Navid Kermani, Nicole Brossard, Philippe Delerm, Han Kang

De Duits-Iraanse schrijver en islamist Navid Kermani werd geboren op 27 november 1967 in Siegen. Zie ook alle tags voor Navid Kermani op dit blog.

Uit: Sozusagen Paris

“– Aber nicht für Jutta.
Ich schaue zu der Frau hoch, die mir das Buch zum Signieren auf den Tisch gelegt hat, Anfang, Mitte Vierzig, taxiere ich sie, auffallend klein, schlichtes, vermutlich nicht billiges Kleid, das etwas zu eng geschnitten ist, der Leib zwar grazil, aber doch ein Pölsterchen vorm Bauch, die glatten blonden Haare wie mit dem Lineal auf Höhe des Kinns abgeschnitten, so daß ihr Kopf runder wirkt, als er wohl ist, und ihr Hals noch zarter, ja so fein wie ein Blumenstiel, geht mir ein Bild durch den Kopf, das der Lektor abgeschmackt finden wird, um die braunen Augen auffallend viele Linien allerdings, Falten würde ich’s nicht nennen, Krähenfüße nennt man es wohl, also älter jedenfalls, Ende Vierzig vielleicht und dennoch mädchenhaft, ihr Blick von mildem, beinah schon geschwisterlichem Spott, seltsam vertraut.
– Wie bitte?
– Schreib bloß nicht für Jutta, bekräftigt die Frau.
Unmittelbar nach Lesungen bin ich grundsätzlich verwirrt, erkenne selbst Freunde nicht wieder oder kann mich nicht auf ihren Namen besinnen. Auch jetzt dauert es, bis ich mich an das Lächeln erinnere, das die Lippen wie in Zeitlupe in die Länge zieht und die Wangen rund wie Aprikosen macht, es dauert – ich kann die Zeit nicht abschätzen – zehn Sekunden?, fünfzehn, hinter der Frau noch zehn, fünfzehn andere Menschen, die sich zum Signieren angestellt haben. Die Lesung lief ungewöhnlich gut; ohne einmal aufzusehen, spürte ich, wie die Zuhörer mit mir in der Geschichte versanken, wie ich jetzt ohne Hinsehen spüre oder mir einbilde, daß die Zuschauer meinen offenen Mund und die unruhigen Pupillen bemerken, mein nicht recht funktionierender Verstand, der das Lächeln hektisch einem bestimmten Punkt meines Lebens zuzuordnen sucht und noch immer nicht die Nase registriert hat, die mit der leicht nach oben gewölbten Spitze ein hinreichend deutliches Erkennungszeichen ist.“

 

 
Navid Kermani (Siegen, 27 november 1967)

 

De Canadese dichteres en schrijfster Nicole Brossard werd geboren op 27 november 1943 in Montreal (Quebec). Zie ook alle tags voor Nicole Brossard op dit blog.

 

Villes avec un visage

tant d’idées reçues comme un gouffre
dans mes muscles
tout près on dit que c’est toi mais c’est nous
avec une pensée pour les ponts, les ghâts
les fleuves en temps de paix et de torture

une caresse sur le lobe de l’oreille
villes faites pour nous embrouiller l’âme
dans la beauté bleue du rêve

 

Villes d’écho

villes avec le mot corail
pour observer par en dedans
l’ombre des veines

au galop avec l’écume et l’écho
d mots et mirages dans nos bouches
je voudrais revient
si souvent que d’ardeur
l’horizon tressaille
surprend en petites tendresses se répète
blessures à tout coup

 

Villes avec leurs morts

pas de cimetières vraiment que des morts
des mots pour ne pas dire, pas prénoms, pas son nom
pas encore un malheur, petits pas qui glacent
à chaque année je marche dans une ville neuve
avec des mots, des os, des cheveux, des lunettes
je marche avec quelqu’un qui a écrit un livre
« puis s’en est allé sur la pointe des pieds »*
retrouver l’horizon le lendemain de l’horizon

*Anne Hébert

 

 
Nicole Brossard (Montreal, 27 november 1943)

 

De Franse schrijver Philippe Delerm werd geboren op 27 november 1950 in Auvers-sur-Oise. Zie ook alle tags voor Philippe Delerm op dit blog.

Uit :C’est bien

“On est dans sa chambre, c’est l’hiver. Les volets sont bien fermés. On entend le vent qui souffle au-­‐dehors. Les parents sont allés se coucher, eux aussi. Ils croient qu’on a éteint depuis longtemps. Mais on n’a vraiment pas envie de dormir. On a juste gardé la lumière de la petite lampe de chevet qui fait un cercle jusqu’au milieu des couvertures. Au-­‐delà, l’obscurité de la chambre est de plus en plus mystérieuse. On a hésité longtemps avant de choisir le livre. Agatha Christie ne fait pas peur, on suit trop l’enquête et on ne fait pas attention au reste. Les aventures de Sherlock Holmes, c’est mieux, avec les brouillards, les chiens, les chemins de fer parfois. Mais il y a trop de dialogues, et Sherlock est si sûr de lui -­‐ on ne peut pas penser qu’il va être vaincu. Finalement, on a choisi l’Ile au trésor. On a bien fait. Dès le début du livre, il y a une ambiance extraordinaire, avec cette auberge près d’une falaise. C’est toujours la tempête là-­‐bas ; on a l’impression que c’est toujours de la nuit aussi, avec la mer qui gronde tout près. Et puis Jim Hawkins, le héros, se retrouve vite seul avec sa mère à L’ Amiral Benbow. A sa place, on serait mort de terreur. Le vieux pirate réclame du rhum et se met en colère sans qu’on sache pourquoi. Mais le plus effrayant, c’est quand les autres pirates débarquent dans le pays à la recherche de leur ancien complice. C’est une nuit de pleine lune, et l’aveugle donne des coups de canne sur la route blanche en criant : – N’abandonnez pas le vieux Pew, camarades ! Pas le vieux Pew ! Il y a une illustration en couleurs avec cette image, du noir, du mauve, du blanc. C’est un livre un peu vieux, avec seulement quelques images, il n’y en aura pas d’autres avant au moins trente pages. On reste longtemps à regarder celle-­‐là. Parfois, quand on s’endort, on a peur de devenir aveugle pendant la nuit, alors on se met dans la peau du vieux Pew et c’est étrange, parce que en même temps on a peur qu’il vous donne un coup de canne. Heureusement, près de soi, on a la petite lumière bleue du radio réveil et le poster de Droopy, mais on a l’impression qu’ils sont partis en Angleterre eux aussi, au pays du rhum, de la colère et des naufrages. C’est dangereux de s’endormir là-­‐bas, mais on voudrait quand même -­‐on dort si bien près du danger, et les draps sont si chauds, près de la pluie. C’est bien de se faire peur en lisant L’Ile au trésor. »

 

 
Philippe Delerm (Auvers-sur-Oise, 27 november 1950)

 

De Zuid-Koreaanse schrijfster Han Kang werd geboren op 27 november 1970 in Gwangju, in de provincie Zuid-Cholla. Zie ook alle tags voor Han Kang op dit blog.

Uit: The Vegetarian (Vertaald door Deborah Smith)

“The only respect in which my wife was at all unusual was that she didn’t like wearing a bra. When I was a young man barely out of adolescence, and my wife and I were dating, I happened to put my hand on her back only to find that I couldn’t feel a bra strap under her sweater, and when I realized what this meant I became quite aroused. In order to judge whether she might possibly have been trying to tell me something, I spent a minute or two looking at her through new eyes, studying her attitude. The outcome of my studies was that she wasn’t, in fact, trying to send any kind of signal. So if not, was it laziness, or just a sheer lack of concern? I couldn’t get my head round it. It wasn’t even as though she had shapely breasts which might suit the ‘no-bra look’. I would have preferred her to go around wearing one that was thickly padded, so that I could save face in front of my acquaintances.
Even in the summer, when I managed to persuade her to wear one for a while, she’d have it unhooked barely a minute after leaving the house. The undone hook would be clearly visible under her thin, light-coloured tops, but she wasn’t remotely concerned. I tried reproaching her, lecturing her to layer up with a vest instead of a bra in that sultry heat. She tried to justify herself by saying that she couldn’t stand wearing a bra because of the way it squeezed her breasts, and that I’d never worn one myself so I couldn’t understand how constricting it felt. Nevertheless, considering I knew for a fact that there were plenty of other women who, unlike her, didn’t have anything particularly against bras, I began to have doubts about this hypersensitivity of hers.
In all other respects, the course of our our married life ran smoothly. We were approaching the five-year mark, and since we were never madly in love to begin with we were able to avoid falling into that stage of weariness and boredom that can otherwise turn married life into a trial. The only thing was, because we’d decided to put off trying for children until we’d managed to secure a place of our own, which had only happened last autumn, I sometimes wondered whether I would ever get to hear the reassuring sound of a child gurgling ‘dada’, and meaning me. Until a certain day last February, when I came across my wife standing in the kitchen at day-break in just her nightclothes, I had never considered the possibility that our life together might undergo such an appalling change.

 

 
Han Kang (Gwangju, 27 november 1970)

 

Zie voor nog meer schrijvers van de 27e november ook mijn vorige blog van vandaag.