Birago Diop

De Senegalese dichter en schrijver Birago Diop werd geboren op 11 december 1906 in Ouakam, een wijk in Dakar. Zijn vader verdween om onbekende redenen, twee maanden voordat Diop geboren was. De kindertijd van Diop heeft hem blootgesteld aan vele volksverhalen die hij later in zijn literaire werk gebruikt heeft. In 1920 kreeg Diop een beurs om de Franstalige school Lycée Faidherbe in Saint-Louis te bezoeken, dat toen de hoofdstad van Senegal was. Gedurende deze tijd werd hij gefascineerd door de gedichten van Victor Hugo, Charles Baudelaire, Edgar Allan Poe en diverse anderen en begon hij zelf te schrijven. In de late jaren 1920 diende hij als een verpleegkundige in een militaire ziekenhuis en later ging hij veterinaire geneeskunde aan de Universiteit van Toulouse in Frankrijk studeren. Hij werkte als dierenarts voor de Franse koloniale regering in verschillende West-Afrikaanse landen, gedurende zijn loopbaan in de burgerlijke dienst verzamelde hij volksverhalen, en schreef ook poëzie, memoires en een toneelstuk. Hij was ook van 1960 tot 1965 de eerste Senegalese ambassadeur in Tunesië. Tijdens zijn tijd in Frankrijk als veterinaire student ontmoette Diop tal van Afrikaanse en Afro-Amerikaanse studenten, waaronder Léopold Sédar Senghor, die later naar Senegal’s eerste president zou worden toen het land onafhankelijk werd. Geïnspireerd door deze jonge zwarte intellectuelen, kunstenaars en dichters publiceerde Diop zijn vroegste gedichten in “L’étudiant noir”, een studentenblad, dat protesteerde tegen de assimilatieteorie ten gunste van Afrikaanse culturele waarden. In de vroege jaren veertig werd Birago Diop tijdens WO II gedwongen om twee jaar terug te keren naar Frankrijk. Ziek van heimwee begon hij bewerkingen van volksverhalen op ​​te schrijven op advies van zijn mede-Negritude schrijvers. Toen Diop eindelijk terugkeerde naar Afrika werkte hij als directeur van zoologische technische diensten in Ivoorkust en Opper Volta (hedendaags Burkina Faso). Zijn drie delen tellende “Les Contes D’Amadou Koumba “werd in 1947 gepubliceerd. Hij ontving er de Grand Prix littéraire voor. Elk van de drie delen bevatte een verzameling korte verhalen rondom dieren, waarbij de grens tussen overlevering en zijn eigen literaire inbreng niet vast te stellen is.

Souffles

Ecoute plus souvent
Les Choses que les Etres
La Voix du Feu s’entend,
Entends la Voix de l’Eau.
Ecoute dans le Vent Le Buisson en sanglots :
C’est le Souffle des ancêtres.

Ceux qui sont morts ne sont jamais partis :
Ils sont dans l’Ombre qui s’éclaire
Et dans l’ombre qui s’épaissit.
Les Morts ne sont pas sous la Terre :
Ils sont dans l’Arbre qui frémit,
Ils sont dans le Bois qui gémit,
Ils sont dans l’Eau qui coule,
Ils sont dans l’Eau qui dort,
Ils sont dans la Case, ils sont dans la Foule :
Les Morts ne sont pas morts.

Ecoute plus souvent
Les Choses que les Etres
La Voix du Feu s’entend,
Entends la Voix de l’Eau.
Ecoute dans le Vent
Le Buisson en sanglots :
C’est le Souffle des Ancêtres morts,
Qui ne sont pas partis
Qui ne sont pas sous la TerreQui ne sont pas morts.

Ceux qui sont morts ne sont jamais partis :
Ils sont dans le Sein de la Femme,
Ils sont dans l’Enfant qui vagit
Et dans le Tison qui s’enflamme.
Les Morts ne sont pas sous la Terre :
Ils sont dans le Feu qui s’éteint,
Ils sont dans les Herbes qui pleurent,
Ils sont dans le Rocher qui geint,
Ils sont dans la Forêt, ils sont dans la Demeure,
Les Morts ne sont pas morts.

Ecoute plus souvent
Les Choses que les Etres
La Voix du Feu s’entend,
Entends la Voix de l’Eau.
Ecoute dans le Vent
Le Buisson en sanglots,
C’est le Souffle des Ancêtres.

Il redit chaque jour le Pacte,
Le grand Pacte qui lie,
Qui lie à la Loi notre Sort,
Aux Actes des Souffles plus forts
Le Sort de nos Morts qui ne sont pas morts,
Le lourd Pacte qui nous lie à la Vie.
La lourde Loi qui nous lie aux Actes
Des Souffles qui se meurent
Dans le lit et sur les rives du Fleuve,
Des Souffles qui se meuvent
Dans le Rocher qui geint et dans l’Herbe qui pleure.
Des Souffles qui demeurent
Dans l’Ombre qui s’éclaire et s’épaissit,
Dans l’Arbre qui frémit, dans le Bois qui gémit
Et dans l’Eau qui coule et dans l’Eau qui dort,
Des Souffles plus forts qui ont pris
Le Souffle des Morts qui ne sont pas morts,
Des Morts qui ne sont pas partis,
Des Morts qui ne sont plus sous la Terre.

Ecoute plus souvent
Les Choses que les Etres
La Voix du Feu s’entend,
Entends la Voix de l’Eau.
Ecoute dans le Vent
Le Buisson en sanglots,
C’est le Souffle des Ancêtres.

 
Birago Diop (11 december 1906 – 25 november 1989)