Delphine de Vigan

De Franse schrijfster en filmmaakster Delphine de Vigan werd geboren op 1 maart 1966 in Boulogne-Billancourt. Na haar studie letterkunde en toepaste wetenschappen werd ze directrice studies aan een instituut voor enquêtes. Onder het pseudoniem Lou Delvig, schreef ze haar eerste autobiografisch geïnspireerde “Jours sans faim” (2001), waarin de strijd van een jonge vrouw tegen anorexia vertelt wordt. Een verhalenbundel en een tweede roman volgden in 2005, gepubliceerd onder haar echte naam. In augustus 2007 publiceerde de Vigan “No et moi” waarvoor zij de Prix des Libraires en de Prix du Rotary kreeg en die bewerkt werd voor de film door Zabou Breitman. In “Les heures souterraines”, genomineerd voor de Goncourt, hekelt zij de intimidatie op de werkplek. In 2011 verscheen “Rien ne s’oppose à la nuit“, waarin zij vertelt over haar moeders lijden aan een bipolaire stoornis. Daarmee won zij de Prix du Roman Fnac, de Prix des lectrices de Elle, de Prix Roman France Télévisions en de Prix Renaudot des lycéens. In hetzelfde jaar schreef zij samen met Gilles Legrand het scenario voor “Tu seras mon fils”. In 2013 regisseerde Delphine de Vigan haar eerste film “A coup sûr”,waarvoor zij samen met Chris Esquerre het scenario schreef. In 2015 won ze de Prix Renaudot en de Prix Goncourt des lycéens voor haar roman « D’après une histoire vraie”.

Uit : D’après une histoire vraie

“Quelqucs mois après la parution de mon dernier roman, j’ai cessé d’écrire. Pendant presque trois années, je n’ai pas écrit une ligne. Les expressions figées doivent parfois s’entendre au pied de la lettre : je n’ai pas écrit une lettre administrative, pas un carton de remerciement, pas une carte postale de vacances, pas une liste de courses. Rien qui demande un quelconque effort de rédaction, qui obéisse à quelque préoccupation de forme. Pas une ligne, pas un mot. La vue d’un bloc, d’un carnet, d’une fiche bristol me donnait mal au cœur.
Peu à peu, le geste lui-même est devenu occasionnel, hésitant, ne s’exécutait plus sans appréhension. Le simple fait de tenir un stylo m’est apparu de plus en plus difficile.
Plus tard, j’ai été prise de panique dès que j’ouvmis un document Word.
Je cherchais la bonne position, l’orientation optimale de l’écran, i’e‘tirais mes jambes sous la table.
Et puis je restais là, immobile, des heures durant, les yeux rivés sur l’écran.
Plus tard encore, mes mains se sont mises à trembler dès que je les approchais du clavier.
J’ai refusé sans distinction toutes les propositions qui m’ont été adressées : articles, nouvelles de l’été, préfaces et autres participations à des ouvrages collectifs. Le simple mot écrire dans une lettre ou un message suffisait à me nouer l‘estomac.
Écrire, je ne pouvais plus.
Écrire, c’était non.
Je sais aujourd’hui que différentes rumeurs ont circulé dans mon entourage, dans le milieu littéraire et sur les réseaux sociaux. Je sais qu‘il a été dit que je n’écrirais plus, que j’étais parvenue au bout de quelque chose, que les feux de paille, ou de papier, toujours, finissent par s’éteindre. L‘homme que j’aime s’est imaginé qu’à son contact j’avais perdu l’élan, ou bien la faille nourricière. et que par conséquent je ne tarderais pas à le quitter.
Lorsque des amis, des relations, et parfois même des journalisres se sont aventurés à me poser des questions sur ce silence, j’ai évoqué différents motifs ou cmpêchements parmi lesquels figuraient la fatigue, les déplacements à l’étranger, la pression liée au succès, ou même la fin d’un cycle littéraire.”

 

 
Delphine de Vigan (Boulogne-Billancourt, 1 maart 1966)