De Russische schrijver Dmitri Lipskerov werd geboren op 19 februari 1964 in Moskou. Zie ook mijn blog van 19 februari 2007 en ook mijn blog van 19 februari 2008 en ook mijn blog van 19 februari 2009 en ook mijn blog van 19 februari 2010.
Uit: Le Dernier Rêve de la Raison
„Ilya disposait aussi d’un petit local supplémentaire, où l’on entreposait toutes sortes d’outils pour travailler les différentes espèces de poissons — des couteaux pour racler les écailles les plus résistantes, des crochets en fer forgé où l’on suspendait des poissons aux dimensions particulièrement imposantes, qui avaient été légèrement salés par le Tatare sur toute leur longueur, selon une recette unique, une recette qu’il avait inventée lui-même dans sa jeunesse, désormais bien lointaine, dans la Crimée couverte de pêchers, au bord de la mer Noire… Si l’on ouvrait le ventre d’un tel colosse avec une lame tranchante, les yeux du client enthousiasmé voyaient apparaître une chair d’un rouge très tendre, plutôt grasse, et de ce fait, d’un jaune translucide sur les bords, accrochée à de molles arêtes blanches. Il était rare, le client qui restait indifférent à un tel spectacle ; en général, il se mettait aussitôt à saliver et achetait un morceau de la délicatesse pour ses bambins, tout en se représentant la chair fine et tendre, étalée tel un drapeau rouge sur une tranche de pain de mie français enduite de beurre fondu. Au-delà, son imagination lui promettait une tasse de café crème et le mélange de sensations gustatives, sucrées et légèrement salées, si agréables pour commencer un dimanche ensoleillé.
Ilya le Tatare n’était pas propriétaire, même s’il travaillait dans une coopérative, mais il gérait son affaire en patron, prenait soin de son comptoir comme s’il lui avait appartenu, et le lavait à la fin du service au moyen d’un chiffon propre, veillant tout particulièrement à ce que l’odeur de poisson n’empire pas et n’effraie pas le client, le lendemain matin, en lui donnant l’impression que les
produits étaient avariés.“
Dmitri Lipskerov (Moskou, 19 februari 1964)
De Duitse dichter en schrijver Thomas Brasch werd geboren in Westow,Yorkshire (Engeland) op 19 februari 1945. Zie ook mijn blog van 19 februari 2007 en ook mijn blog van 19 februari 2008.en ook mijn blog van 19 februari 2009 en ook mijn blog van 19 februari 2010.
WENN DIE SCHNELLEN WINDE WEHN
in den warmen Nächten
wollen wir aber die Trümmer gehn
in den warmen Nächten
Deine Hand inmeiner, Lisa
deine Haut anmeiner
schneller Lisa, schneller
uns sieht keiner
Wenn der weißeMond aufgeht
über den Ruinen
siehst Du wie die Nacht sich dreht
über den Ruinen
Deine Hand inmeiner, Lisa
Deine Haut anmeiner
weiter Lisa, weiter
uns sieht keiner
Wenn unsre Mäntel nicht mehr schwer
auf unsern Schultern liegen
wenn sie zwei Segel unterm Wind
werden wir fliegen
deine Hand in meiner, Lisa
deine Haut an meiner
höher Lisa, höher
uns sieht keiner
OFT BIST DU DER, DEN ICH LIEBE
oft bist Du der, den ich hasse
viel seltener jedoch.
Auch der bist Du, vor dem ich
mich fürchte.
Du bist der, der mich schlägt
du bist der, der mich streichelt
du bist der, der mir sagt, wer
ich bin
du bist der, der mir sagt, was
ich kann.
Du bist der, der schreit
und du bist der, der flüstert.
Alles bist du.
Aber nie wirst du der sein,
der immer hier bleibt.
Thomas Brasch (19 februari 1945 – 3 november 2001)
Hier met de actrice Katharina Thalbach
De Amerikaanse schrijfster Carson McCullers werd geboren als Lula Carson Smith 19 februari 1917 in Columbus, Georgia. Zie ook mijn blog van 19 februari 2007 en ook mijn blog van 19 februari 2009 en ook mijn blog van 19 februari 2010.
Uit: Ballad of the Sad Café
„First of all, love is a joint experience between two persons – but the fact that it is a joint experience does not mean that it is a similar experience to the two people involved. There are the lover and the beloved, but these two come from different countries. Often the beloved is only a stimulus for all the stored up love which has lain quiet within the lover for a long time hitherto. And somehow every lover knows this. He feels in his soul that his love is a solitary thing. He comes to know a new, strange loneliness and it is this knowledge which makes him suffer. So there is only one thing for the lover to do. He must house his love within himself the best he can; he must create for himself a whole new inward world, a world intense and strange, complete in himself. Let it be added here that this lover about whom we speak need not necessarily be a young man saving for a wedding ring – this lover can be man, woman, child, or indeed any human creature on this earth.
Now, the beloved can also be of any description. The most outlandish people can be the stimulus for love. A man may be a doddering great-grandfather and still love only a strange girl he saw in the streets of Cheehaw one afternoon two decades past. The preacher may love a fallen woman. The beloved may be treacherous, greasy-headed and given to evil habits. Yes, and the lover may see this as clearly as anyone else – but that does not affect the evolution of his love one whit. A most mediocre person can be the object of a love which is wild, extravagant and beautiful as the poison lilies of the swamp. A good man may be the stimulus for a love both violent and debased, or a jabbering madman may bring about in the soul of someone a tender and simple idyll. Therefore, the value and quality of any love is examined solely by the lover himself.“
Carson McCullers (19 februari 1917 – 29 september 1967)
De Peuaanse schrijver Alfredo Bryce Echenique werd op 19 februari 1939 in Lima geboren. Zie ook mijn blog van 19 februari 2009 en ook mijn blog van 19 februari 2010.
Uit: Le Verger de mon aimée (Vertaald door Jean-Marie Saint-Lu)
„Carlitos Alegre, qui ne remarquait jamais rien, ressentit tout à coup quelque chose de très fort et de très troublant, quelque chose d’irrépressible et d’explosif, et qui devint plus fort encore, quelque chose d’aussi violent qu’inexplicable, mais de tout à fait agréable, à vrai dire, quand en rentrant chez lui par cette chaude soirée d’été il vit des préparatifs de fête, à l’extérieur, sur la terrasse et dans le jardin. Cela faisait deux semaines qu’il préparait tous les jours son examen d’entrée à l’université au dernier étage d’une très vieille bâtisse à la façade humide et poussiéreuse, jaunâtre, sale, une maison de torchis promise à la démolition et située rue de la Amargura, où vivaient doña María Salinas, veuve Céspedes, ponctuellissime employée de la Poste centrale, et les trois enfants – deux garçons, des jumeaux, ah, et une fille aussi, bien sûr, une fille… – qu’elle avait eus de son défunt mari, César Céspedes, vaillant et talentueux dermatologue originaire du département de Chiclayo qui commençait à se faire un chemin dans la Lima des années 40 et en était à rêver de se faire construire une villa à San Isidro et tout, avec son cabinet sur le devant, bien entendu, prenez-en de la graine, les garçons, cette ascension professionnelle et sociale, c’est tout seul, tout seul et en partant de zéro que je suis en train de la réaliser, vous m’avez compris?, quand la mort le surprit, ou le ravit – comme avait dit quelqu’un lors de son enterrement multitudinaire et rhétorique à Puerto Eten, département de Chiclayo, sa ville natale –; cela avait obligé sa veuve à abandonner sa condition de maîtresse de maison satisfaite et pleine d’espérances pour se vouer corps et âme à la bonne éducation de ses enfants, à brader quasiment leur petite maison du district de Jesús María, et à se transformer en très résignée et très efficace fonctionnaire de l’État et en très correcte locataire aux yeux cernés du dernier étage de cette vieille bâtisse chaque jour un peu plus promise à la démolition de la rue de la Amargura, rue qui n’était déjà plus très cotée, et même pas dans la vieille Lima historique de Pizarre, non, même pas, mais dans la Lima archaïque, où le président don Manuel Prado Ugarteche – qui exerçait alors son second mandat – avait pourtant toujours sa résidence ornée d’un remarquable balcon liménien, parce qu’il vivait à Paris, évidemment, n’importe qui dans ces conditions, sauf quand il gouvernait le Pérou, […]“
Alfredo Bryce Echenique (Lima, 19 februari 1939)
De Duitse dichter en schrijver Björn Kuhligk werd geboren op 19 februari 1975 in Berlijn. Zie ook mijn blog van 19 februari 2009 en ook mijn blog van 19 februari 2010.
Sie macht am liebsten Pasta
Und morgens steht sie nackt
am Fenster, etwas Banales
etwas Göttliches, und sieht
die Gegenwart, wie die sich
unten auf der Straße bemüht
sie träumt auf russisch
und raucht filterlose Franzosen
gießt vorm Frühstück den Teppich
verleugnet Schulfreunde und hat
sich nie den Arm abgebunden
sie hat den falschen Freund
und selten Geld auf der Kante
den Tag, also genau diesen
den Tag, denkt sie manchmal
den hatte schon mal jemand
sie hat keine Fotos an den Wänden
und nach der Tagesschau
ein gewöhnliches Gesicht, sie denkt sich
einen Satz wie diesen oder jenen
etwas Banales, etwas Göttliches
am Wochenende sei sie, sagen
ihre Freunde, eine Mischung
aus Kneipentier und Partyknaller
manchmal, wenn sie tanzt, habe sie
Männer an den Beinen
am liebsten beendet sie ihre Sätze
mit: „Kannst du mir folgen?“
sie lacht nicht oft, doch manchmal
lächelt sie versteckt, am schönsten
redet sie, wenns regnet
Björn Kuhligk (Berlijn, 19 februari 1975)