Navid Kermani, Nicole Brossard, Han Kang, Philippe Delerm, James Agee, Jos. Habets, Friedrich von Canitz, Jacques Godbout, Klara Blum

De Duits-Iraanse schrijver en islamist Navid Kermani werd geboren op 27 november 1967 in Siegen. Zie ook alle tags voor Navid Kermani op dit blog.

Uit: Große Liebe

„Das erste Mal hat er mit fünfzehn geliebt und seither nie wieder so groß. Sie war die Schönste auf dem Schulhof, stand in der Raucherecke oft nur zwei oder drei Schritte entfernt, ohne ihn zu beachten. Weil den Schülern der unteren Klassen verboten war, sich zu den Rauchern zu stellen, geschweige denn selbst eine Zigarette anzuzünden, verhielt er sich so unauffällig wie möglich, verhielt sich zwischen den breiteren Rücken wie ein blinder Passagier still. Den Kopf hob er nur an, um kurz nach den Lehrern, noch kürzer nach ihr zu schielen, die unnahbar für ihn stets den Mittelpunkt ihres Grüppchens zu bilden schien. Sowenig Hoffnung er sich machte, ihre Gunst je selbst zu erlangen, brachte ihn die Sorge dennoch um den Verstand, sie könne einem der Abiturienten, die sie umringten, mehr als nur wohlwollen. Zur Beruhigung redete er sich ein, daß sie ihre offenbar ansteckende Heiterkeit und ihre zweifellos erlesenen Worte gerecht mal diesem, mal jenem zudachte.
Im Blick behielt der Junge dabei stets die Finger der Abiturienten, ob sie nicht heimlich die Hände der Schönsten berührten, ihren Rücken, gar ihren Po.
Zugleich erwartete er bang, daß jemand sich umdrehte, um zu fragen, was er in der Raucherecke suchte. Mehrfach hatten ihn die Lehrer bereits vertrieben, deren ärgerlicher oder auch nur erstaunter Blick genügte, damit er sich verzog. Die Peinlichkeit ersparte er sich lieber, vor den Augen der Schönsten aus dem Pulk gezogen und zu den Gleichaltrigen verwiesen zu werden. Peinlich war dem Jungen seine Lage schon genug, da er sich einbildete, daß alle Raucher ihn beäugten, in jeder Sekunde ihn, obwohl sie ihm doch – aber hier setzte der logische Schluß aus – ihre Rücken zuwandten.“

 

 
Navid Kermani (Siegen, 27 november 1967)

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James Agee, Jos. Habets, Friedrich von Canitz, Jacques Godbout, Klara Blum

De Amerikaanse dichter en prozaïst James Agee werd geboren in Knoxville, Tennessee.op 27 november 1909. Zie ook alle tags voor James Agee op dit blog.

Uit: A Death in the Family

“It was full dark now, but still early; Gay Street was full of absorbed faces; many of the store windows were still alight. Plaster people, in ennobled postures, stiffly wore untouchably new clothes; there was even a little boy, with short, straight pants, bare knees and high socks, obviously a sissy: but he wore a cap, all the same, not a hat like a baby. Rufus’ whole insides lifted and sank as he looked at the cap and he looked up at his father; but his father did not notice; his face was wrapped in good humor, the memory of Charlie. Remembering his rebuff of a year ago, even though it had been his mother, Rufus was afraid to speak of it. His father wouldn’t mind, but she wouldn’t want him to have a cap, yet. If he asked his father now, his father would say no, Charlie Chaplin was enough. He watched the absorbed faces pushing past each other and the great bright letters of the signs: “Sterchi’s.” “George’s.” I can read them now, he reflected. I even know how to say “Sturkeys.” But he thought it best not to say so; he remembered how his father had said, “Don’t you brag,” and he had been puzzled and rather stupid in school for several days, because of the stern tone in his voice.
What was bragging? It was bad.
They turned aside into a darker street, where the fewer faces looked more secret, and came into the odd, shaky light of Market Square. It was almost empty at this hour, but here and there, along the pavement streaked with horse urine, a wagon stayed still, and low firelight shone through the white cloth shell stretched tightly on its hickory hoops. A dark-faced man leaned against the white brick wall, gnawing a turnip; he looked at them low, with sad, pale eyes. When Rufus’ father raised his hand in silent greeting, he raised his hand, but less, and Rufus, turning, saw how he looked sorrowfully, somehow dangerously, after them.“

 

 
James Agee (27 november 1909 – 16 mei 1955)
Hier met zijn vrouw Mia 

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Jacques Godbout, Philippe Delerm, Klara Blum, Jos. Habets, Friedrich von Canitz

De Canadese dichter, schrijver, essayist en filmmaker Jacques Godbout werd geboren op 27 november 1933 in Montreal, Quebec. Zie ook mijn blog van 27 november 2008 en ook mijn blog van 27 november 2009 en ook mijn blog van 27 november 2010.

 

Uit: Les Têtes à Papineau

“Le plafond blanc, par contre, invite à la rêverie. « C’est bien notre genre ! » soupire François. Il entend que Charles va en profiter pour se perdre dans l’éther, encore une fois. François déteste rêvasser. Il préfère l’action immédiate, quitte à se brûler les pattes. Charles contemple les plafonds blancs et s’invente des paysages. Il s’y perd facilement. François, s’il n’est pas stimulé de l’extérieur, ne pense à rien. Mais il est plus rapide que Charles à la détente. C’est une boule sur un billard électrique. Charles ressemble plus pour sa part à un étang matinal sous la brume. Ce n’est pas commode. De plus en plus nous nous regardons comme chiens de garde, les babines retroussées sur nos dents pointues. Or nous sommes condamnés, comme personne au monde, à un perpétuel tête-à-tête : nous n’avons, de naissance, qu’un seul cou, un seul tronc, deux bras, deux cannes, un organe de reproduction. Cela nous tient ensemble. Ensemble.

Nos deux têtes prennent racine à la hauteur de la trachée-artère, de guingois, de ghingoua, mais à même le cou. Comme les deux branches d’un V victorieux. Elles sont autonomes. Pas que pour les émotions ! La pensée. La voix. La salive aussi. Il nous arrive assez souvent, pour cela même, de nous étouffer bruyamment. C’est dangereux une trachée envahie. Il suffit d’un rien. Nous avons un ami qui est mort étranglé par une seule arête de poisson.

Il était à table, au restaurant. Quand l’arête se piqua dans sa gorge, il se mit à faire des bruits inattendus. Des grimaces. Les convives se tapèrent sur les cuisses. Il était habituellement très drôle. Les grimaces empirèrent, il se roulait par terre, en cravate et gilet. Il était toujours tiré à quatre épingles. Il devint rouge comme une brique hollandaise. Puis bleu fromage. La table entière était morte de rire. Mais c’est lui qui resta sur le carreau. Quand on s’aperçut qu’il était sérieux, il était trop tard. Il avait fait sa dernière blague. C’est parfois dangereux d’être pris pour un clown.”

 

Jacques Godbout (Montreal, 27 november 1933)

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Jacques Godbout, Klara Blum, Jos. Habets, Friedrich von Canitz, Dennis Gaens

De Canadese dichter, schrijver, essayist en filmmaker Jacques Godbout werd geboren op 27 november 1933 in Montreal, Quebec. Zie ook mijn blog van 27 november 2008 en ook mijn blog van 27 november 2009.

Uit: Les Têtes à Papineau

„Nous sommes venus au Royal Victoria Hospital rencontrer le Dr Gregory B. Northridge, autrefois attaché à l’institut des anciens combattants de Vancouver (B.C.). C’est lui qui nous a aimablement invités à le faire, par téléphone, il y a de cela plusieurs semaines. Il devait de toute manière se rendre à Montréal. Il avait entendu parler de nos deux têtes. Il affirmait connaître le sujet, notre situation lui était familière. Il désirait procéder à quelques examens dont il avait seul le secret, et peut-être par la suite allait-il nous offrir une intervention chirurgicale définitive ? Définitive.

Les anciens combattants sont tous tellement anciens aujourd’hui qu’ils ont dépassés depuis longtemps l’âge des défis. C’est pourquoi notre jeunesse l’intéresse. Nous sommes une aventure.

Nous nous serions présentés plus tôt à son bureau, mais nous avions des problèmes personnels qui nous en empêchaient.

Par la suite ce fut au Dr Northridge d’être empêché. Vous savez ce que c’est. Il avait été mandé au chevet du shah d’Iran, à New-York, à propos d’un cancer de l’oesophage et d’une rate trop dilatée . Les chefs d’État n’ont pas que des plaisirs. Le Dr Northridge est reconnu aux USA où il s’est spécialisé en diverses chirurgies. Il est diplômé, si l’on peut dire, de la célèbre Clinique Mayo. C’est un cas intéressant : cette clinique est célèbre parce que des gens célèbres y amènent leurs viscères . De là la rate du sha. A. Mayo, le Dr Northridge était aussi capitaine de l’équipe de basket. Il porte ses cheveux ambre coupés dru et court depuis cette époque. C’est un chirurgien hors pair. Il a opéré le monarque qui a pu subséquemment se retirer à Panama, dans les bras de sa chatte. Cela se passait au cours de l’automne de l’année mille neuf cent soixante-dix-neuf.“

Jacques Godbout (Montreal, 27 november 1933)

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Navid Kermani, Philippe Delerm, Nicole Brossard, Jacques Godbout, James Agee, Klara Blum

De Duits-Iraanse schrijver islamist Navid Kermani werd geboren op 27 november 1967 in Siegen. Zie ook mijn blog van 27 november 2008.

Uit: Der Schrecken Gottes

 

Wahrscheinlich sollte ich erklären, warum ich ein Buch über eine mystische Dichtung des 12. oder 13. Jahrhunderts mit der Erinnerung an meine Tante beginne. Das Leben hat mir persönlich noch kein Leid bereitet, das es erlauben würde, der Schöpfung zu zürnen. Die Gründe dafür, daß ich nach der Pubertät nicht aufgehört habe, am Leben zu verzweifeln, sind nicht der Rede wert. Ich bin für mein Alter viel gereist und habe einiges gelesen. Was sich mir bot, genügte, um die Annahme zu verwerfen, das Leben könne einen vertretbaren Sinn bergen.

Doch ist mein Verhältnis zu Gott nicht eng genug, Ihm sein Werk vorzuhalten, gerechterweise vorhalten zu dürfen. Die Religiosität meiner Kindheit habe ich mir bewahrt, nur ist sie von eher praktischer Bedeutung;

ich ziehe aus ihr keinen intellektuellen Schluß. Sie besteht nicht gegen das Leid der anderen, das sich auftut, wohin ich sehe, sie versucht es gar nicht erst und hilft mir dennoch durch den Alltag, indem sie mir wie eine Fee zuflüstert, mein Weg folge einer Spur. Ich bin bereit, der Stimme aus dem einfachen Grund zu glauben, daß sie mich davon abhält, stehenzubleiben. Der Glaube meiner Tante und der anderen Menschen, von denen ich sprechen werde, von denen der Dichter Faridoddin Attar spricht, ist von anderer Konsistenz. Ihr Glaube durchdringt sie. Darüber mag man sich philosophisch erheben, man mag es belächeln oder für sich verwerfen, aber wenn ich mir die schlichte, wesentliche Frage stelle, was am Ende den einen vor den anderen Menschen auszeichnet, dann stehen sie für mich im Glanze, denn am Ende, dem letzten der Tage, oder vor dem Jüngsten Gericht zählt die Güte, nichts anderes. Ich sehe, daß die Frommen unter meinen Mitmenschen – und damit meine ich zuallererst die Verwandten aus der Generation meiner Eltern und Großeltern – gute Menschen sind, gut im emphatischen Sinne: Sie sind so liebevoll wie wohltätig, weder lügen sie, noch betrügen sie, man kann vielleicht nicht alles mit ihnen besprechen, aber sich in allem auf ihre Zuneigung verlassen, sie sehen einem noch die großen Kränkungen nach und verzeihen immer zuerst. Sie sind tolerant im eigentlichen Sinne, insofern sie das Fremde mit distanzierter Freundlichkeit behandeln, ohne es verstehen, geschweige denn mögen zu müssen.

Selbstverständlich können andere Menschen auch gut sein. Aber die Menschen des religiösen Typus, den ich meine, den Attar meint, sind es auf jeden Fall. Ihnen ist die Güte wesenseigen. Vor allem auf Reisen schärft sich das Gespür für Sicherheit, und mir ist aufgefallen, daß ich jemandem instinktiv und ohne weitere Bedenken vertraue, wenn ich die edelste Form der Frömmigkeit an ihm bemerke. Daß ich von den Bigotten oder Buchstabenfrommen nicht spreche, versteht sich, den Erbsenzählern oder Kopfarbeitern, sondern von denen, «die da glauben und Gutes tun», wie es der Koran in der stets wiederkehrenden Formulierung präzise faßt – glauben und Gutes tun. Es müssen keine schlichten Menschen sein, die ich meine, aber ihr Glaube ist schlicht. Die Rituale, die ihnen aufgegeben worden sind, befolgen sie strikt, ohne nach der Begründung zu fragen, die Werte, die ihnen die Offenbarung an die Hand gibt, achten sie so still wie konsequent, und Gott preisen sie selbst dann für das Sein, wenn es sie quält. Durch Worte und nachdrücklicher durch ihr Vorbild mahnen sie ihre Umgebung beständig zum wohltätigen Glauben (welcher Glaube, das ist ihnen weniger wichtig, nicht ruhen läßt sie vielmehr der Unglauben).“

 

Kermani

Navid Kermani (Siegen, 27 november 1967)

 

De Franse schrijver Philippe Delerm werd geboren op 27 november 1950 in Auvers-sur-Oise. Zie ook mijn blog van 27 november 2008.

Uit: La bicyclette et le vélo

C’est le contraire du vélo, la bicyclette. Une silhouette profilée mauve fluo dévale à soixante-dix à l’heure : c’est du vélo. Deux lycéennes côte à côte traversent un pont à Bruges : c’est de la bicyclette. L’écart peut se réduire. Michel Audiard en knickers et chaussettes hautes au comptoir d’un bistro : c’est du vélo. Un adolescent en jeans descend de sa monture, un bouquin à la main, et prend une menthe à l’eau à la terrasse : c’est de la bicyclette. On est d’un camp ou bien de l’autre. Il y a une frontière. Les lourds routiers ont beau jouer du guidon recourbé : c’est de la bicyclette. Les demi-course ont beau fourbir leurs garde-boue : c’est du vélo. Il vaut mieux ne pas feindre, et assumer sa race. On porte au fond de soi la perfection noire d’une bicyclette hollandaise, une écharpe flottant sur l’épaule. Ou bien on rêve d’un vélo de course si léger : le bruissement de la chaîne glisserait comme un vol d’abeille. A bicyclette, on est un piéton en puissance, flâneur de venelles, dégustateur du journal sur un banc. A vélo, on ne s’arrête pas : moulé jusqu’aux genoux dans une combinaison néospatiale, on ne pourrait marcher qu’en canard, et on ne marche pas.

C’est la lenteur et la vitesse ? Peut-être. Il y a pourtant des moulineurs à bicyclette très efficaces, et des petits pépés à vélo bien tranquilles. Alors, lourdeur contre légèreté ? Davantage. Rêve d’envol d’un côté, de l’autre familiarité appuyée avec le sol. Et puis… Opposition de tout. Les couleurs. Au vélo l’orange métallisé, le vert pomme granny, et pour la bicyclette, le marron terne, le blanc cassé, le rouge mat. Matières et formes aussi. A qui l’ampleur, la laine, le velours, les jupes écossaises ? A l’autre l’ajusté dans tous les synthétiques. »

On naît à bicyclette ou à vélo, c’est presque politique. Mais les vélos doivent renoncer à cette part d’eux-mêmes pour aimer – car on n’est amoureux qu’à bicyclette.

 

Delerm

Philippe Delerm (Auvers-sur-Oise, 27 november 1950)

 

De Canadese dichteres en schrijfster Nicole Brossard werd geboren op 27 november 1943 in Montreal (Quebec). Zie ook mijn blog van 27 november 2006 en ook mijn blog van 27 november 2007 en ook mijn blog van 27 november 2008.

 

Uit: Prose Poem

 

Cambridge 1995:
Nous marchons en nous dirigeant vers un café, The Kettle, au centre de la ville. Nous traversons un grand espace qui a un air champêtre. De chaque côté de la route, il y a une histoire, des événements, l’Angleterre. Je ne sais plus si
nous parlons anglais ou français. Plus tard, je lis Catacoustics et Lèvre de Poche.
Le lendemain de ce bref arrêt à Cambridge, Tom me donne un de ses collages en noir et blanc.
Le collage s’intitule Faces in the mirror, Feb. 92. Il s’agit d’un montage de quatre blocs par six d’un pouce carré chacun. Il faut regarder attentivement. J’arrive à distinguer des visages, un lit, un matelas, des tiroirs, le coin d’une table sur laquelle il y a des assiettes et des ustensiles. Il y a là du quotidien fragmenté, déchiré, de la matière au jour le jour.

I am now reading for the second time Le Filon, a french translation by Catherine Weinzaeplflen published by ‘Spectres familiers’. C’est un texte qui oscille entre la prose et un commentaire d’allure poétique qui parle d’
‘une écriture remixée
Pour détruire toute narration
D’un monde intérieur’
J’ai l’impression qu’il y a de la patience et de l’amitié dans ce texte. On peut le lire et avoir l’air d’un détective. On peut aussi respirer fort et s’inquiéter tout en suivant sa trame. Il y a aussi une lenteur apaisante mais je n’arrive pas à décider si cette lenteur tient à la langue française ou s’il s’agit d’un temps d’écriture particulier chez Tom.

New York, March 2001
I am in New York for six months. Tom is here for a reading at Double Happiness.       He reads a short text. Again he reads as fast as the first time I heard him in Coïmbra. But this time the voice moves with a slight intonation. The voice is grave, charged with an absolute grounded fervor. The last piece he reads ends with a music which he produces by turning the …….. of a mini Orgue de Barbarie (barrel-organ). After the reading we speak briefly. This time I remember, in French. Poems are meant to be read with the eyes but because they can also be breathed as air, they have to be shared. This is probably why I often think of them as energy traveling its way through language until its reach us, the best in us.

Nicole_Brossard

Nicole Brossard (Montreal, 27 november 1943)

 

De Canadese dichter, schrijver, essayist en filmmaker  Jacques Godbout werd geboren op 27 november 1933 in Montreal, Quebec. Zie ook mijn blog van 27 november 2008.

Uit: Operation Rimbaud  (Vertaald door Patricia Claxton)

“Officially, I work for the Company of Jesus, which iswhy at times some people call me “Father Larochelle,” despitemy mere thirty-five years and my professional celibacy. ButI have a feeling this is not going to last. I’ve pushed thedoor of the fourth dimension rather hard. The Companyis a convenient cover for a certain number of clandestineactivities, the most important of which is, and has long been,exchange-rate speculation: the network is flawless. Also inour ranks we have conscientious missionaries preoccupiedwith heaven and hell. These have heard the call of the truevocation and do not sleep curled up, ears cocked, in big softbeds that once belonged to the Empress Eugénie, whoseinitials adorn the garden and the salmon pink wallpaper.Papa would have loved this place. He had only one bigregret when he died — not to have joined a religious orderin time to take off to Mexico with the coffers. “Just think,Michel,” he often said, tossing back a swig of beer, “of all theland the Sulpicians own, plumb in the middle of Montreal!”He had observed that these Gentlemen of Saint Sulpice werefewer and fewer in number, and more and more senile. Child’s play, a few accounting entries and light would have shoneupon our lives. My father was not a loser, but he never hadany luck. His prostate did him in.Georges Larochelle had three passions — the encyclopediashe sold door-to-door, women, and my future. His first passionfed the second, which justified the third. The encyclopedias werethe reason he found himself without my mother. He offered afree after-sale service that ruined his marriage.“Larochelle,” my mother said to him while scrambling themorning eggs, “I don’t know why you feel obliged to explainthe anatomy plates to all your lady customers.”She was exaggerating. My father did not offer the sameservice to all his customers, but if one of them bought allfourteen volumes of the Larousse Encyclopedia, he did feelan intellectual responsibility, as it were. Maman left. Papa,stuck in the house at night, read me pages out of his bigbooks, and even gave me a magnifying glass so I could get abetter look at the pictures. He worried about my education,signed me up with the good fathers, then found me broodingabout what I was going to be: an engineer, lawyer, doctor,sociologist, dentist, pharmacist, notary … I was eighteen.“Join the Jesuits, Michel,” he said, “You’ll always get yourbed and board, and if you jump the fence, the Virgin Marywon’t ask for a divorce.”Maman went the distance. Legal proceedings, confronta-tions, witnesses, declaratory judgment, alimony collected byher lawyer, which bled our travelling salesman dry. Papa was finished. He didn’t survive long enough to see me completemy novitiate. In accordance with his last wishes, I scatteredhis ashes in a field of thistles, “Beautiful flowers that canprotect themselves.” I’ve painted them on my coat of arms.”

 

godbout

Jacques Godbout (Montreal, 27 november 1933)

 

De Amerikaanse dichter en prozaïst James Agee werd geboren in Knoxville, Tennessee.op 27 november 1909. Zie ook mijn blog van 27 november 2006 en ook mijn blog van 27 november 2008.

 

Lyrics for Lillian Hellman’s Candide

Reason, Magic, Skill and Love,
Frankly, I think poorly of.
Flesh and Figment, Brain and Breath.
All are parodies of Death.

Death alone cant paint it true;
Only Death can say for sure;
Who but Death can sing to you?
Death my dearest, sparse and pure.

Life is but a sorrowing haze
Through which we grope; and our five senses,
Trammeling snares. In all our way
Artists put their subtle fences:

Telling us that Life is All;
Cheating us with hints of glory;
Charming us. We fail, we fall
Stupefied, and buy their story.

 

 

Permit Me Voyage, Sonnet XXV

 

My sovereign souls, God grant my sometime brothers,

I must desert your ways now if I can.

I followed hard but now forsake all others,

And stand in hope to make myself a man.

This mouth that blabbed so loud with foreign song

I’ll shut awhile, or gargle if I sing.

Have patience, let me too, though it be long

Or never, till my throat shall truly ring.

 

These are confusing times and dazed with fate:

Fear, easy faith, or wrath’s on every voice:

Those toward the truth with brain are blind or hate:

The heart is cloven on a hidden choice:

In which respect I shall follow you.

And, when I fail, know where the fault is due.

 

James_Agee

James Agee (27 november 1909 – 16 mei 1955)

 

De Duitstalige, joodse, Oostenrijkse, Russische en Chinese schrijfster Klara Blum werd geboren op 27 november 1904 in Czernowitz in de Bukowina. Zie ook mijn blog van 27 november 2006 en ook mijn blog van 27 november 2008.

Uit: Wie aus Klara Blum Dhsu Bai-Lan wurde

 

Dshu Bai-lan
Dshu Bai-lan
Dshu Bai-lan
Ich bin stolz, Chinesin zu sein
ich
Klara
Klara Blum
Geboren auf Europas Hintertreppen,
Geneigt zu Pathos und Verstiegenheit,
Bereit, des Denkens schwerste Last zu schleppen,
Und unter dieser Last noch sprungbereit,
Wuchs ich heran als Kind des Pulverfasses,
Vom Zündstoff voll der Liebe und des Hasses.
Die Judengasse ist mein Ahnenschloss,
mein Vaterland ein bunter Völkertroß,
der rastlos wilde Eigensinn mein Erbe.

Die Mutter war ein unscheinbares Wesen,
Umglänzt von jähem Zauber, wenn sie sprach.
Der Vater sann: Profit ! und ächzte: Spesen!
Und rechnete im Traum den Zinsfuß nach.
Nach allseits üblichem Geschäftsgebahren
Beschloss man, Nachtigall und Fuchs zu paaren.
So hat in einer freudelosen Nacht
Die Ehepflicht zustande mich gebracht
Als durchaus legitim gezeugten Bastard.

blumklara

Klara Blum (27 november 1904 – 4 mei 1971)

Jacques Godbout, Philippe Delerm, Nicole Brossard, Navid Kermani, James Agee, Klara Blum

De Canadese dichter, schrijver, essayist en filmmaker  Jacques Godbout werd geboren op 27 november 1933 in Montreal, Quebec. Hij volgde opleidingen aan het Collège Jean-de-Brébeuf en aan de Université de Montréal en doceerde daarna een tijdje Frans in Ethiopië. In 1958 begon hij te werken voor de National Film Board of Canada (NFB) als producer en scriptwriter. Hij was actief tijdens „Quebec’s Quiet Revolution“ en schreef in die tijd een aantal essays, later gebundeld in Le Murmure marchand (1984). Godbout schreef negen romans en twee kinderboeken.

 

Uit: Operation Rimbaud  (Vertaald door Patricia Claxton)

Before we begin, let’s say this is a sulphurous story, it smells of the devil, stale volcanoes, wooden matches, those lemon yellow pyramids beside factories, sulphuric acid baths.

You say most people can’t tell the difference between the smell of sulphur and the smell of rotten eggs? All right, so this story smells of rotten eggs.You’ll have to hold your nose if you want to hear it. Anyway, here I am this morning, writing something sacrilegious, satanic, scandalous. I’ve put away my incense burner, I’ve had it with ceremonials.

Through the window of my room overlooking the ocean, all the way to the far side of the bay, there are valiant souls pushing their surfboards out to sea. The picture comforts me, tells me I’m not the only token Sisyphus on earth. If it takes my last breath, I’m going to tell all with what I’m writing. Adieu, do-gooders!

I had to withdraw from the world in order to write and protect my backside. Having no particular liking for mountain retreats, miraculous grottoes, or Dominican monasteries, I chose this hotel, where I’m as anonymous as I choose and don’t risk running into stooges. It’s a luxury I can treat myself to before perhaps ending up in the morgue. I arrived here with my backpack, a long beard, and a credit card. From the minute you enter, the Hôtel du Palais in Biarritz offers you an atmosphere of calm in a spacious lobby that’s scented with jasmine and softly hued. The tiny receptionist behind her walnut counter is particularly comely, her face magnificently made up. The porter, to the left near the elevators and grand staircase, is reliably as deferent as a Swiss banker. Modern comfort in a nineteenth-century setting is found here. Indeed, this once was the palace of Napoléon iii and the Empress Eugénie. It was turned into a casino, then into a luxury hotel for crowned heads, was

burned down, rebuilt, then occupied during the war by the Germans, who assuredly had less fun than the movie stars after the Führer’s defeat. This is a huge building of painted brick in the purest “English castle” style. They say that the Duke of Windsor and his duchess felt at home in this hotel.

As for me, I feel at home anywhere. Content in some tiny cell, comfortable in high society. I’m a barely domesticated animal, an alley cat that knows how to behave.

The idea of taking up quarters in Biarritz came to me when I learned from Paris Match that the Emperor Hailé Selassie, the Lion of Juda, had spent several weeks here after I had met him in Montreal in March. We have since become bosom buddies, if I may say so. His Majesty had left Canada for Europe, and I thought he was back in the capital of Ethiopia as agreed, whereas he was really bathing with his court and drowning his fleas in the hotel’s huge open-air pool.You can’t trust anyone anymore.“

 

Godboud

Jacques Godbout (Montreal, 27 november 1933 )

 

 

 

De Franse schrijver Philippe Delerm werd geboren op 27 november 1950 in Auvers-sur-Oise. Hij studeerde literatuur in Nanterre en doceert aan het Collège Marie Curie in Bernay. In 1983 trok hij al de aandacht met ‘La Cinquième saison’, maar zijn doorbraak kwam met La Première gorgée de bière et autres plaisirs minuscules, een verzameling korte verhalen uit 1997.

 

Uit: Le Buveur de Temps

 

„Oui, c’est moi dans la bulle, à la surface du papier glacé. Votre main passe sur le livre, caresse le mirage, et ne dérange rien. Je suis dans la couleur du jour ; une aube imperceptible, ou bien peut-être un soir ; dans cette nuance idéale des premières pages : le rose informulé, tremblant, de tout ce qui commence, et d’avance le bleu voilé d’une mélancolie légère –il est toujours très tard dans le premier matin du monde. Mais vous avez tourné la page, écarté doucement le rideau froid de l’apparence, et je vais naître au monde ; il suffit d’un regard.

 

Je suis bien dans ma bulle. Bien ? Le mot résonne étrangement sur les parois de ma planète ; il est monté de votre terre en ondes chaudes, c’est vous qui l’avez suggéré. Enfin vous êtes au bord de me parler. Moi depuis si longtemps je vous regarde, à travers le grand voile. J’attendais. Je préparais en moi la douceur infinie de votre geste. Vous écartez le voile, et je suis presque là. Je vous connais. Vos rêves en mouvement, vos peurs, vos espérances, à l’ombre effrayante et magique de cet élan qui vous possède, et que vous appelez le temps. Je devine un peu son pouvoir, mais je ne recevrai jamais de lui la vie, la mort, le fil inexorable d’un destin. Effleurer seulement son bonheur, sa blessure ; voilà sans doute mon désir secret.

 

La bulle flotte dans l’espace et grandit lentement vers vous. Lenteur, silence, transparence : le monde d’où je viens vous fait envie, je crois. Je lis dans vos regards ce rêve d’un sommeil flottant dans la lumière. Mais vous le gardez pour plus tard, et passant devant le tableau vous dites simplement « c’est beau », en prolongeant ces mots pour plonger dans mon ciel une seconde. « C’est beau, très beau », et puis vous allez repartir. La beauté ne vous suffit pas. Vous avez tellement mieux qu’elle. Ce vent qui vous possède et que je comprends mal, ce besoin de bouger, d’aller vers autre chose. Pourtant, vous êtes entré dans le musée pour arrêter le temps. Tous les tableaux, comme le mien, dans cette pièce fraîche à l’ombre de l’été vous réclamaient l’oubli. Vous vous êtes arrêté. Vous avez pressenti l’éloignement de mon appel, au-delà du désert de sable.“

 

Delerm

Philippe Delerm (Auvers-sur-Oise, 27 november 1950)

 

De Canadese dichteres en schrijfster Nicole Brossard werd geboren op 27 november 1943 in Montreal (Quebec). Zie ook mijn blog van 27 november 2006 en ook mijn blog van 27 november 2007.

 

Uit: Notebook of Roses and Civilization

 

Closure;Nothing au bout

the c of cerise that is not yet a comma
between you and me and this foretaste of translation
traced like an arc in the mouth
an obsessive curve that could look like
your belly,or those typos found
in books
noise of goodbye or movement of the lips
ardour

the poem can’t lose its momentum
make you suddenly turn around
as if the sea
were about to surge up at your back
in pages of foam and foment

as if the sea
with its syllables of water could
transpose death help you
to make slow curves in time

when we’re struggling to hang on to solutions
why must we suddenly
stretch a part of our being toward fiction
step back from words just as we emerge from
the time of scars

don’t forget to turn the page
with a light hand each time
so that the shadow doesn’t touch
the front of solitude

arrive at this page burning.
others use the word light
to shake up reality. Let’s see
if standing up you grab tomorrow naked
out of order.

 

Vertaald door Robert Majzels and Erin Mouré

 

 

Nicole_Brossard

Nicole Brossard (Montreal, 27 november 1943)

 

De Duits-Iraanse schrijver islamist Navid Kermani werd geboren op 27 november 1967 in Siegen. Hij studeerde oriëntalistiek, filosofie en theaterwetenschappen in Keulen, Cairo en Bonn. Hij woont en werkt als zelfstandig schrijver en regisseur in Keulen. In 2007 verscheen zijn roman Kurzmitteilung.

Uit: Kurzmitteilung

“Von Maike Anfangs Tod erfuhr ich durch eine SMS: Tut mir leid, es dir so zu sagen, kann jetzt aber nicht anders. Meine kollegin maike anfang ist gestorben, die mit uns noch whisky trinken war. Einfach so. Ich weiß gar nichts mehr. Liebe grüße, korinna. Als mich die Nachricht erreichte, saß ich in einem Restaurant am Kieselstrand von Cadaqués, einem Ort im Norden der spanischen Costa Brava, kurz vor der Grenze zu Frankreich. Picasso hatte hier einmal ein Haus, in der Nähe auch Dalí, und etwas von ihrer Aura durchflutet noch immer die steinbepflasterten Gassen, die sich schmal und schmäler, kreuz und quer die zwei gegenüberliegenden Hügel hochziehen. Sorgsam konservieren die Einwohner, die meisten zugezogen, das Bild eines Künstlerdorfes am Mittelmeer: mit weißgetünchten, aber geziemend abgeblätterten Mauern und grünen oder blauen Fensterläden, mit prall bestückten Blumenkästen und malerischen Läden für Kunsthandwerk, Delikatessen und Wein, mit Restaurants, die ihre Küche täglich neu auf Kreidetafeln erfinden, und Ateliers, in denen barhäuptige Maler bei weit geöffneten Fenstern ebenso weit geschwungene Striche auf der Leinwand ziehen. Ich selbst bin der Aura erlegen, daß es mich immer wieder nach Cadaqués zurückzieht, mag es auch kaum mehr sein als ein Disneyland für Individualisten. Dem Display zufolge war es der 10. Juli 2005, 18:32 Uhr. Ein blonder Junge von drei, vier Jahren radelte mit Stützrädern an meinem Tisch vorbei, Hemd, Hose und Schuhe aus naturbelassenem Leinen. Die blonden, welligen Haare fielen ihm bis auf die Schultern. Ein bunt geflochtenes Haarband hielt sie an der Stirn zusammen. Die Eltern müssen Künstler sein, Künstler oder jedenfalls Kreative, dachte ich und stellte mir die Frage, ob mein Kind auch so extravagant durch Cadaqués radeln würde. Während ich mich nach den Eltern umschaute, drückte ich mit dem linken Daumen auf den grünen Knopf des Telefons, so daß sich Korinnas Nummer von selbst wählte.”

 

kermani

Navid Kermani (Siegen, 27 november 1967)

 

De Amerikaanse dichter en prozaïst James Agee werd geboren in Knoxville, Tennessee.op 27 november 1909. Zie ook mijn blog van 27 november 2006.

 

PERMIT ME VOYAGE

 

Take these who will as may be: I
Am careless now of what they fail:
My heart and mind discharted lie
And surely as the nerved nail

Appoints all quarters on the north
So now it designates him forth
My sovereign God my princely soul
Whereon my flesh is priestly stole:

Whence forth shall my heart and mind
To God through soul entirely bow,
Therein such strong increase to find
In truth as is my fate to know:

Small though that be great God I know
I know in this gigantic day
What God is ruined and I know
How labors with Godhead this day:

How from the porches of our sky
The crested glory is declined:
And hear with what translated cry
The stridden soul is overshined:

And how this world of wildness through
True poets shall walk who herald you:
Of whom God grant me of your grace
To be, that shall preserve this race.

Permit me voyage, Love, into your hands.

 

 

 

Sure on this shining night

 

Sure on this shining night
Of star made shadows round,
Kindness must watch for me
This side the ground.
The late year lies down the north.
All is healed, all is health.
High summer holds the earth.
Hearts all whole.
Sure on this shining night I weep

for wonder wand’ring far
alone
Of shadows on the stars.

 

Agee

James Agee (27 november 1909 – 16 mei 1955)

 

De Duitstalige, joodse, Oostenrijkse, Russische en Chinese schrijfster Klara Blum werd geboren op 27 november 1904 in Czernowitz in de Bukowina. Zie ook mijn blog van 27 november 2006.

Nicole Brossard, James Agee, Klara Blum

De Canadese dichteres en schrijfster Nicole Brossard werd geboren op 27 november 1943 in Montreal (Quebec). Zie ook mijn blog van 27 november 2006.

 

Uit: Soft Links

 

Des matins clairs, une pluie fine qui tombe depuis vingt-quatre heures, des images rares en provenance d’ailleurs et d’Amérique, deux désastres naturels qui obligent à se serrer les coudes au milieu des cadavres, ce sont des gestes tranquilles ou violets, des obus, des glaçons dans les verres à l’heure de l’apéro, bruits de vaisselles ou un léger bégaiement qui tourmente un instant, une gifle, un baiser ce sont des noms de villes comme Venise ou Reading, Tongue et Pueblo, des noms de personnages Fabrice, Laure ou Emma. Des mots aiguisés au fil des ans et des romans, mots que l’on a prononcés en respirant mal, en riant, en crachant, en suçant une olive, des verbes qu’on ajoute au plaisir des lèvres, au succès, à la mort certaine. Ce sont des mots comme genou ou joue et encore d’autres à perte de vue qui nous obligent à nous pencher au-dessus du vide, à nous étirer comme des chats le matin ce sont des mots qui font veiller jusqu’à l’aube ou prendre un taxi les soirs de semaine quand la ville s’endort avant minuit et que la solitude reste coincée entre les mâchoires comme un abcès. Ce sont des mots dits de mémoire, par envie ou par orgueil, très souvent mots prononcés avec amour en plaçant les mains derrière la nuque ou en remplissant un verre de porto. Ce sont des mots dont il faut chercher l’étymologie, qu’il faut ensuite placarder sur un mur dit de son de manière à ce que cris de douleur et soupirs de plaisir qui errent dans les rêves et les documents prennent d’assaut la mystérieuse obscurité du cœur. Ce sont des mots comme baie, colline, oued, via, street, strasse dispersés dans le dictionnaire entre flamboyants et néons, cimetières, mornes et forêts. Ce sont des mots bras de mer, des ensembles de sens qui font griffes ou soft sur nos poitrines, froid, frissons, rigoles et peur dans le dos sans attendre pendant que nous cherchons à fissurer le temps lisse du futur avec des citations tranchantes. Ce sont des mots avaleurs de feu et de vie, on ne sait plus s’ils sont latins, français, italiens, sanskrits, mandarins, andalous, arabes ou anglais, s’ils cachent un chiffre, un animal ou de vieilles angoisses pressées de jaillir sous nos yeux comme des ombres clones remplies de lumière et de grands mythes.”

 

Brossard

Nicole Brossard (Montreal, 27 november 1943)

 

Zie voor onderstaande schrijvers ook mijn blog van 27 november 2006.

De Amerikaanse dichter en prozaïst James Agee werd geboren in Knoxville, Tennessee.op 27 november 1909.

De Duitstalige, joodse, Oostenrijkse, Russische en Chinese schrijfster Klara Blum werd geboren op 27 november 1904 in Czernowitz in de Bukowina.

Nicole Brossard, James Agee, Klara Blum

De Canadese dichteres en schrijfster Nicole Brossard werd geboren op 27 november 1943 in Montreal (Quebec). Zij publiceerde haar eerste boek in 1965. Ook was zij in dat jaar medeoprichter van het literaire tijdschrift La Barre du Jour en in 1976 was zij mederegisseur van de film Some American Femnists. Zij heeft acht romans op haar naam staan, waaronder Daydream Mechanics, Lovhers, Typhon dru, Installations, en Musee de l’os et de l’eau. Voor haar poëzie ontving zij tweemaal (in 1974 en 1984) de Governor General award en Le Grand Prix de Poesie de la Foundation les Forges in 1989 en 1999. Zij is lid van de L’Academie des Lettres du Quebec. Haar werk is veel vertaald en opgenomen in talloze bloemlezingen. In 1998 publiceerde zij de tweetalige editie van een “autofiction” essay onder de titel She would be the first sentence of my new novel/Elle serait la premiere phrase de mon prochain roman.

Uit:  Shadow : soft et soif

je n’ai pas encore parlé
de disparition ni de vocabulaire c’est trop vaste
et la solitude tu t’en souviens
elle gratte le fond de la mer et de l’alphabet
afin que la nuit traverse l’invisible
arrive jusqu’à nos cahiers d’indocilité

I haven’t yet said a word
about disappearance or vocabulary it’s too vast
and you remember solitude
it scrapes the bottom of the sea and the alphabet
that night may span the invisible
right up to the notebooks of our indocility

 *

à propos : les étoiles nous en avions l’habitude
nous les regardions avec détresse
et précision
car l’univers pouvait soudain
se transformer en avalanches
bris de verre et de voix. Musique
ou adieu de perfectionnement

by the way : we were used to stars
would observe them with distress
and precision
for the universe might suddenly
spill down in avalanches
shattered glass and voices. Music
or farewell of perfecting

*

être là toute une vie dans l’espèce flexible
avec ce réflexe qui persiste à vouloir
tout représenter de l’ivresse et des gestes
les morsures, les chambres avec leur creux
d’ombre et de souplesse, les fronts soucieux
notre fragilité
bien sûr que nous sommes sans réponse
à chaque baiser

to be there a lifetime in the flexible species
with this reflex that keeps wanting
to depict everything about pleasure and gestures
bites, bedrooms with their shadowy, supple,
hollow spaces, knotted brows
our fragility
of course we go unanswered
with each kiss

Vertaald door Guy Bennett

Brossard

Nicole Brossard (Montreal, 27 november 1943)

 

De Amerikaanse dichter en prozaïst James Agee werd geboren in Knoxville, Tennessee.op 27 november 1909.Hij was werkzaam als filmcriticus (achtereenvolgens bij Time en bij The Nation) en scenarioschrijver. Als feature-schrijver van Fortune maakte hij met fotograaf Walker Evans een beroemd geworden verslag over het leven van een typische familie van keuterboertjes in de staat Alabama, in boekvorm verschenen onder de titel Let us now praise famous men (1941). Hij schreef twee uitstekende romans: The morning watch (1951) en A death in the family (1957); laatstgenoemd boek had ook veel succes in de toneelbewerking, onder de titel All the way home. Een groot aantal van zijn artikelen werd postuum gepubliceerd in Agee on film (1958), in 1960 gevolgd door een tweede deel met vijf van zijn scenario’s, o.a. voor The African queen (1952) en The night of the hunter (1955). Een inzicht in Agees tragisch verscheurde persoonlijkheid geven de Letters of James Agee to Father Flye (1962; m. biogr. d. R. Phelps).

Uit: A Mother’s Tale

‘The calf ran up the hill as fast as he could and stopped sharp. “Mama!” he cried, all out of breath. “What is it! What are they doing! Where are they going!”

Other spring calves came galloping too.

They all were looking up at her and awaiting her explanation, but she looked out over their excited eyes. As she watched the mysterious and majestic thing they had never seen before, her own eyes became even more than ordinarily still, and during the considerable moment before she answered, she scarcely heard their urgent questioning.

Far out along the autumn plain, beneath the sloping light, an immense drove of cattle moved eastward. They went at a walk, not very fast, but faster than they could imaginably enjoy. Those in front were compelled by those behind; those at the rear, with few exceptions, did their best to keep up; those who were locked within the herd could no more help moving than the particles inside a falling rock. Men on horses rode ahead, and alongside, and behind, or spurred their horses intensely back and forth, keeping the pace steady, and the herd in shape; and from man to man a dog sped back and forth incessantly as a shuttle, barking, incessantly, in a hysterical voice. Now and then one of the men shouted fiercely, and this like the shrieking of the dog was tinily audible above a low and awesome sound which seemed to come not from the multitude of hooves but from the center of the world, and above the sporadic bawlings and bellowings of the herd.’

AGEE_JAMES

James Agee (27 november 1909 – 16 mei 1955)

 

Klara Blum was een Duitstalige, joodse, Oostenrijkse, Russische en Chinese schrijfster. Zij werd geboren op 27 november 1904 in Czernowitz/Bukowina. In 1913 kwam zij met haar moeder in Wenen terecht. In 1923 begon zij daar aan een studie psychologie, maar die moest zij afbreken wegens geldgebrek. Zij werkte daarna als journaliste. Als overtuigde zioniste ging zij in 1929 naar Palestina, maar zij keerde al snel teleurgesteld naar Oostenrijk terug. Zij werd lid van de SPÖ en zette zich al snel in voor de vrouwenemancipatie. Ze kreeg contact met de “Internationale Vereinigung Revolutionärer Schriftsteller” waarvan zij in 1934 een prijs ontving die bestond uit een reis naar de Sovjet Unie. Die reis resulteerde in een permanent verblijf en zij kreeg in 1935 het Russische staatsburgerschap. In de Sovjet Unie publiceerde zij meerdere Duitstalige dichtbundels en ze kreeg er een verhouding met de chinese journalist en filmregisseur Zhu Xiangcheng die bepalend voor haar leven zou worden. Toen Zhu Xiangcheng na vier maanden verdween wilde Blum niets weten van een samenhang met de golf van stalinistische arrestaties, maar meende zij dat hij op een geheime missie was naar China. (In werkelijkheid stierf hij in 1943 in gevangenschap in Siberië. Tot 1945 mocht Blum de Sovjet Unie niet verlaten. Pas in 1947 lukte het haar via omwegen in China terecht te komen. Ze bleef geloven dat Zhu nog leefde. In 1952 werd zij professor voor Duitse Taal –en Literatuur aan de universiteit van Nanking. In 1954 verwierf Blum die tot aan haar dood overtuigd communiste bleef, het Chinese staatsburgerschap en heette voortaan Zhu Bailan. Er verschene nog enkele Duitstalige werken van haar in de DDR, waaronder de roman “Der Hirte und die Weberin”, waarin ze haar relatie met Zhu Xiangcheng beschreef.

 

Stummer Abschied

Sinnend im Abendschimmer
Leuchtet
dein Bernsteingesicht,
Überflutet von Licht
Lächelt dein ernstes Zimmer.

Leise steigt schon die Nacht
Aus der smaragdenen Tiefe,
Noch eine Hieroglyphe,
Dann ist die Arbeit vollbracht.

Winzige Bildzeichen weben
Aufruf und Kampf ins Papier.
Nun willst du endlich zu mir,
Ruhn und erzählen und leben.

Klopft es. Tjän-tschung steht vor dir,
Unerwartet und leise:
„Mach dich bereit für die Reise:
Komm, mein Bruder, mit mir.

Schweigend müssen wir fahren,
Heimlich ward ich gesandt.
Komm. Es ruft dich dein Land.
Hilf ihm die Freiheit bewahren.“

Wie vom betäubenden Mohn
Sind deine Sinne erschlagen,
Ohne ein Wort zu sagen,
Greifst du ans Telefon.

Dunkle klagende Flammen
Zucken dir schräge im Blick.
Sinkt deine Hand zurück,
Presst die Lippen zusammen.

Vor deinem Fenster versinkt
Farbig der Abend, der zarte,
Denkst, wie ich warte und warte –
Der Telefonhörer blinkt.

Reglos starr wie im Tode
Wird dein Bernsteingesicht,
Im verdämmernden Licht
Gleichst du einer Pagode.

Kommst durch die Nacht auf mich zu
Großes, mannhaftes Schweigen …
Fahr nur ! – So will ich dir zeigen,
Dass ich stark bin – wie du !

 

blum

Klara Blum (27 november 1904 – 4 mei 1971)