Samotschin (tegenwoordig Szamocin). Zie ook mijn blog van 1 december 2006.

 

Das Schwalbenbuch (fragment)

 

Wann endlich, Tiere, bündet Ihr Euch

Zum Bunde,wider die Menschheit?

Ich, ein Mensch,

Rufe Euch auf!

Euch Nachtigallen, geblendet mit glühender Nadel,

Euch Hammel, gewürgt in Kasematten vergaster Übungsschiffe,

Euch Esel, sanfteste Tiere, zusammenbrechend unter Peitschenhieben,

Euch Strauße, zuckenden Atems gerupft und fühlenden Herzens,

Euch Pferde, sonnenlos werkend in verpesteten Schächten,

Euch Bären, dressiert auf glühender Eisenmatte,

Euch Löwen, gezähmt im Zirkus von stählerner Knute,

Euch Alle Euch Alle

Rufe ich auf!

Erwachet!

Rächen wollen wir

Die Opfer des Menschen:

Tiere für Gaumenkitzel atmend gefoltert,

Tiere für Modelaunen lachend geschunden,

Tiere berauschten Arenen eitel geopfert,

Tiere in Kriegen sinnlos zerfetzt…

 

Ich will mich an Eure Spitze stellen, Ich, ein Renegat der Menschheit,

Will Euch führen gegen den einen Feind

M e n s c h.

 

Tiere der Wüste: Brüllet Alarm!

Tiere des Dschungels: Heulet Sturm!

 

Keine Unterscheidung lassen wir gelten,

Weisse und Schwarze, Gelbe und Braune,

Alle alle Erdschänder! Muttermörder! Sternenräuber!

 

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Ernst Toller (1 december 1893 – 22 mei 1939)

 

 

Tahar Ben Jelloun, Daniel Pennac, Mihály Vörösmarty, Valery Bryusov, Ernst Toller

De Marokkaanse romanschrijver, dichter en essayist Tahar Ben Jelloun werd geboren in Fez op 1 december 1944. Hij was professor in Tetouan en daarna in Casablanca. Sinds 1971 woont en werkt hij in Frankrijk. Hij heeft lesgegeven in sociale psychologie en gewerkt als psychotherapeut. Hij schrijft in het Frans, hoewel Arabisch zijn moedertaal is. Hij schreef voor diverse tijdschriften en kranten en m.n. Le Monde. Zijn roman Gewijde Nacht won de Prix Goncourt in 1987. In 2004 ontving hij de International IMPAC Dublin Literary Award voorEen verblindende afwezigheid van Licht.

 

Ville

 

Il ne suffit pas d’un tas de maisons pour faire une ville
Il faut des visages et des cerises
Des hirondelles bleues et des danseuses frêles
Un écran et des images qui racontent des histoires

 

Il n’est de ruines qu’un ciel mâché par des nuages
Une avenue et des aigles peints sur les arbres
Des pierres et des statues qui traquent la lumière
Et un cirque qui perd ses musiciens

 

Des orfèvres retiennent le printemps dans des mains en cristal
Sur le sol des empreintes d’un temps sans cruauté
Une nappe et des syllabes déposées par le jus d’une grenade
C’est le soleil qui s’ennuie et des hommes qui boivent

 

Une ville est une énigme leurrée par les miroirs
Des jardins de papier et des sources d’eau sans âme
Seules les femmes romantiques le savent
Elles s’habillent de lumière et de songe

 

Métallique et hautaine,
La ville secoue sa mémoire
En tombe des livres et des sarcasmes, des rumeurs et des rires
Et nous la traversons comme si nous étions éternels.

 

 

 

Onze rug naar het land gekeerd

 

Onze rug naar het land gekeerd

onze ogen willen zich niets meer herinneren.

Ze kijken naar de horizon van zand en vuur.

We stappen, zonder angst, zonder vreugde

naar de onaantastbare woestijn.

De hemel berooft ons van onze gedachten.

We gaan verder, we geven begeerte geen naam.

Sommigen, verdoemden der verdroogde aarde,

vielen de steden binnen

met kinderen op hun rug in hun armen tussen hun benen.

Ze staken de hand uit aan de poorten van de moskeeën

hun dochters groeiden op in angst en gemis

ze verkopen hun handen, hun borsten

wenen bij de muur waar hun ziel ligt begraven.

Hoe wreed is het gezicht van het verlangen

als het ongeluk aan alles kleeft.

En wij, verdreven door de wind,

wij verlangen naar niets, de volstrekte woestijn,

de ultieme ballingschap

voor eeuwig gescheiden van hen

die de mens in ons

door slagen en honger lieten sterven.

 

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Tahar Ben Jelloun (Fez, 1 december 1944)

 

 

De Franse schrijver Daniel Pennac werd geboren in Casablanca op 1 december 1944. Hij bracht zijn jeugd door in verschillende landen, onder meer in Ethiopië, Algerije en Ivoorkust. Zijn vader was militair. In 1970 verhuisde hij naar Belville en begon les te geven op een lyceum in Parijs, wat hij uiteindelijk 28 jaar heeft gedaan. Pennac geeft nu geen les meer omdat hij zich toe wilde leggen op schrijven. Aan het eind van de jaren zeventig en begin van de jaren tachtig schreef hij samen met Tudor Eliad twee boeken over politiek. In de jaren tachtig begon hij tevens voor kinderen te schrijven. In 1980 vertrok Pennac voor een jaar naar Brazilië, waar hij de dectiveroman als genre ontdekte. Terug in Frankrijk schreef hij zijn eerste detective. De verloedering, een strip in samenwerking met Jacques Tardi, verscheen in 2001. In 2007 won hij de prix Renaudot for Chagrin d’école.

 

Uit:   Comme un Roman

 

Et le voilà, adolescent reclus dans sa chambre, devant un livre qu’il ne lit pas.  Toutes ces envies d’être ailleurs font entre lui et les pages ouvertes un écran glauque qui trouble les lignes.  Il est assis devant sa fenêtre, la porte fermée dans son dos.  Page 48.  Il n’ose compter les heures passées à atteindre cette quarante-huitième page.  Le bouquin en compte exactement quatre cent quarante-six.  Autant dire cinq cents.  500 pages !  S’il y avait des dialogues, encore.  Tu parles !  Des pages bourrées de lignes comprimées entre des marges minuscules, de noirs paragraphes entassés les uns sur les autres, et, par-ci, par-là, la charité d’un dialogue – un tiret, comme une oasis, qui indique qu’un personnage parle à un autre personnage.  Mais l’autre ne lui répond pas.  Suit un bloc de douze pages !  Douze pages d’encre noire !  Ça manque d’air !  Ouh là que ça manque d’air !  Putain de bordel de merde !  Il jure.  Desolé, mais il jure.  Putain de bordel de merde de bouquin à la con.  Page quarante-huit… S’il se souvenait, au moins, du contenu de ces quarante-sept premières pages !  Il n’ose même pas se poser la question – qu’on lui posera, inévitablement.  La nuit d’hiver est tombée.  Des profondeurs de la maison monte jusqu’à lui l’indicatif du journal télévisé.  Encore une demi-heure à tirer avant le dîner.  C’est extraordinairement compact, un livre.  Ça ne se laisse pas entamer.  Il paraît, d’ailleurs, que ça brûle difficilement.  Même le feu ne peut pas s’insinuer entre les pages.  Manque d’oxygène.  Toutes réflexions qu’il se fait en marge.  Et ses marges à lui sont immenses.  C’est épais, c’est compact, c’est dense, c’est un objet contondant, un livre.  Page quarante-huit, quelle différence ?  Le paysage est le même.  Il revoit les lèvres du prof annoncer le titre.  Il entend la question unanime des copains :
– Combien de pages ?
– Trois ou quatre cents…
– (Menteur…)
– C’est pour quand ?
– L’annonce de la date fatidique déclenche un concert de protestations :
– Quinze jours ?  Quatre cent pages (cinq cents) à lire en quinze jours !  Mais on n’y arrivera jamais, Monsieur !

 

 

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Daniel Pennac (Casablanca, 1 december 1944)

 

 

Zie voor onderstaande schrijvers ook mijn blog van 1 december 2006.

 

De Hongaarse dichter Mihály Vörösmarty werd geboren op 1 december 1800 in Puszta-Nyék.

 

De Russische dichter en schrijver Valery Bryusov werd geboren op 1 december 1873 in Moskou.

 

De Duitse schrijver Ernst Toller werd geboren op 1 december 1893 in Samotschin (tegenwoordig Szamocin).

Mihály Vörösmarty, Valery Bryusov, Ernst Toller

De Hongaarse dichter Mihály Vörösmarty werd geboren op 1 december 1800 in Puszta-Nyék. Hij stamde uit een adelijke katholieke familie. Door de dood van de vader in 1811 geraakte het gezin in grote armoede. Als huisleraar bij de familie Perczel wist Vörösmarty zich zelf te financieren en zijn academische opleiding in Pest af te ronden. Hij vatte een onbeantwoorde liefde op voor Etelka Perczel, waar een groot aantal van zijn gedichten op terug te voeren is, terwijl zijn patriotisme zijn weerslag vond in het heldenepos Zalán futása (Zaláns vlucht, 1824). Het werk markeerde zijn overgang van de klassieke naar de romantische school. Tussen 1823 en 1831 schreef hij vier toneelstukken en 8 kleine romans. Van 1830 tot 1843 schreef hij bijna uitsluitend voor het toneel (waaronder zijn beroemdste werk (Bloedsbruiloft, 1833). Maar hij publiceerde in die jaren ook enkele dichtbundels die tot het beste behoren van wat hij schreef. Szózat (Oproep, 1826) werd een nationaal lied, dat vaak aan het slot van een nationale feestdag ten gehore wordt gebracht. Az elhagyott anya (De verlaten moeder) (1837) und Az uri hölgyhöz (Voor de adelijke dame) (1841) zijn door zijn vurig patriotisme geïnspireerd.

In ein Stammbuch

Von schwarzem Grauen ist erfüllt mein Sinn,
aus bitterm Herzen ich nur lästern kann,
ich wünsche, unsre Erde werde hin,
die Völker, Rassen, bis zum letzten Mann!
Was ist die Welt mir ohne Heimat wert?
Verdammte Seele schreit aus mir, beschwört
die ganze Welt, doch alles ist umsonst,
denn das, wofür ich lebte, ist zerstört.
Was wünschst du, edle Dame, welchen Spruch
soll Dir ins Stammbuch schreiben solch ein Wicht?
Gib lieber Du ihm einen Hoffnungsstrahl,
daß unser Land noch nicht zusammenbricht.
Ich würde betteln gehn für solchen Trost,
erkaufen gerne ihn für Hirn und Blut.
Bet du darum, du findst vielleicht Gehör,
was mir, geschlagnem Mann, ein Gutes tut

 

Vertaling: Géza Engl

 

Träumerei

Nur dir zulieb
heimsucht’ ich meinen Geist
samt tausend flüchtigen Gedanken,
den wilden Phantasien, den schwanken,
dem, was das Herz zerreißt,
nur dir zulieb.

Nur dir zulieb
möchte ein Baum ich sein,
am Berg in grünes Laub mich kleiden,
Gewitters Zorn und Blitz erleiden,
kahl stehn im winterlichen Hain,
nur dir zulieb.

Nur dir zulieb
wär ich im Berg ein Stein,
der brennt in unterird’schen Feuern,
in Schmerzen, die sich stets erneuern,
erlitt’ ich alle Pein,
nur dir zulieb.

Nur dir zulieb
würd ich die Seele mein
von Gott dereinst zurückverlangen.
Sie sollt in neuer Tugend prangen
und freudig dir zu eigen sein –
nur dir zulieb.

 

Vertaling: Günther Deicks

VOROSMARTY

Mihály Vörösmarty (1 december 1800 – 19 november 1855)

 

Valery Bryusov werd geboren op 1 december 1873 in Moskou. Zijn ouders hadden weinig bemoeienis met zijn opvoeding en de jongen werd een beetje aan zijn lot overgelaten. Een groot deel van zijn tijd bracht hij door met het lezen van “alles wat hij in zijn handen kreeg”, waaronder het werk van Jules Verne en Charles Darwin. De toekomstige dichter kreeg tussen 1885 en 1893 wel een excellente opleiding aan de gymnasia van Moskou. Bryusovs literaire carriere begon in het begin van de jaren 1890 toen hij aan de universiteit van Moskou studeerde met vertalingen van de Franse Symbolisten (Paul Verlaine, Maurice Maeterlinck, en Stéphane Mallarmé) en van Edgar Allan Poe. Hij begon ook zijn eigen gedichten te publiceren die zeer beïnvloed waren door het Europese Symbolisme. Met het verschijnen van Tertia Vigila in 1900 werd hij door de andere Symbolisten beschouwd als een autoriteit inzake kunst en literatuur. In 1904 werd hij redacteur van het invloedrijke literaire tijdschrift Vesy (Balans) dat zijn positie in de Russische literaire wereld consolideerde. Hoewel zijn mede-symbolisten Rusland na de revolutie van 1917 ontvluchtten bleef hij
er tot zijn dood. Hij ondersteunde de bolsjewieken en verwierf een positie in het ministerie van cultuur van de Sovjet Unie.

Creative Work

The shadow of uncreated creatures
Flickers in sleep,
Like palm fronds
On an enamel wall.

Violet hands
On the enamel wall
Drowsily sketch sounds
In the ringing-resonant silence.

And transparent kiosks,
In the ringing-resonant silence,
Grow like spangles
In the azure moonlight.

A naked moon rises
In the azure moonlight…
Sounds hover drowsily,
Sounds caress me.

The secrets of created creatures
Caress me caressingly
And palm shadows gutter
On an enamel wall.
1 March 1895

 

Twilight

Electric moons glow
On long bent stalks
The telegraph wires hum
In gentle unseen hands;

Circular amber clock faces
Brighten like magic above the crowd,
And a cool calm alights
On the parched slabs of pavement.

Beneath the fluttery, beguiling net
The misty park grows quiet,
And with a smile, evening kisses
The eyes of passing courtesans.

With the soft sounds of a clavier –
The faraway day murmurs…
O twilight! Mercy of the world
Dawn once again upon me!
5 Mei 1906

Bryusov

Valery Bryusov (1 december 1873 – 9 oktober 1924)

 

Ernst Toller werd geboren op 1 december 1893 in Samotschin (tegenwoordig Szamocin). Hij was de zoon van een welstellend joods koopliedengezin. Zijn leven en carrière worden gekenmerkt door een duidelijke evolutie in maatschappelijke en artistieke opvattingen. Aanvankelijk studeerde hij rechten te Grenoble, maar met het uitbreken van de Eerste Wereldoorlog werd hij vrijwilliger. Daar hij echter zwaargewond en ziek werd, ontsloeg men hem in 1916, waarop hij literatuur en politicologie in München, en later Heidelberg, studeerde. Na de oprichting van de Weimarrepubliek werd Toller tot vijf jaar opsluiting veroordeeld, en het was in zijn gevangenschap dat hij zijn voornaamste werken schreef, waaronder Masse Mensch en Hinkemann (oorspronkelijk Der deutsche Hinkemann); dit laatste stuk, een tragedie, illustreert Tollers evolutie richting Nieuwe Zakelijkheid. Ideologisch spreekt uit de werken een radicaal-links gedachtegoed. Tevens publiceerde hij een gedichtbundel over het gevangenisleven, Das Schwalbenbuch, en later, in 1935, een boek met correspondentie vanuit de hechtenis. Na zijn vrijlating ging hij in Berlijn wonen; hij schreef nog onder andere het toneelstuk Hoppla, wir leben!, alsmede talloze essays en kritische verhandelingen.

In 1933, met de machtsovername door de NSDAP, ging Toller in ballingschap naar Zwitserland; hij publiceerde in dat jaar nog een autobiografie, Eine Jugend in Deutschland, maar omdat Toller zowel jood als communist was, werden zijn boeken verboden en publiekelijk verbrand. In 1934 verhuisde hij naar Engeland. In 1939 gaf hij een reeks voordrachten in de VS. Tijdens deze tournee maakte hij een einde aan zijn leven.

AN DIE DICHTER

 

Anklag ich Euch, Ihr Dichter,

Verbuhlt in Worte, Worte, Worte!

Ihr wissend nickt mit Greisenköpfen,

Berechnet Wirbelwirkung, lächelnd und erhaben,

Ihr im Papierkorb feig versteckt!

Auf die Tribüne, Angeklagte!

Entsühnt Euch!

Sprecht Euer Urteil!

Menschenkünder Ihr!

Und seid…?

So sprecht doch! Sprecht!

 

ZWEI TAFELN

 

DEN TOTEN DER REVOLUTION

 

Todgeweihte Leiber

trotzig gestemmt

Wider den Bund

der rohen Bedränger,

Löschte Euch Schicksal

mit dunkler Gebärde.

Wer die Pfade berei
tet,

stirbt an der Schwelle,

Doch es neigt sich vor ihm

in Ehrfurcht der Tod.

 

DEN LEBENDEN

 

Euch ziemt nicht

Trauern,

Euch ziemt nicht

Verweilen,

Euch ward Vermächtnis,

Getränkt

Vom Herzblut der Brüder,

Euer

Wartet die schaffende

Tat.

Lastend

Bedränget den Nacken

Die Zeit.

Aufsprengt

Dem helleren Morgen

Die Tore!

 

TOLLER

Ernst Toller (1 december 1893 – 22 mei 1939)