De Franse schrijver en kunstfilosoof André Malraux werd geboren op 3 november 1901 in Parijs. Zie ook mijn blog van 3 november 2007 en ook mijn blog van 3 november 2006 en ook mijn blog van 3 november 2008.
Uit: Le Musée imaginaire
« Le musée imaginaire n’est pas un héritage de ferveurs disparues, c’est une assemblée d’œuvres d’art — mais comment ne voir dans ces œuvres que l’expression de la volonté d’art ? Un crucifix roman n’est pas le frère d’un crucifix peint aujourd’hui par un athée de talent — qui n’exprimerait que son talent. Il est une sculpture, mais il est aussi un crucifix. Nous savons mal de quoi vient l’« aura » qui émane d’une statue sumérienne, mais nous savons bien qu’elle n’émane jamais d’une sculpture moderne. L’Éternel de Moissac ne nous atteint pas seulement par l’ordre de ses volumes, et nous y trouvons la lumière du visage du Père, comme nous trouvons celle du Christ au tympan d’Autun, et dans la plus humble peinture de l’Angelico. Parce qu’elle y est. Titien a perdu son pouvoir démiurgique, mais nul Renoir, et même nul Delacroix, n’a peint la sœur de sa Danaé. Entre toutes les calligraphies de l’Extrême-Orient, le signe qu’ont élu nos peintres et nos critiques, sans en connaître la signification, est le caractère de Hakuin qui exprime l’originel. Dans un monde dont aurait disparu jusqu’au nom du Christ, une statue de Chartres serait encore une statue ; et si, dans cette civilisation, cette statue n’était pas devenue invisible, la signification confuse qu’elle exprimerait ne serait pas celle d’une statue de Rodin. Quel langage parlent des précolombiens encore obscurs, les monnaies gauloises, les bronzes des steppes dont nous ignorons quelles peuplades les fondirent ? Quel langage parlent les bisons des cavernes ?
Les langages de l’art ne sont pas semblables à la parole, mais frères secrets de la musique. (Pour des raisons différentes de celles que l’on pressentit lorsque la peinture rejeta l’imitation ; en tant que langages, non en tant qu’arbitraire liberté). Nous savons ce qui sépara toute œuvre d’art, de l’idéologie qui la suscite ou la justifie. Ce que nous disent la Ronde de nuit, les derniers Titien et la Montagne Sainte-Victoire, le Penseur, le tympan de Moissac, la statue du prince Goudéa et celle du pharaon Djéser, l’Ancêtre africain, ne peut être dit que par des formes, de même que ce que nous disent le Kyrie de Palestrina, Orfeo, Don Juan ou la Neuvième Symphonie ne peut être dit que par des notes. Il n’y a pas de traduction.
Ce que nous disent ces sculptures et ces tableaux, et non ce qu’ils ont dit. Sans doute, ce que nous disent les figures du Portail royal est-il né de ce qu’elles ont dit autrefois au peuple de Chartres, et très différent de ce que nous disent des Civas. Mais les sculpteurs de génie qui ont sculpté ces statues, même si la notion d’art leur était étrangère, ont voulu créer des figures plus dignes de vénération que celles qui les précédaient et auxquelles ils les comparaient, délibérément ou non — comme le faisait d’instinct le peuple fidèle.»
André Malraux (3 november 1901 – 23 november 1976)
De Franse schrijfster Ann Scott (pseudoniem) werd geboren op 3 november 1965 in Boulogne-Billancourt. Zie ook mijn blog van 3 november 2008.
Uit: Asphyxie
« Elle relève la tête, sait bien qu’elle doit le laisser dormir le plus longtemps possible, maintenant qu’elle comprend à quel rythme infernal ils vivent. Mais elle voudrait le serrer, le pétrir tellement il est trop mignon avec sa bouche entrouverte dont s’échappe un léger ronflement. Elle se rassied et le pousse sans ménagement pour le retourner, ce qu’il fait de lui-même, lentement, et son bras vient instinctivement protéger ses yeux du soleil. Elle le déboutonne et sans attendre le prend dans sa bouche. Envie qu’il ne manque plus jamais de rien. Pas difficile à comprendre qu’avant elle il n’a pas eu grand-chose. Elle remonte pour enfoncer sa langue dans sa bouche. Il sourit de ses yeux mi-clos. Elle sourit aussi, se demandant s’il saisit qu’elle a remarqué la taille de ses pupilles. Elle ne va pas résister longtemps à la tentation, elle le sait et elle s’en fout. »
(…)
« Chad continue de ne pratiquement parler à personne, mais je me suis complètement mépris : il est là plus que n’importe lequel d’entre nous. Tellement là qu’il en souffre. Au début, à voir les gens se précipiter sur Paul et Alan, je pensais qu’une sorte d’ange invisible le protégeait de ce qui ne peut être ressenti que comme une immense agression pour quelqu’un d’aussi renfermé. Mais en fait ce n’est pas ça du tout : il fait peur. Et moi aussi il me fait peur, il a sans arrêt l’air d’être sur le point de craquer. »
Ann Scott (Boulogne-Billancourt, 3 november 1965)
De Amerikaanse schrijver, humorist en criticus Joe Queenan werd geboren op 3 november 1950 in Philadelphia, Pennsylvania. Zie ook mijn blog van 3 november 2006 en ook mijn blog van 3 november 2008.
Uit: Closing Time
„When a father dies, it is customary to forage through stored memories to conjure up an image that bathes him in the most heroic light. A single memory from my childhood eclipses all others. One Thursday night when I was thirteen years old, my father was standing alone in the kitchen of our Philadelphia row home, downing one of the ghastly local brews he’d long fancied. He was talking to himself, delivering some variation of his stock “O tempora, O mores” peroration, deploring the latest indignities that vested interests had imposed on the working man.
The engulfing darkness of the civil rights movement, the demise of the Big Bands, and the collapse of Holy Mother Church as a viable institution were his other standard themes. We never knew whether he thought that the rest of us were listening attentively or were merely indulging him. Though the truth is, he never really required much in the way of an audience; often, when he entered the Ciceronian mode, he was content to declaim to an empty room.
That night, something unexpected interrupted his jeremiad. Hearing tiny steps approaching, he looked up and realized that the swinging door connecting the dining room to the kitchen was about to smash my five-year-old sister in the face. The bottom of the door was solid wood—thick but innocuous—but the pane above it was a taut sheet of rippled glass. This was the section that would have struck my sister right around eye level.
Mary Ann, his third daughter and fourth child, was chubby and angelic, the only member of the family everyone liked. She was, the rest of us contended, though she furiously denied it, a beneficiary of the Final Child Syndrome: Even parents who cannot stomach their firstborn children, deeming them conspirators in the massacre of their dreams, are reasonably indulgent toward, or at least oblivious to, the last one. This forbearance may derive from a sense of mutual relief that the procreative ordeal has run its course, or perhaps the capacity for rage has simply exhausted itself. But Mary Ann had another ace up her sleeve: She was fabulously cute. This being the case, the idea of seeing her face scarred forever was unthinkable.
Reaching out to shield my sister from injury, my father grasped the edge of the door just as it was closing. In doing so, he trapped two of his fingers in the space between the jamb and the frame. The door swung shut; we heard him scream. His fingers were horribly mangled; it seemed at first that he might lose one. Suffering greatly, and making no secret of it, he was taken to the emergency room at nearby Germantown Hospital. We did not own a car at the time, as we were going through one of our fallow economic periods, and in any case my mother had never learned to drive.“
Joe Queenan (Philadelphia, 3 november 1950)
De Australische dichteres en schrijfster Oodgeroo Noonuccal (eig. Kathleen Jean Mary Ruska) werd geboren op 3 november 1920 in Minjerribah (Stradbroke Island) in Moreton Bay. Zie ook mijn blog van 3 november 2008.
Municipal Gum
Gumtree in the city street,
Hard bitumen around your feet,
Rather you should be
In the cool world of leafy forest halls
And wild bird calls
Here you seems to me
Like that poor cart-horse
Castrated, broken, a thing wronged,
Strapped and buckled, its hell prolonged,
Whose hung head and listless mien express
Its hopelessness.
Municipal gum, it is dolorous
To see you thus
Set in your black grass of bitumen–
O fellow citizen,
What have they done to us?
Dreamtime
Here, at the invaders talk-talk place,
We, who are the strangers now,
Come with sorrow in our hearts.
The Bora Ring, the Corroborees,
The sacred ceremonies,
Have all gone, all gone,
Turned to dust on the land,
That once was ours.
Oh spirits from the unhappy past,
Hear us now.
We come, not to disturb your rest.
We come, to mourn your passing.
You, who paid the price,
When the invaders spilt our blood.
Your present generation comes,
Seeking strength and wisdom in your memory.
The legends tell us,
When our race dies,
So too, dies the land.
May your spirits go with us
From this place.
May the Mother of life,
Wake from her sleeping,
and lead us on to the happy life,
That once was ours.
Oh mother of life,
Oh spirits from the unhappy past,
Hear the cries of your unhappy people,
And let it be so.
Oh spirits- Let it be so.
Oodgeroo Noonuccal (3 November 1920—16 September 1993)
De Amerikaanse dichter, journalist en jurist William Cullen Bryant werd geboren op 3 november 1794 in Cummington, Massachusetts. Zie ook mijn blog van 3 november 2008.
The Arctic Lover
ONE is the long, long winter night;
Look, my beloved one!
How glorious, through his depths of light,
Rolls the majestic sun!
The willows, waked from winter’s death,
Give out a fragrance like thy breath–
The summer is begun!
Ay, ’tis the long bright summer day:
Hark to that mighty crash!
The loosened ice-ridge breaks away–
The smitten waters flash;
Seaward the glittering mountain rides,
While, down its green translucent sides,
The foamy torrents dash.
See, love, my boat is moored for thee
By ocean’s weedy floor–
The petrel does not skim the sea
More swiftly than my oar.
We’ll go where, on the rocky isles,
Her eggs the screaming sea-fowl piles
Beside the pebbly shore.
Or, bide thou where the poppy blows,
With wind-flowers frail and fair,
While I, upon his isle of snow,
Seek and defy the bear.
Fierce though he be, and huge of frame,
This arm his savage strength shall tame,
And drag him from his lair.
When crimson sky and flamy cloud
Bespeak the summer o’er,
And the dead valleys wear a shroud
Of snows that melt no more,
I’ll build of ice thy winter home,
With glistening walls and glassy dome,
And spread with skins the floor.
The white fox by thy couch shall play;
And, from the frozen skies,
The meteors of a mimic day
Shall flash upon thine eyes.
And I — for such thy vow — meanwhile
Shall hear thy voice and see thy smile,
Till that long midnight flies.
William Cullen Bryant (3 november 1794 – 12 juni 1878)
Portret door Thomas Le Clear
De Duitse schrijver en essayist Dieter Wellershoff werd geboren op 3 november 1925 in Neuss. Zie ook mijn blog van 3 november 2007 en ook mijn blog van 3 november 2006 en ook mijn blog van 3 november 2008.
Uit: Der Himmel ist kein Ort
“Es war das erste Mal in seiner anderthalbjährigen Amtszeit als Pfarrer, dass er nachts zu einer Unfallstelle gerufen wurde, weil jemand seelischen Beistand brauchte. Das entsprach einem kirchlichen Service, der sich eigentlich von selbst verstand, den er aber kurz nach seinem Amtsantritt, in der Absicht, die kirchliche Arbeit lebensnäher zu gestalten, zusammen mit vier Amtskollegen aus benachbarten Pfarreien zu einer Institution gemacht hatte. Sie stand unter dem etwas gewaltsam zusammengesetzten Namen »Notfallseelsorge « im Telefonbuch und war bei Feuerwehr und Polizei und den verschiedenen Rettungsdiensten als eine bei Unfällen abrufbare geistliche Hilfe notiert, inzwischen aber in Vergessenheit geraten, wenn man das überhaupt sagen konnte von einer Einrichtung, die noch nie jemand in Anspruch genommen hatte.
Zwar gaben die fünf kooperierenden Pfarrämter halbjährlich eine Liste heraus, aus der hervorging, welcher Pfarrer des Bezirks Bereitschaftsdienst hatte, aber als der Anruf kam, hatte er weder die Termine noch überhaupt die Liste im Kopf. Und er zögerte, den Hörer abzuheben.
In letzter Zeit hatte er abends manchmal merkwürdige Anrufe bekommen: Geständnisse einer älteren verwitweten Frau mit unüberhörbaren sexuellen Untertönen und zweimal anonyme Anrufe einer jüngeren weiblichen Stimme, bei denen er sich nicht sicher war, ob sich da jemand, vielleicht sogar vor heimlichen Mithörern, über ihn lustig machte. Die Stimme hatte Formulierungen benutzt, die er als seine eigenen wiedererkannte und auf einmal als hohl und peinlich empfand. Gewohnt zuzuhören, hatte er die Gespräche zu spät abgebrochen und war in einer nervösen Verstörtheit zurückgeblieben, die es ihm den restlichen Abend schwer machte, sich noch auf irgendetwas zu konzentrieren.
Er lebte allein in dem großen Pfarrhaus, das seine Vorgänger während des größten Teils ihrer Amtszeit mit vielköpfigen Familien bewohnt hatten, und war ein Gefühl von Unangemessenheit und Fremdheit nicht losgeworden. Eigentlich hatte er vorgehabt, vor seinem Einzug zu heiraten. Doch Claudia, seine Freundin aus der Zeit seines Vikariats, war vor dem entscheidenden Schritt zurückgescheut und hatte sich von ihm getrennt. Sie war in eine andere Stadt gezogen und hatte ihm weder ihre neue Adresse noch ihre Telefonnummer mitgeteilt. Er hatte sie allerdings auch nicht darum gebeten, weil er annahm, dass sie zu einem anderen Mann gezogen war. Die vielen Gespräche, die sie in den Monaten vor ihrer Trennung geführt hatten, waren für ihn auf ihren Satz geschrumpft:
»Wir passen eben nicht zusammen.«
Dieter Wellershoff (Neuss, 3 november 1925)