Tour de France 7 (Albert Londres)

De Franse journalist en schrijver Albert Londres werd geboren in Vichy op 1 november 1884. Hij maakte vooral naam als onderzoeksjournalist. Hij schreef een boek tegen slavernij in Guyana en Noord-Afrika, en schreef lyrisch over de Ronde van Frankrijk in 1924 (Ronde van Frankrijk, Ronde van Slavernij). Hij stierf tijdens de brand op het schip de Georges Philippar door het te snel dichten van de waterkerende schotten waardoor hij en een 90-tal andere passagiers opgesloten zaten bij de brand en door verstikking of verbranding omkwamen. Na zijn overlijden in 1932 heeft zijn dochter Florise de prijs ‘Prix Albert Londres’ ingesteld die jaarlijks, op de sterfdag, wordt uitgereikt aan de beste Franse journalist.

Uit: Tour de France, tour de souffrance

“Le Havre, 22 juin 1924.
(…)
Le Tréport, Dieppe. Là, ils doivent signer. Une dame, au contrôle, tient le crayon. La chère créature ! Elle ne sait pas ce qui l’attend. Ils signent : je veux dire qu’ils griffent la main de la dame et la dame les regarde se sauver, tout effarée.
Entre Dieppe et Fécamp, rien à signaler, qu’une tente dressée dans un champs. De cette tente élégante, plantée cette nuit pour la circonstance, sort une tête, un petit museau de femme mal éveillée : elle avait trouvé le moyen de ne pas manquer le spectacle.
Mais de Fécamp au Havre, le lot s’est épuré et l’effort que font ces hommes n’est plus sans souffrance. Beaucoup montent « en danseuse », autrement dit en se dandinant sur leur selle comme des pingouins. Le 256 marche comme un canard écoeuré ; Mottiat, Alavoine, Defraye crèvent et crèvent encore.

 

Tour de France 1924

 

La poisse !… crie Alavoine. J’ai crevé cinq fois !
Il remet cela tout de même. Frantz le Luxembourgeois crève comme les autres ; Lambot crève ; Mottiat crève ; « la pomme » crève. Une partie de la route est goudronnée ; la poussière de goudron brûle leurs yeux ; ils mettent leurs lunettes, ils les enlèvent ; ils ne savent de quelle façon ils souffrent le moins.
D’une voiture, on crie à Loew :
– Ca va ?
Loew a découvert complètement ses dents, ce qui l’aide sans doute ; il répond :
– Ns ? ? Ouich ! ! Ns ? ? Ouich ! !
Muller est coincé entre une auto et le talus. Il tombe. Les silex ont déchiré ses cuisses ; il se fiche de ses cuisses, redresse sa roue.

 

Bottecchia tijdens de Tour van 1924

 

Bottecchia qui avait du retard revient. Bottechia a le nez le plus pointu de tout le lot ; il fend l’air.
Les casquettes, blanches au départ, sont maintenant délavées, tachées, rougies ; elles ont l’air, sur le front de ces hommes, de pansements de blessés de guerre.
Dans le peloton des meilleurs, c’est la poursuite ; de grosses voitures peinent à les suivre. Tout Le Havre est sur cinq kilomètres de route. On entend crier par mille voix :
– Bottecchia ! Henri ! Francis !
C’est Bottecchia qui, en pleine ville, donne le dernier coup de jarret vainqueur, et le second est Ville, dit Jésus, dit Pactole.”

 

Albert Londres (1 november 1884 – 16 mei 1932)

 

Zie voor nog meer schrijvers van de 12e juli ook mijn drie blogs van 12 juli 2011.