De Congolese schrijver en journalist Paul Lomami Tshibamba werd geboren op 17 juli 1914 in Brazzaville. De familie keerde in 1920 terug naar Léopoldville (het hedendaagse Kinshasa) in de Belgische Kongo. Lomami Tshibamba studeerde aan het Klein Seminarie van Mbata-Kiela, in de Mayumbe in Bas-Congo. Hoewel de school werd geleid door Belgische missionarissen die hun leerlingen aanmoedigden hebben om voor het priesterschap te kiezen werd hij geen priester. Vijf jaar na het verlaten van school werd hij getroffen door doofheid, een ziekte waarvan hij nooit volledig herstelde ondanks de goede medische zorg die hij ontving. Na diverse banen, waaronder als clerk bij het ‘periodieke voo christelijke inboorlingen’, “La Croix du Congo (Kruis van de Kongo), dat werd gepubliceerd in Kinshasa en als typist bij de directie van de luchtvaartwerken van Kalina werd journalist bij de “Voix du Congolais”. Hij publiceerde artikelen die kritisch waren over de Belgische kolonisatie, waarvoor hij door de koloniale regering werd gemarteld en gevangen genomen. Hij ging in ballingschap naar Brazzaville van 1950 tot 1959. Daar werd hij een van de belangrijkste krachten achter het magazine “Liaison”. Tegelijkertijd had hij succes als schrijver in Leopoldville in de Belgische Kongo. In 1948 werd hem in Brussel de eerste prijs uitgereikt bij de “Foire coloniale” voor zijn roman “Ngando” (Krokodil). Het werk, dat op vele manieren het begin markeert van de Congolese nationale literatuur in het Frans, geeft de traditionele overtuigingen weer in de koloniale periode in een verhaal dat speelt aan de oevers van de Kongo. Zijn thema’s van vervreemding en cultureel conflict worden verder ontwikkeld in zijn latere werken. Lomami-Tshibamba keerde na onafhankelijkheid naar Congo-Zaïre terug en bekleedde verschillende overheidsposten. In 1962 startte hij een krant, “Le Progrès”, later bekend als “Salongo”. Hij ging ook door met het publiceren van verhalen en romans en bleef daarin trouw aan de verbeelding van de Afrikaanse traditie. Lomami Tshibamba wordt beschouwd als een belangrijke pionier van hedendaagse Congolese literatuur.
Uit: La saga des Bakoyo Ngombé et autres récits
« Les Kouyous et les Mbochis sont surtout paysans et chasseurs. Ils pratiquent en outre la petite pêche avec des filets et des nasses en barrant de petits cours d’eau et en vidant des étangs au moment de la sécheresse. Ils sont d’habiles forgerons et de bons vanniers. Les Likoualas se distinguent en poterie, en pêche et en construction de pirogues. Larges de poitrine, hauts de taille, membrus, ce sont d’inégalables rameurs. La nage et le maniement de la pagaie sont pour eux une science qu’hommes et femmes acquièrent dès le jeune âge. Les Ngarés ont une prédilection pour la chasse à la lance et aux filets, du fait que la forêt qui les entoure s’y prête généreusement. Ces quatre tribus se reconnaissent par des tatouages temporaux qui sont accentués chez les Kouyous et les Likoualas, légers chez les Mbochis, incisés suivant l’allure d’une sagette emmanchée chez les Ngarés. Toutes, elles ont presque les mêmes moeurs et coutumes, lesquelles se différencient cependant dans leur manière de danser, le timbre de la voix, la prononciation de certaines diphtongues de leur dialecte. Elles ont chacune des Kanis” à la tête de leurs villages. Plusieurs cours d’eau baignent la sous-préfecture de Fort-Rousset. Le plus important est le Kouyou, rivière aux nombreux méandres, qui prend sa source à l’ouest de la sous-préfecture d’Éwo, dans la partie surplombée de monts dont le plus haut est Amaya-Mokinin. Le Kouyou coule à son début entre des rochers qui empêchent la navigation normale d’Éwo à Fort-Rousset. Puis il s’élargit petit à petit, se gorge d’importance, zigzague, traverse des hameaux, des bois aux essences variées, des plaines chaque année grillées par des incendies et il arrive tout tortueux dans la sous-préfecture de Fort-Rousset où, orgueilleux de son ondulante marche de reptile liquide, il engloutit dans son sein la Ngogo, la Mégni, la Loussa, la Logo, la Woma et d’autres minuscules ruisseaux fréquen-tés en hautes eaux par les pirogues des pêcheurs et des vendeurs de manioc roui”. En aval de Lobogo-village, il rejoint la Likouala qui, nourrie de son onde couleur de café, va à son tour se faire avaler par l’immense étendue du fleuve Congo à Mossaka. Il n’est vraiment navigable par les petits vapeurs à hélices de la Compagnie Française du Haut et Bas-Congo — entre Mossaka et Fort-Rousset — que pendant les saisons pluvieuses pendant lesquelles des crues considérables le gonflent et l’agrandissent. À 107 kilomètres au sud de Fort-Rousset coule sagement la rivière Lima, qui fut un nom important dans l’histoire du Congo en permettant à Noël Ballay et à Savorgnan de Brazza de découvrir la gigantesque masse liquide du Nzalé, l’incontestable mer en marche de l’Afrique de l’équateur, qui prend sa source au Congo belge dans la région des grands lacs appelée Loualaba. Le sol de la sous-préfecture de Fort-Rousset est pauvre, trop pauvre. Il n’a ja-mais été prospecté mais est l’objet des mauvaises épithètes du langage de l’homme blanc, parce qu’il appartient à la partie nord de la République du Congo, partie négligeable et négligée par l’administration française qui, de prime abord, a tout accumulé, tout investi au sud de cet État. »
Paul Lomami Tshibamba (17 juli 1914 – 12 augustus 1985)