Dolce far niente, Wilhelm Busch, Charles Reznikoff, François Cheng, Mary Shelley

 

Dolce far niente

 

Summer Hills door Steven Guy Bilodeau, 2012

 

Der Winter ging

Der Winter ging, der Sommer kam,
er bringt aufs Neue wieder
den viel beliebten Wunderkram
der Blumen und der Lieder.

Wie das so wechselt Jahr um Jahr,
betracht ich fast mit Sorgen.
Was lebte, starb, was ist, es war,
und heute wird zu morgen.

Stets muss die Bildnerin Natur
den alten Ton benutzen
im Haus und Garten, Wald und Flur
zu ihren neuen Skizzen.

 

Wilhelm Busch (15 april 1832 – 9 januari 1908)
De Wilhelm-Busch-Apotheke in Wiedensahl, de geboorteplaats van Wilhelm Busch

 

De Amerikaanse dichter Charles Reznikoff werd op 30 augustus 1894 in New York geboren. Zie ook alle tags voor Charles Reznikoff op dit blog.

 

‘The lamps are burning in the synagogue…’

“The lamps are burning in the synagogue,
in the houses of study, in dark alleys. . .”
This should be the place.
This is the way
the guide-book describes it. Excuse me, sir,
can you tell me
where Eli lives, Eli the katzev—
slaughterer of cattle and poultry?
One of my ancestors.
Reb Haskel? Reb Shimin? My grandfathers.

This is the discipline that withstood the siege
of every Jew;
these are the prayer-shawls that have proved
stronger than armor.

Let us begin then humbly. Not by asking:
Who is This you pray to? Name Him;
define Him. For the answer is:
we do not name Him.
Once out of a savage fear, perhaps;
now out of knowledge—of our ignorance.

Begin then humbly. Not by asking:
shall I live forever?
Hear again the dear dead greeting me gladly
as they used to
when we were all among the living?
For the answer is:
if you think we differ from all His other creatures,
say only if you like with the Pharisees, our teachers,
those who do not believe in an eternal life
will not have it.

In the morning I arise and match again
my plans against my cash.
I wonder now if the long morning-prayers
were an utter waste of an hour
weighing, as they do, hopes and anguish,
and sending the believer out into the street
with the sweet taste of the prayers on his lips.

 

Charles Reznikoff (30 augustus 1894 – 22 januari 1976)

 

 

De Chinees-Franse dichter, schrijver en vertaler François Cheng werd geboren op 30 augustus 1929 in Nanchang in China. Zie ook alle tags voor François Cheng op dit blog.

Uit: Cinq méditations sur la beauté

La cosmologie chinoise est fondée sur l’idée du Souffle, à la fois matière et esprit. À partir de cette idée du Souffle, les premiers penseurs ont avancé une conception unitaire et organique de l’univers vivant où tout se relie et se tient. Le Souffle primordial assurant l’unité originelle continue à animer tous les êtres, les reliant en un gigantesque réseau d’entrecroisements et d’engendrement appelé le Tao, la Voie. Au sein de la Voie, la nature du Souffle et son rythme sont ternaires, en ce sens que le Souffle primordial se divise en trois types de souffles qui agissent concomitamment : le souffle Yin, le souffle Yang et le souffle du Vide médian. Entre le Yang, puissance active, et le Yin, douceur réceptive, le souffle du Vide médian — qui tire son pouvoir du Vide originel — a le don de les entraîner dans l’interaction positive, cela en vue d’une transformation mutuelle, bénéfique pour l’un et pour l’autre. Dans cette optique, ce qui se passe entre les entités vivantes est aussi important que les entités mêmes. (Cette intuition si ancienne rejoint la pensée d’un philosophe du xxe siècle : Martin Buber.) Le Vide prend ici un sens positif, parce qu’il est lié au Souffle ; le Vide est le lieu où circule et se régénère le Souffle. Tous les vivants sont habités par ces Souffles ; chacun est cependant marqué par un pôle plus déterminant du Yin ou du Yang. Citons, comme exemples, les grandes entités formant couples : Soleil-Lune, Ciel-Terre, Montagne-Eau, Masculin-Féminin, etc. En correspondance avec cette vision taoïste, la pensée confucéenne, comme nous l’avons vu plus haut, est elle aussi ternaire. La triade Ciel-Terre-Homme affirme le rôle spirituel que l’homme doit jouer au sein du cosmos. Cette conception cosmologique fondée sur le Souffle-Esprit entraîne notamment trois conséquences concernant notre manière d’appréhender le mouvement de la vie. Première conséquence : à cause de la nature dynamique du Tao, et surtout de l’action du Souffle qui assure, depuis l’origine, et de façon continue, le processus qui va du non-être vers l’être — ou plus précisément, en chinois, du wu « il n’y a pas » vers le you « il y a » le mouvement de la vie et notre participation à ce mouvement sont toujours un permanent et mutuel jaillissement, comme au commencement. Autrement dit, le mouvement de la vie est perçu à chaque instant plutôt comme un avènement ou un « rebondissement » que comme une plate répétition du même. Pour illustrer cette forme de compréhension, nous pouvons citer comme exemples deux pratiques qui ont traversé le temps et qui demeurent vivaces : le taijiquan et la calligraphie. »

 

François Cheng (Nanchang, 30 augustus 1929)
Cover Engelse uitgave

 

De Engelse schrijfster Mary Wollstonecraft Shelley werd geboren op 30 augustus 1797 in Somers Town, London. Zie ook alle tags voor Mary Wollstonecraft Shelley op dit blog.

Uit: Frankenstein

« La cosmologie chinoise est fondée sur l’idée du Souffle, à la fois matière et esprit. À partir de cette idée du Souffle, les premiers penseurs ont avancé une conception unitaire et organique de l’univers vivant où tout se relie et se tient. Le Souffle primordial assurant l’unité originelle continue à animer tous les êtres, les reliant en un gigantesque réseau d’entrecroisements et d’engendrement appelé le Tao, la Voie. Au sein de la Voie, la nature du Souffle et son rythme sont ternaires, en ce sens que le Souffle primordial se divise en trois types de souffles qui agissent concomitamment : le souffle Yin, le souffle Yang et le souffle du Vide médian. Entre le Yang, puissance active, et le Yin, douceur réceptive, le souffle du Vide médian — qui tire son pouvoir du Vide originel — a le don de les entraîner dans l’interaction positive, cela en vue d’une transformation mutuelle, bénéfique pour l’un et pour l’autre. Dans cette optique, ce qui se passe entre les entités vivantes est aussi important que les entités mêmes. (Cette intuition si ancienne rejoint la pensée d’un philosophe du xxe siècle : Martin Buber.) Le Vide prend ici un sens positif, parce qu’il est lié au Souffle ; le Vide est le lieu où circule et se régénère le Souffle. Tous les vivants sont habités par ces Souffles ; chacun est cependant marqué par un pôle plus déterminant du Yin ou du Yang. Citons, comme exemples, les grandes entités formant couples : Soleil-Lune, Ciel-Terre, Montagne-Eau, Masculin-Féminin, etc. En correspondance avec cette vision taoïste, la pensée confucéenne, comme nous l’avons vu plus haut, est elle aussi ternaire. La triade Ciel-Terre-Homme affirme le rôle spirituel que l’homme doit jouer au sein du cosmos. Cette conception cosmologique fondée sur le Souffle-Esprit entraîne notamment trois conséquences concernant notre manière d’appréhender le mouvement de la vie. Première conséquence : à cause de la nature dynamique du Tao, et surtout de l’action du Souffle qui assure, depuis l’origine, et de façon continue, le processus qui va du non-être vers l’être — ou plus précisément, en chinois, du wu « il n’y a pas » vers le you « il y a » le mouvement de la vie et notre participation à ce mouvement sont toujours un permanent et mutuel jaillissement, comme au commencement. Autrement dit, le mouvement de la vie est perçu à chaque instant plutôt comme un avènement ou un « rebondissement » que comme une plate répétition du même. Pour illustrer cette forme de compréhension, nous pouvons citer comme exemples deux pratiques qui ont traversé le temps et qui demeurent vivaces : le taijiquan et la calligraphie. »

 

Mary Shelley (30 augustus 1797 – 1 februari 1851)
Cover

 

Zie voor nog meer schrijvers van de 30e augustus ook mijn blog van 30 augustus 2017 en ook mijn blog van 30 augustus 2016.

Jiří Orten, Libuše Moníková, Mary Shelley

De Tsjechische dichter Jiří Orten (eig. Jiří Ohrenstein) werd geboren op 30 augustus 1919 bij Kutná Hora. Hij studeerde vreemde talen en bezocht ook het conservatorium in Praag. Dat laatste was geen succes.In 1939 en 1940 werd hij wegens zijn joodse afkomt uitgesloten. Daarna publiceerde hij onder de namen Karel Jílek en Jiří Jakub. Hij nam deel aan dichtersavonden en aan het studententheater, waarbij hij ook als acteur optrad. Op zijn 22e verjaardag werd hij door een Duitse ziekenauto aangereden. Hij stierf twee dagen later.

  

At Night

 

The bread of prayer is begged bread.

And the night wind of humiliation wildy squeals.

 

You shine at each other only,

lights.

 

Requiem, pain-quieting,

the rain plays darkly on brows.

 

And one tone deeper, hunger,

cannot grasp the sacrifice, the vain, the most vain,

 

by which, to life and love, you gave your word,

for which you died.

 

4.iii.1940

 

 

Orten2

 Jiří Orten (30 augustus 1919 – 1 september 1941)

 

 

 

De Duitstalige, Tsjechische schrijfster Libuše Moníková werd geboren op 30 augustus 1945 in Praag. Daar studeerde zij tot 1968 germanistiek. Om politieke redenen emigreerde zij in 1971 naar de BRD. Daar werkte zij op verschillende plaatsen als docente. Vanaf 1981 woonde zij als zelfstandig schrijfster in Berlijn. Tot de schrijvers die van invloed waren op haar werk behoren Kafka, Borges en Arno Schmidt.

 

Uit: Lebendiges Feuer

 

“Das einzige, was die Tochter nach dem Tod ihrer Mutter aus dem Konzentrationslager bekam, war ein Zahn. “Ich wollte dir eine Freude machen”, sagte die Frau aus Ravensbrück, die ihn brachte, zu der sechzehnjährigen Jana. Dazu kamen Berichte, Zeugnisse von Mitgefangenen, die überlebt hatten, die Zeichnung einer Polin aus dem Lager. Aber erst der Zahn, “das Bruchstück ihres Lächelns”, brachte der Tochter den unumstößlichen Beweis, daß ihre Mutter, Milena Jesenská, tot war.

Das letzte Mal, als Jana Cerná ihre Mutter gesehen hatte, war auf dem Flur der Gestapo in Prag im Sommer 1940. Mager, das Haar hing bis auf die Schultern, vorspringende Backenknochen und riesige blaue Augen. Sie erkannte sie erst an ihrem Hinken. Die Berichte der Frauen aus Ravensbrück verbanden sich mit früheren Erinnerungen von Freunden, Feinden, von Mitarbeiterinnen aus der Redaktion, mit eigenen Erfahrungen der Tochter. Aber ein klares Bild wollte sich nicht einstellen.

Ende der sechziger Jahre sollte ein mühsam erstellter Erinnerungsband von Jesenskás Freundin Jaroslava Vondrácková auf Umwegen in Kafkas deutschem Verlag publiziert werden. Nach Jahren Bedenkzeit hat der Verlag noch ein Gutachten eingeholt, das dem umfangreichen Manuskript attestierte: “Keine nennenswerte Bedeutung in bezug auf Kafka.”

 

monikova

 Libuše Moníková (30 augustus 1945 – 12 januari 1998)

 

De Engelse schrijfster Mary Wollstonecraft Shelley werd geboren op 30 augustus 1797. Zie ook mijn blog van 30 augustus 2006.

Uit: Frankenstein

“To Mrs. Saville, England St. Petersburgh, Dec. 11th, 17–

You will rejoice to hear that no disaster has accompanied the commencement of an enterprise which you have regarded with such evil forebodings. I arrived here yesterday; and my first task is to assure my dear sister of my welfare, and increasing confidence in the success of my undertaking.

I am already far north of London; and as I walk in the streets of Petersburgh, I feel a cold northern breeze play upon my cheeks, which braces my nerves, and fills me with delight. Do you understand this feeling? This breeze, which has travelled from the regions towards which I am advancing, gives me a foretaste of those icy climes. Inspirited by this wind of promise, my day dreams become more fervent and vivid. I try in vain to be persuaded that the pole is the seat of frost and desolation; it ever presents itself to my imagination as the region of beauty and delight. There, Margaret, the sun is for ever visible, its broad disk just skirting the horizon, and diffusing a perpetual splendour. There–for with your leave, my sister, I will put some trust in preceding navigators–there snow and frost are banished; and, sailing over a calm sea, we may be wafted to a land surpassing in wonders and in beauty every region hitherto discovered on the habitable globe. Its productions and features may be without example, as the phenomena of the heavenly bodies undoubtedly are in those undiscovered solitudes. What may not be expected in a country of eternal light? I may there discover the wondrous power which attracts the needle; and may regulate a thousand celestial observations, that require only this voyage to render their seeming eccentricities consistent for ever. I shall satiate my ardent curiosity with the sight of a part of the world never before visited, and may tread a land never before imprinted by the foot of man. These are my enticements, and they are sufficient to conquer all fear of danger or death, and to induce me to commence this laborious voyage with the joy a child feels when he embarks in a little boat, with his holiday mates, on an expedition of discovery up his native river. But, supposing all these conjectures to be false, you cannot contest the inestimable benefit which I shall confer on all mankind to the last generation, by discovering a passage near the pole to those countries, to reach which at present so many months are requisite; or by ascertaining the secret of the magnet, which, if at all possible, can only be effected by an undertaking such as mine.

 MaryShelley2

Mary Shelley (30 augustus 1797 – 1 februari 1851)