Albert Camus, Albert Helman, Pierre Bourgeade, Antonio Skármeta, Vladimir Volkoff, Friedrich zu Stolberg-Stolberg, Auguste Villiers de L’Isle-Adam, Gédéon Tallemant des Réaux, Johann Gottfried Schnabel

De Franse schrijver en filosoof Albert Camus werd geboren op 7 november 1913 in Mondovi, Algerije. Zie ook mijn blog van 7 november 2006 en ook mijn blog van 7 november 2007 en ook mijn blog van 7 november 2008.

Uit: l’Étranger

J’ai pris le tram pour aller à l’établissement de bains du port. Là, j’ai plongé dans la passe. Il y avait beaucoup de jeunes gens. J’ai retrouvé dans l’eau Marie Cardona, une ancienne dactylo de mon bureau dont j’avais eu envie à l’époque. Elle aussi, je crois. Mais elle est partie peu après et nous n’avons pas eu le temps. Je l’ai aidée à monter sur une bouée et, dans ce mouvement, j’ai effleuré ses seins. J’étais encore dans l’eau quand elle était déjà à plat ventre sur la bouée. Elle s’est retournée vers moi. Elle avait les cheveux dans les yeux et elle riait. Je me suis hissé à côté d’elle sur la bouée. Il faisait bon et, comme en plaisantant, j’ai laissé ma tête en arrière et je l’ai posée sur son ventre. Elle n’a rien dit et je suis resté ainsi. J’avais tout le ciel dans les yeux et il était bleu et doré. Sous ma nuque, je sentais le ventre de Marie battre doucement. Nous sommes restés longtemps sur la bouée, à moitié endormis. Quand le soleil est devenu trop fort, elle a plongé et je l’ai suivie. Je l’ai rattrapée, j’ai passé ma main autour de sa taille et nous avons nagé ensemble. Elle riait toujours. Sur le quai, pendant que nous nous séchions, elle m’a dit : “Je suis plus brune que vous.” Je lui ai demandé si elle voulait venir au cinéma, le soir. Elle a encore ri et m’a dit qu’elle avait envie de voir un film avec Fernandel. Quand nous nous sommes rhabillés, elle a eu l’air très surprise de me voir avec une cravate noire et elle m’a demandé si j’étais en deuil. Je lui ai dit que maman était morte. Comme elle voulait savoir depuis quand, j’ai répondu : “Depuis hier.” Elle a eu un petit recul, mais n’a fait aucune remarque. J’ai eu envie de lui dire que ce n’était pas de ma faute, mais je me suis arrêté parce que j’ai pensé que je l’avais déjà dit à mon patron. Cela ne signifiait rien. De toute façon, on est toujours un peu fautif.

Le soir, Marie avait tout oublié. Le film était drôle par moments et puis vraiment trop bête. Elle avait sa jambe contre la mienne. Je lui caressais ses seins. Vers la fin de la séance, je l’ai embrassée, mais mal. En sortant, elle est venue chez moi.

Quand je me suis réveillé, Marie était partie. Elle m’avait expliqué qu’elle devait aller chez sa tante. J’ai pensé que c’était dimanche et cela m’a ennuyé : je n’aime pas le dimanche. Alors, je me suis retourné dans mon lit, j’ai cherché dans le traversin l’odeur de sel que les cheveux de Marie y avaient laissée et j’ai dormi jusquà dix heures.“

 

Camus

Albert Camus (7 november 1913 – 4 januari 1960)
Portret door John Spooner

 

De Nederlandse dichter en schrijver Albert Helman werd geboren op 7 november 1903 in Paramaribo. Zie ook mijn blog van 7 november 2006 en ook mijn blog van 7 november 2008.

Sonnet

‘Wij hebben haar samen vermoord, nietwaar?’
(Helêne Swarth)

Wij hebben haar samen vermoord, nietwaar,

in het holst van de nacht vermoord…

haar kreten heeft niemand immers gehoord,

en jij hebt haar gelegd op de baar….

 

En ik heb haar smeeken toch wel gesmoord,

en die doek geslagen om haar…

En je bent daarom toch geen moordenaar,

want ze sluimert nu ongestoord.

 

Mij verraden zul je toch immers niet doen?

O, kijk, hoe ze sluimert zoo zacht…

o mijn Trots, ben je nu tevreden, zeg,

 

voor al-tijd gaat ze nu immers weg…

weg, weg, in de eeuwige donkere nacht…

lach nu, want ze is jou toch vermoord ten zoen.

 

 

 

Regentijd

 

II

 

Het druipt op de daken

met klikjes en klakjes…

wat tikkelt de regen eentonig getak.

en ’t druppelt omlaag

nu weer sterker, dan zwakjes.

of iedere tik een nieuw bloemetje brak…

 

Het snikt in mijn ziele

gefluisterde klachtjes…

de tranen ze tikk’len met teeder geluid….

en diep in mijn ziele

daar schreit het heel zachtjes…

ach, wist ik wat schreien-om-regen beduidt…

 

III

 

De dag is zoo oud,

zoo oud wel als jaren…

de regen valt treuriglijk

sijpelend neer.

‘k Wou dat weer de

dagen der lente er waren,

maar droef is de hoop,

dat ze ooit wederkeer’…

 

De dag is zoo nat

en zoo donker en droevig…

hier dringen de trieste

geluiden der straat…

En harten van menschen

zijn ach, zoo behoevig,

als dag ze niets meer

dan haar droefenis laat.

 

helman_devries

Albert Helman (7 november 1903 – 7 oktober 1996)
Portret door Erwin de Vries

 

De Franse schrijver, scenarioschrijver, essayist, dichter, journalist en fotograaf Pierre Bourgeade werd geboren in Morlanne op 7 november 1927. Hij was een afstammeling van Jean Racine en een schoonbroer van de schrijfster Paule Constant. Bourgeade liet een veelzijdig werk na en was een erfgenaam van Sade en Georges Bataille. In de jaren 60 veroorzaakte hij schandalen met zijn geschriften. Bourgeade schreef in een snelle, efficiënte stijl over zijn geliefde thema’s: de geschiedenis, de grote lotsbestemmingen, seks en erotiek, eenzaamheid en de onkunde om zichzelf te kennen. Hij was bevriend met Man Ray en Pierre Molinier en fotografeerde ook naakten in wit-zwart. Hij schreef verschillende romans noirs. Bougeade kreeg in 1998 de Grand Prix Paul-Féval de littérature populaire van de Société des Gens de Lettres voor Pitbull. Pierre Bourgeade overleed op 12 maart van dit jaar.

 

Uit: Bloc-notes

« Pardon » ! Arrivant du Sud-Ouest, je prends, devant la gare Montparnasse, le 96, qui a pour terminus la Porte des Lilas, et qui me conduira en vingt minutes à l’Odéon, où j’habite. Il reste quelques places. Je m’asseois, côté droit, en face d’une grande jeune fille aux yeux bleus, vêtue d’une veste en cuir et d’un jean. Sans que je le fasse exprès, mes genoux effleurent les siens. Elle me jette un regard irrité, et se met légèrement en biais, afin que nous ne nous touchions pas.
Où ai-je lu quelque chose à propos d’un regard aussi bleu qu’irrité ?… Mais, dans
La Science des rêves
, bien sûr ! On se souvient que Freud, travaillant à l’Institut de Physiologie, et dont le service commençait de bonne heure, était arrivé plusie
urs fois en retard au laboratoire. Son vieux maître et ami, Brücke, un jour, eut à l’attendre. Freud dut affronter non seulement un mot de reproche, mais encore, écrit-il, « le regard de ses terribles yeux bleus » sous lequel il se sentit « défaillir ». Bien des années après, Freud rêve qu’il est attablé avec un autre de ses amis défunts, P., et que, sous son regard, « P. devient pâle, évanescent, ses yeux prennent une nuance bleue maladive, enfin il se dissout »…
Ce rêve est remarquable, entre autres, en ce qu’il montre le rêveur retournant à son avantage une situation dont lui-même se trouva victime dans le passé, mais ceci est une autre histoire. Revenant au réel, et fort des pouvoirs qu’eut Freud de dissoudre son voisin (qui sait si je ne suis pas en train de rêver ?), je cherche à regarder la jeune fille dans les yeux. Elle a changé de place, sans que je m’en sois aperçu.
Le bus démarre. Puisque j’évoque Vienne, je suis la pente de ma rêverie, et je me mets à penser à Peter Handke. N’a-t-il pas plusieurs fois traversé Paris, alors qu’il habitait Créteil, je crois, en humain étranger au monde dont il faisait partie ? Tandis que le 96 descend la rue de Rennes, je me rappelle avec une douloureuse précision un texte de lui, où on le voit aller, dans le Nord de la ville, retrouver sa maîtresse, une amie, avec qui, quoiqu’ils fassent l’amour, il ne se passe rien. Ce roman surprenant s’appelle
L’Heure de la sensation vraie. Il témoigne de l’étrange génie de Handke, et de son traducteur, remarquable écrivain, Georges-Arthur Goldschmidt.

 

Pierre-Bourgeade

Pierre Bourgeade (7 november 1927 – 12 maart 2009)

 

De Chileense schrijver Antonio Skármeta werd geboren op 7 november 1940 in Antofagasta. Zie ook mijn blog van 7 november 2008.

 

Uit: Der Dieb und die Tänzerin (El baile de la Victoria, vertaald door Willi Zurbrüggen)

 

Ángel Santiagos Sinne waren plötzlich wach und gespannt, als fürchtete er, jemand könnte ihre Unterhaltung belauschen und ein falsches Wort seine Freiheit gefährden. Vorsichtig sagte er:

»Nein, Señor Santoro. Ich werde Sie nicht umbringen.«

Der Direktor nahm die Lampe, die über dem Schachbrett hing, und drehte sie so, daß ihr Strahl wie der eines Suchscheinwerfers auf das Gesicht des Jungen fiel. Er hielt sie wortlos eine ganze Weile so, ließ sie dann wieder herunter und versetzte ihr einen Stoß, daß ihr Lichtstrahl von einer Wand zur anderen schwang.

Er schluckte und seine Stimme klang gebrochen:

»Was mich betrifft, so war meine Beteiligung in jener Nacht ein Akt der Liebe.

Auch unsereins wird hinter diesen Gittern verrückt vor Einsamkeit.«

»Halten Sie den Mund, Mann.«

Der Direktor ging im Zimmer auf und ab, als suchte er auf dem Zementboden nach Worten. Schließlich blieb er vor d
em jungen Mann stehen und wickelte sich mit dramatischer Langsamkeit den Schal vom Hals. Ohne ihm in die Augen zu sehen und mit einer Geste unerwarteter Demut, hielt er ihm den Schal hin.

»Er ist zwar alt, aber er hält warm.«

Ángel rieb ihn mit angewiderter Miene zwischen den Fingern. Um Santoro nicht ins Gesicht sehen zu müssen, hielt er den Blick auf das Foto des Präsidenten der Republik gerichtet, dem einzigen Schmuck auf der von Feuchtigkeit zerfressenen Wand.

»Es ist ein guter Schal. Aus Alpaca. Alpaca aus Peru.«

Ein Frösteln durchlief ihn, er hob den Blick und schaute dem Jungen direkt in die Augen. Die Worte ›ein Akt der Liebe‹ hatten das Antlitz des Jungen erglühen lassen, als hätte er Brennstoff getrunken. Seine Ohren hatten eine scharlachrote Farbe angenommen.

»Kann ich jetzt gehen, Señor Santoro?«

Der Direktor machte eine Bewegung, als wollte er sich von dem Jungen verabschieden, doch Ángels eisiger Blick hielt ihn zurück. Gleichsam Sympathie heischend, breitete er resigniert die Arme aus.

»Nimm den Schal mit, Junge.«

»Es würde mich ekeln, etwas von Ihnen zu besitzen.«

 

ANTONIO_SKARMETA

Antonio Skármeta (Antofagasta, 7 november 1940)

 

De Franse schrijver Vladimir Volkoff werd geboren in Parijs op 7 november 1932. Zie ook mijn blog van 7 november 2008.

 

Uit: Les humeurs de la mer

 

Mais alors, où commencer ? Un roman n’est somme toute qu’une histoire, mais toutes les histoires sont commencées depuis l’éternité, et il y a toujours quelque artifice à sauter à pieds joints in media res.
Ce que je veux raconter, c’est un incident qui a eu lieu pendant que je gouvernais la ville. Mais commencer au début de l’incident ne signifierait rien et me condamnerait à des flash-back et à des plus-que-parfaits insupportables. Mon arrivée dans la ville semblait un moment commode pour enclencher l’action, mais l’action qui suit n’est pas intelligible si je ne raconte pas les circonstances de mon affectation à ce poste. Cette affectation elle-même n’a de sens que dans le déroulement de ma carrière, et ma carrière que dans le déroulement de ma vie. Faut-il donc commencer comme Dickens, à ma naissance ? Mais la naissance de mon corps a bien moins de part à tout ce qui l’a suivie que mes atavismes, passablement mystérieux, et le passé encore plus mystérieux de ma psyché. Comment les grands artistes se tirent-ils du mauvais pas où je me trouve et où ils ont bien dû se trouver aussi ?
Par des effets de perspectives, apparemment. Ils mettent au premier plan ce qui les intéresse, et ils estompent progressivement le reste, si bien que le véritable commencement de toute oeuvre est toujours noyé dans le vague des derniers plans. De la sorte, toute oeuvre d’art a un aspect pour ainsi dire, bombé. Avec le milieu essentiel en relief, et un effacement perspectif des tenants d’un côté et des aboutissants de l’autre : ce qu’ils étaient avant de se rencontrer, ce qu’ils seront après le mariage, n’est jamais présenté qu’avec un effet de raccourci et de gommage.
Sur ce point, l’avantage du théâtre est évident : la pièce commence quand le rideau se lève ; la coupure est inévitable, et le rôle du trompe l’oeil s’en trouve décru. On ne saurait demander à un dramaturge ce qui s’est passé avant la rencontre (Acte -I) ou après le ma
riage (Acte VI), puisque par définition, la pièce c’est ce qui va de l’acte I à l’acte V, entre deux mouvements de rideau. Le romancier, au contraire, est responsable de la totalité de l’histoire qu’il raconte : d’où le jeu un peu trop habile de la perspective. »

 

vladimirvolkoff

Vladimir Volkoff (7 november 1932 – 14 september 2005)

 

De Duitse dichter, vertaler en jurist Graaf Friedrich Leopold zu Stolberg-Stolberg werd geboren op 7 november 1750 in Bramstedt. Zie ook mijn blog van 7 november 2008.

 

Sei gegrüßt…

 

Sei gegrüßt, die auserkoren

Unter allen Weibern war,

Die den Heiland uns geboren,

Ihn, der sein wird, ist und war,

Jungfrau, deren Schoss die Sonne

Der Gerechtigkeit empfing,

Mutter, deren Blick mit Wonne

An dem ew’gen Sohne hing.

 

Wie der Engel dich begrüßte,

Grüßet dich die Christenheit,

Denn das Knäblein, das dich küsste,

Ist der Herr der Herrlichkeit.

Den du oft mit sanften Armen

An die Mutterbrust gelegt,

Ist der Herr, der mit erbarmen

Aller Himmel Himmel trägt.

 

stolberg

Friedrich Leopold zu Stolberg-Stolberg (7 november 1750 – 5 december 1819)
Gravure van M. Steinla, naar een schilderij van J. C. Rincklake

 

De Franse schrijver Auguste Villiers de L’Isle-Adam werd geboren op 7 november 1838 in Saint-Brieuc. Zie ook mijn blog van 7 november 2008.

 

Uit: L’Inconnue

 

“– Madame, dit-il, vous le savez ; je vous ai vue, ce soir, pour la première fois. Comme j’ai peur de ne

plus vous revoir, il faut que je vous dise – (il défaillait) – que je vous aime ! acheva-t-il à voix basse, et que, si vous passez, je mourrai, sans redire ces mots à personne.

Elle s’arrêta, leva son voile et considéra Félicien avec une fixité attentive. Après un court silence :

– Monsieur, – répondit-elle d’une voix dont la pureté laissait transparaître les plus lointaines intentions de l’esprit, – monsieur, le sentiment qui vous donne cette pâleur et ce maintien doit être, en effet, bien profond, pour que vous trouviez en lui la justification de ce que vous faites. Je ne me sens donc nullement offensée. Remettez-vous, et tenez-moi pour une amie. Félicien ne fut pas étonné de cette réponse : il lui semblait naturel que l’idéal répondît idéalement.

La circonstance était de celles, en effet, où tous deux avaient à se rappeler, s’ils en étaient dignes, qu’ils étaient de la race de ceux qui font les convenances et non de la race de ceux qui les subissent. Ce que le public des humains appelle, à tout hasard, les convenances n’est qu’une imitation mécanique, servile et presque simiesque de ce quia été vaguement pratiqué par des êtres de haute nature en des circonstances générales.

Avec un transport de tendresse naïve, il baisa la main qu’on lui offrait.

– Voulez-vous me donner la fleur que vous avez portée dans vos cheveux toute la soirée ?

L’inconnue ôta silencieusement la pâle fleur, sous les dentelles, et, l’offrant à Félicien :

– Adieu maintenant, dit-elle, et à jamais.

– Adieu !… balbutia-t-il. Vous ne m’aimez donc pas ? – Ah ! vous êtes mariée ! s’écria-t-il tout à coup.

– Non.

– Libre ! Ô ciel !

– Oubliez-moi, cependant ! Il le faut, monsieur.

– Mais vous êtes devenue, en un instant, le battement de mon coeur ! Est-ce que je puis vivre sans vous ? Le seul air que je veuille respirer, c’est le vôtre ! Ce que vous dites, je ne le comprends plus :

vous oublier… comment cela ? »

 

Villiers

Auguste Villiers de L’Isle-Adam (7 november 1838 – 18 april 1889)
Getekend door Paterne Berrichon

 

De Franse schrijver Gédéon Tallemant des Réaux werd geboren op 7 november 1619 in La Rochelle. Zie ook mijn blog van 7 november 2008.

 

Uit: Henri IV

 

Si ce prince fût né roi de France, et roi paisible, probablement ce n’eût pas été un grand personnage: il se fût noyé dans les voluptés, puisque, malgré toutes ses traverses, il ne laissoit pas, pour suivre ses plaisirs, d’abandonner les plus importantes affaires. Après la bataille de Coutras, au lieu de poursuivre ses avantages, il s’en va badiner avec la comtesse de Guiche, et lui porte les drapeaux qu’il avoit gagnés. Durant le siège d’Amiens, il court après madame de Beaufort, sans se tourmenter du cardinal d’Autriche, depuis l’archiduc Albert, qui s’approchoit pour tenter le secours de la place.

(…)

Il n’étoit ni trop libéral, ni trop reconnoissant. Il ne louoit jamais les autres, et se vantoit comme un Gascon. En récompense, on n’a jamais vu un prince plus humain, ni qui aimât plus son peuple; d’ailleurs, il ne refusoit point de veiller pour le bien de son Etat. Il a fait voir en plusieurs rencontres qu’il avoit l’esprit vif et qu’il entendoit raillerie.
Pour reprendre donc ses amours, si Sébastien Zamet, comme quelques-uns l’ont prétendu, donna du poison à madame de Beaufort, on peut dire qu’il rendit un grand service à Henri IV, car ce bon prince alloit faire la pl
us grande folie qu’on pouvoit faire: cependant il y étoit résolu. On devoit déclarer feu M. le Prince bâtard. M. 1e comte de Soissons se faisoit cardinal, et on lui donnoit trois cent mille écus de rentes en bénéfices. M. le prince de Conti étoit marié alors avec une vieille qui ne pouvoit avoir d’enfants. M. le maréchal de Biron devoit épouser la fille de madame d’Estrées, qui depuis a été madame de Sanzay. M. d’Estrées la devoit avouer; elle étoit née durant le mariage, mais il y avoit cinq ou six ans que M. d’Estrées n’avoit couché avec sa femme, qui s’en étoit allée avec le marquis d’Allègre, et qui fut tuée avec lui à Issoire, par les habitants, qui se soulevèrent et prirent le parti de la Ligue. Le marquis et sa galante tenoient pour le Roi: ils furent tous deux poignardés et jetés par la fenêtre.
Cette madame d’Estrées étoit de La Bourdaisière, la race la plus fertile en femmes galantes qui ait jamais été en France; on en compte jusqu’à vingt-cinq ou vingt-six, soit religieuses, soit mariées, qui, toutes, ont fait l’amour hautement; de là vient qu’on dit que les armes de La Bourdaisière, c’est _une poignée de vesces_; car il se trouve, par une plaisante rencontre que, dans leurs armes, il y a une main qui sème de la vesce.

 

Tallement

Gédéon Tallemant des Réaux (7 november 1619 – 10 november 1692)

 

Zie voor onderstaande schrijver ook mijn blog van 7 november 2008.

 

De Duitse schrijver Johann Gottfried Schnabel werd geboren op 7 november 1692 in Sandersdorf bij Bitterfeld.