De Catalaanse schrijver Juan Marsé werd geboren op 8 januari 1933 in Barcelona. Zie ook alle tags voor Juan Marsé op mijn blog.
Uit: Calligraphie des rêves (Vertaald door Jean-Marie Saint-Lu)
« Durant quelques secondes, elle a l’air de ne pas savoir où elle se trouve, elle tourne sur elle-même en tâtant l’air avec ses mains, jusqu’au moment où, s’immobilisant, tête baissée, elle pousse un cri long et rauque, comme sorti de son ventre, et qui peu à peu se transforme en soupirs pour finir en miaulements de petit chat. Elle commence à remonter la rue en trébuchant puis s’arrête, elle se tourne, cherchant un appui alentour, et aussitôt après, fermant les yeux et croisant les mains sur sa poitrine, elle se baisse en se repliant lentement sur elle-même, comme si cela lui procurait réconfort ou soulagement, puis s’allonge sur le dos, en travers des rails du tramway encore incrustés dans ce qui reste du vieux pavage. Des voisins et quelques passants occasionnels, peu nombreux et fatigués à cette heure et sur ce tronçon haut de la rue, n’en croient pas leurs yeux. Qu’est-ce qu’il lui a pris, tout à coup, à cette femme ? Allongée sur la voie de toute sa longueur, qui n’est pas grande, ses genoux massifs et brunis sur la plage de la Barceloneta pointant sous sa blouse entrouverte, les yeux fermés et les pieds bien joints dans ses pantoufles de satin à pompons pas très propres, que diable prétend-elle faire ? Faut-il supposer qu’elle veut en finir avec la vie sous les roues d’un tramway ? « Victoria ! crie une femme du trottoir. Qu’est-ce que tu fais, malheureuse ? » Elle n’obtient pas de réponse. Pas même un clignement de paupière. Très vite, un petit groupe de curieux se forme autour de la femme allongée, la plupart craignant d’être victimes d’une plaisanterie macabre. Un vieil homme tât e à plusieurs reprises la généreuse hanche avec sa canne, comme s’il ne pouvait croire qu’elle soit vivante. « Eh vous, là, qu’est-ce que c’est que cette plaisanterie ? grommelle-t-il, en la harcelant. Que cherchez-vous à faire ? » Parler d’elle, comme toujours, doit penser plus d’une voisine : que ne ferait pas cette grue pour attirer l’attention de son homme. Quadragénaire blonde aux yeux bleus pétillants , au tempérament expansif et très populaire dans le quartier, la grassouillette Mme Mir, qui avait été Dame infirmière formée dans un collège de la Phalange et exerçait maintenant comme soignante et kiné pr ofessionnelle, à en croire ses cartes de visite, avait fait et continuait à faire pas mal parler d’elle à cause de ses mains audacieuses, qui dispensaient frictions corpor elles et calmaient diverses ardeurs, et dont le talen t équivoque favorisait de fréquentes divagations amoureuses, surtout depuis que son mari, ex-maire adjoint autoritaire et bravache, avait été interné à l’hôpital San Andrés, à la fin de l’année précédente. »
Juan Marsé (Barcelona, 8 januari 1933)
De Engelse dichter, vertaler en graficus Alfred Charles Tomlinson werd geboren op 8 januari 1927 in Stoke-on-Trent, Staffordshire. Zie ook alle tags voor Alfred Tomlinson op dit blog.
The Door
Too little
has been said
of the door, its one
face turned to the night’s
downpour and its other
to the shift and glisten of firelight.
Air, clasped
by this cover
into the room’s book,
is filled by the turning
pages of dark and fire
as the wind shoulders the panels, or unsteadies that burning
Not only
the storm’s
breakwater, but the sudden
frontier to our concurrences, appearances,
and as the full of the offer of space
as the view through a cromlech is.
For doors
are both frame and monument
to our spent time,
and too little
has been said
of our coming through and leaving by them.
A Rose For Janet
I know
this rose is only
an ink-and-paper rose
but see how it grows and goes
on growing
beneath your eyes:
a rose in flower
has had (almost) its vegetable hour
whilst my
rose of spaces and typography
can reappear at will
(you will)
whenever you repeat
this ceremony of the eye
from the beginning
and thus
learn how
Alfred Tomlinson (8 januari 1927 – 22 August 2015)
De Franstalige, Canadese dichter, schrijver en uitgever Gaston Miron werd geboren op 8 januari 1928 in Sainte-Agathe-des-Monts. Zie ook alle tags voor Gaston Miron op dit blog.
Pour retrouver le monde de l’amour
Nous partirons de nuit pour l’aube des Mystères
et tu ne verras plus les maisons et les terres
et ne sachant plus rien des anciennes rancoeurs
des détresses d’hier, des jungles de la peur
tu sauras en chemin tout ce que je te donne
tu seras comme moi celle qui s’abandonne
nous passerons très haut par-dessus les clameurs
et tu ne vivras plus de perfides rumeurs
or loin des profiteurs, des lieux de pestilence
tu entendras parler les mages du silence
alors tu connaîtras la musique à tes pas
et te revêtiront les neiges des sagas
nous ne serons pas seuls à faire le voyage
d’autres nous croiseront parmi les paysages
comme nous, invités à ce jour qui naîtra
nous devons les chérir d’un amour jamais las
eux aussi, révoltés, vivant dans les savanes
répondent à l’appel secret des caravanes
quand nous avancerons sur l’étale de mer
je te ferai goûter à la pulpe de l’air
puis nous libérerons nos joies de leur tourmente
de leur perte nos mains, nos regards de leurs pentes
des moissons de fruits mûrs pencheront dans ton coeur
dans ton corps s’épandront d’incessantes douceurs
après le temps passé dans l’étrange et l’austère
on nous accueillera les bras dans la lumière
l’espace ayant livré des paumes du sommeil
la place des matins que nourrit le soleil
ô monde insoupçonné, uni, sans dissidence
te faisant échapper des cris d’incontinence
nouvelle-née, amour, nous n’aurons pas trahi
nous aurons retrouvé les rites d’aujourd’hui
le bonheur à l’affût dans les jours inventaires
notre maison paisible et les toits de nos frères
le passé, le présent, qui ne se voudront plus
les ennemis dressés que nous aurions connus
Gaston Miron (8 januari 1928 – 14 december 1996)
De Italiaanse schrijver en politicus Leonardo Sciascia werd geboren in Racalmuto, Agrigento op 8 januari 1921. Zie ook alle tags voor Leonardo Sciascia op dit blog.
Uit :Todo modo (Vertaald door René Daillié)
“C’est une chose tellement simple, de faire l’amour… Et puis c’est ça l’amour : il n’y en a pas d’autre, entre un homme et une femme… C’est comme d’avoir soif et de boire. Il n’y a rien de plus simple que d’avoir soif et de boire ; que la satisfaction de boire et d’avoir bu ; de n’avoir plus soif. Tout ce qu’il y a de simple. Mais songez, si l’homme avait accordé à l’eau, à la soif, à la boisson (par effet d’un ordre différent de la création et de l’évolution), tout le sentiment, la pensée, les rites, les légitimations et les interdits qu’il a accordés à l’amour : il n’y aurait rien de plus extraordinaire, de plus prodigieux que de boire quand on a soif… »
(…)
« – Par exemple, il y a peu, comme nous étions en train de parler de ces crimes, il m’a dit : ” Nul ne mérite d’être loué de bonté s’il n’a pas la force d’être méchant. “
– ” Nul ne mérite d’être loué de bonté s’il n’a pas la force d’être méchant ” : c’est exactement ce que vous avez dit ?
– Exactement.
Et je complétai mentalement la citation : ” Toute autre bonté n’est le plus souvent qu’une paresse ou une impuissance de la volonté. “
– On dirait une de ces maximes qu’on trouvait jadis dans le papier qui enveloppait les crottes en chocolat… ” Nul ne mérite d’être loué de bonté s’il n’a pas la force d’être méchant… ” Mais comme maxime, je dirai que c’est crétin : qui a la force d’être méchant est méchant.”
Leonardo Sciascia (8 januari 1921 – 20 november 1989)
Standbeeld in Racalmuto
De Duitse schrijfster Waldtraut Lewin werd geboren op 8 januari 1937 in Wernigerode. Waldtraut Lewin overleed op 20 mei van het afgelopen jaar op 80-jarige leeftijd.Zie ook alle tags voor Waldtraut Lewin op dit blog.
Uit: Drei Zeichen sind ein Wort
„Das Zeichen. Der goldene Buchstabe.
Wie gewinnt man das Vertrauen der Laskarows, um weiterzukommen bei der Suche?
Als sie auf Hermeneau war, da hat sie mit Isabelle zusammen das Sabbatmahl zubereitet, und dabei kamen sie sich näher. Und naherkommen will sie vor allen Dingen dem Sohn des Hauses, der ihr so hartnäckig seine Aufmerksamkeit entzieht. Ihn hat sie sich ausgesucht, dass er ihr hilft
Ob so etwas wie auf Hermeneau auch hier möglich ist? (Mit ihren Kochkünsten kann sie ja wirklich beeinclrucken.)
Die Laskarows haben zwei stets gut gefüllte Eisschranke, Milchiges und Fleischiges getrennt- (Jede Woche einmal kommen zwei muskelbepackte Männer mit einem Lederschutz auf der schulter und bringen die Eisblocke, mit denen die schranke bestückt werden.) Leonie hat die Madame inzwischen nach dem sinn dieser doppelten Vorratshaltung gefragt. »Na, wegen koschere Küche doch!«, sagt die, als wenn das jeder wissen müsste. Also irgendwelche rituellen Speisevorschriften.
Allerdings nimmt es sonst niemand in der Familie genau mit religiösen Geboten. Am heiligen Sabbatvormittags geht alles seinen gewohnten Gang, außer dass man vielleicht noch später aus den Betten kommt als sonst. Der Prinzipal studiert seine Zeitungen, und vor allem das größte rechtsradikale Blatt. Als vorsichtiger Mann will er sich ein Bild machen, wie die Stimmung ist! Manchmal knurrt er bei der Lektüre unwillig oder wirft die Zeitung heftig zurück auf den Tisch.“
Waldtraut Lewin (Wernigerode, 8 januari 1937)
Cover
De Oekraïense dichter en schrijver Vasyl Stus werd geboren op 8 januari 1938 in Rakhnivka, in de provincie Vinnytsia Oblast. Zie ook alle tags voor Vasyl Stus op dit blog.
Uit: Palimpsesty
We do not die twice.
We do not die twice. We exist
once and for all time, and for all of life.
We do not beg for anyone’s kindness.
Rejoice: the Kolyma cuckoos cry.
We are looking from death
We are looking from death
into the expanse that has fallen off from us,
distanced itself and retreated far away.
The expanse is still beckoning secretly
and stealthily. And misfortune
is no longer known to us.
This darkness ahead
This darkness ahead has long
lost its dreadful magic
and has released its bewitching power. Now
I can say that I am overcorning death.
The great world emerged before me again.
Vertaald door Natalia Burianyk
Vasyl Stus (8 januari 1938 – 4 september 1985)
De Duitse (toneel)schrijfster Claudia Grehn werd geboren op 8 januari 1982 in Wiesbaden. Zie ook alle tags voor Claudia Grehn op dit blog.
Uit: Reicht es nicht zu sagen ich will leben
„„ Herbst. Der Kuchen. Die Schande.
Annette: Geh doch mit Oma einen Kaffee trinken – so lange sie das noch kann.
Isabell: Ein kleines Mädchen heult auf.
Vera: Höchstens zweijährig mit Locken.
-Papa, entschuldige dich.
Vera: …schreit ihre achtjährige Schwester, aschblonder Zopf, gestreifte Bluse-
-Jetzt entschuldigst du dich.
Jürgen: Du hältst die Fresse.
Vera: Und die Mutter, faltet die Serviette nochmals neu.
Isabell: Das Schulmädchen steht auf. Das ganze Körperchen lehnt sich vor zum Vater.
-Jetzt entschuldigst du dich bei ihr!
Annette: Während sie ein Stück Mohnkuchen reinstopft, sagt meine Oma Bei Hitler hat man’s nicht schlecht gehabt als junges Mädel, da hätte man die nicht das ganze Deutsche Vermögen verspekulieren lassen und alle hatten da Arbeit und ich schaue mich schnell um im Cafe ob das jemand gehört hat.“
Claudia Grehn (Wiesbaden, 8 januari 1982)
Scene uit een opvoering in Weimar, 2012
Zie voor nog meer schrijvers van de 8e januari ook mijn blog van 8 januari 2014 en ook mijn twee blogs van 8 januari 2011.