Yann Martel, Rob van Essen, Michel Tremblay, Nicholas Mosley, Ingeborg Bachmann, Arseny Tarkovsky, George Orwell

De Canadese schrijver Yann Martel werd op 25 juni 1963 geboren in Salamanca. Zie ook alle tags voor Yann Martel op dit blog.

Uit: Life of Pi

“My brother Ravi once told me that when Mamaji was born he didn’t want to give up on breathing water and so the doctor, to save his life, had to take him by the feet and swing him above his head round and round.
“It did the trick!” said Ravi, wildly spinning his hand above his head. “He coughed out water and started breathing air, but it forced all his flesh and blood to his upper body. That’s why his chest is so thick and his legs are so skinny.”
I believed him. (Ravi was a merciless teaser. The first time he called Mamaji “Mr. Push” to my face I left a banana peel in his bed.)
Even in his sixties, when he was a little stooped and a lifetime of counter-obstetric gravity had begun to nudge his flesh downwards, Mamaji swam thirty lengths every morning at the pool of the Aurobindo Ashram.

 

 
Scene uit de film “Life of Pi” uit 2012

He tried to teach my parents to swim, but he never got them to go beyond wading up to their knees at the beach and making ludicrous round motions with their arms, which, if they were practising the breaststroke, made them look as if they were walking through a jungle, spreading the tall grass ahead of them, or, if it was the front crawl, as ifthey were running down a hill and flailing their arms so as not to fall. Ravi was just as unenthusiastic.
Mamaji had to wait until I came into the picture to find a willing disciple. The day I came of swimming age, which, to Mother’s distress, Mamaji claimed was seven, he brought me down to the beach, spread his arms seaward and said, “This is my gift to you.”
“And then he nearly drowned you,” claimed Mother.“

 

 
Yann Martel (Salamanca, 25 juni 1963)

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Claude Seignolle, Larry Kramer, Ariel Gore, Heinrich Seidel, Hans Marchwitza, Georges Courteline, Friederike Kempner

De Franse schrijver Claude Seignolle werd geboren op 25 juni 1917 in Périgueux. Zie ook alle tags voor Claude Seignrolle op dit blog.

Uit: L’Auberge du Larzac

“J’appelai et tapai du poing sur une table bancale qui faillit s’effondrer sous mes coups. L’aubergiste devait être au cellier ou dans une des chambres de l’étage. Mais, malgré mon tapage, on ne se montra pas. J’étais seul, tressaillant d’attente, devant un âtre vide inutilisé depuis bien longtemps, à en juger par les toiles d’araignées qui bouchaient la cheminée. Quant à la longue chandelle, allumée depuis peu, et soudée à une étagère, sa présence, au lieu de me rassurer, me remplit plus d’inquiétude que si je n’avais trouvé en cet endroit que la nuit et l’abandon.
Je cherchai un flacon d’eau-de-vie afin de me réconforter et chasser la crainte qui me retenait d’aller visiter les autres pièces de cette étrange auberge. Mais les bouteilles qui gisaient là, poussiéreuses, avaient depuis longtemps rendu l’âme. Toutes, de formes anciennes, étaient vides, les années assoiffées ayant effacé jusqu’aux traces des boissons qu’elles avaient contenues.
Tout était si singulier qu’attentif au moindre bruit, je me questionnai sur l’étrangeté des lieux. Du bois sec traînait. Je le rassemblai dans le foyer, sur un lit d’herbes sèches trouvées sans peine, et, frottant mon briquet épargné par la pluie, j’en tirai des flammes rassurantes.
Rencogné près de la cheminée, je me tendis à la chaleur, bien décidé à brûler le mobilier pour garder jusqu’à l’aube cette réconfortante compagnie. Les bouffées de résine me furent aussi revigorantes que des goulées d’alcool pur, mais, pensant à la perte de ma jument, je fus pris de tristesse, ne comptant plus que sur son instinct de bête pour qu’elle me revînt.
Tout à coup un insidieux frisson me traversa, semblable à celui ressenti dehors et qui m’avait chassé jusqu’ici. “On” se trouvait à nouveau là, tout proche !
Les murs avaient beau me protéger de trois côtés ; éclairé par le foyer craquant, j’étais visible et vulnérable. On pouvait m’atteindre de face, en tirant de loin, à plomb. Je me dressai, les muscles prêts à une nouvelle fuite.
Mais mon anxiété fit place à une vive angoisse qui m’oppressa jusqu’à m’étouffer. Maintenant “on” entourait l’auberge et, impitoyables dans leurs mystérieux desseins, d’invisibles regards, que je percevais, me fixaient par la fenêtre sans volets. “On” était attentif à ma personne et cela avec une telle violence que je suais, subitement terrifié. »

 

 
Claude Seignolle (Périgueux, 25 juni 1917)
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