Eugène Ionesco, Marilynne Robinson, William Cowper

De Frans-Roemeense schrijver Eugène Ionesco werd geboren op 26 november 1912 in Slatina, Roemenië. Zie ook mijn blog van 26 november 2006 en ook mijn blog van 26 november 2007.

Uit: Notes et Contre notes

 

« Si je suis écrivain, pourquoi êtes-vous mon lecteur? C’est en vous- même que vous trouvez la réponse à la question que vous me posez.” Le lecteur ou le spectateur répondra, schématiquement, qu’il lit, qu’il va au spectacle, pour s’instruire ou pour se divertir. En gros, ce sont les deux sortes de réponses possibles. S’instruire : cela veut dire savoir ce qu’est celui qui écrit et ce qu’il écrit; ou bien le plus modeste dira que c’est pour trouver des questions auxquelles lui-même ne peut répondre. Celui qui veut se divertir, c’est-à-dire oublier ses soucis du jour, se réjouir de la beauté de ce qu’il lit ou regarde, vous reprochera de l’ennuyer s’il considère que vous avez l’air de vouloir l’instruire ou de lui faire la leçon. Celui qui veut s’instruire pourra, s’il considère que vous avez l’air de vouloir l’amuser peut-être à ses dépens et le distraire, vous reprocher de ne pas donner de réponse à tous les problèmes que lui-même ne peut pas résoudre. Dès que quelqu’un a écrit un sonnet, un vaudeville, une chanson, un roman, une tragédie, les journalistes se précipitent sur lui pour savoir ce que l’auteur de la chanson ou de la tragédie pense du socialisme, du capitalisme, du bien, du mal, des mathématiques, de l’astronautique, de la théorie des quantas, de l’amour, du football, de la cuisine, du chef de l’État. “Quelle est votre conception de la vie et de la mort ?”, me demandait un journaliste sud-américain lorsque je descendais la passerelle du bateau avec mes valises à la main. Je posai mes valises, essuyai la sueur de mon front et le priai de m’accorder vingt ans pour réfléchir à la question, sans toutefois pouvoir l’assurer qu’il aura la réponse. ‘C’est bien ce que je me demande, lui dis-je, et j’écris pour me le demander.” Je repris mes valises tout en pensant que je devais l’avoir déçu. Tout le monde n’a pas la clef de l’univers dans sa poche ou dans sa valise. Si un écrivain, un auteur, me demandait, à moi, pourquoi je lis, pourquoi je vais au spectacle, je répondrais que j’y vais, non pas pour avoir des réponses mais pour avoir d’autres questions; non pas pour acquérir la connaissance, mais, tout simplement, pour faire connaissance avec ce quelque chose, avec ce quelqu’un qu’est une oeuvre. Ma curiosité de savoir s’adresse à la science et aux savants. La curiosité qui me dirige au théâtre ‘au musée, au rayon littérature du libraire est d’une autre nature . Je veux connaître le visage et le coeur de quelqu’un que j’aimerai ou que je n’aimerai pas. L’écrivain est embarrassé par les questions qu’on lui pose parce qu’il se les pose lui-même et parce qu’il s’en pose bien d’autres, parce qu’il se doute aussi qu’il y a d’autres questions qu’il pourrait se poser mais qu’il n’arrivera jamais à se poser ; encore moins à leur répondre. »

 

Ionesco

Eugène Ionesco (26 november 1912 – 28 maart 1994)

 

 

De Amerikaanse schrijfster Marilynne Robinson werd geboren in Sandpoint, Idaho op 26 november 1943. Ze volgde een opleiding aan Pembroke College en haalde haar Ph.D in Engels aan de University of Washington in 1977. Ze schrijft o.a. voor Harper’s, The Paris Review, en The New York Times Book Review. Zij was writer-in-residence of gastdocent aan verschillende universiteiten en doceert bij de Iowa Writers’ Workshop. In 2007 nam zij een jaar vrij om haar derde roman te voltooien, Home. Voor haar e
erste roman Housekeeping kreeg zij in 1980 de Hemingway Foundation/PEN Award for best first novel. Haar tweede roman Gilead  uit 2004 leverde haar in 2005 de Pulitzer Prize for Fiction op, evenals de 2005 Ambassador Book Award.

 

Uit: Home

 

“Home to stay, Glory! Yes!” her father said, and her heart sank. He attempted a twinkle of joy at this thought, but his eyes were damp with commiseration. “To stay for a while this time!” he amended, and took her bag from her, first shifting his cane to his weaker hand. Dear God, she thought, dear God in heaven. So began and ended all her prayers these days, which were really cries of amazement. How could her father be so frail? And how could he be so recklessly intent on satisfying his notions of gentlemanliness, hanging his cane on the railing of the stairs so he could, dear God, carry her bag up to her room? But he did it, and then he stood by the door, collecting himself.

 

“This is the nicest room. According to Mrs. Blank.” He indicated the windows. “Cross ventilation. I don’t know. They all seem nice to me.” He laughed. “Well, it’s a good house.” The house embodied for him the general blessedness of his life, which was manifest, really indisputable. And which he never failed to acknowledge, especially when it stood over against particular sorrow. Even more frequently after their mother died he spoke of the house as if it were an old wife, beautiful for every comfort it had offered, every grace, through all the long years. It was a beauty that would not be apparent to every eye. It was too tall for the neighborhood, with a flat face and a flattened roof and peaked brows over the windows. “Italianate,” her father said, but that was a guess, or a rationalization. In any case, it managed to look both austere and pretentious despite the porch her father had had built on the front of it to accommodate the local taste for socializing in the hot summer evenings, and which had become overgrown by an immense bramble of trumpet vines. It was a good house, her father said, meaning that it had a gracious heart however awkward its appearance. And now the gardens and the shrubbery were disheveled, as he must have known, though he rarely ventured beyond the porch.

 

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Marilynne Robinson (Sandpoint, 26 november 1943)

 

De Engelse dichter William Cowper werd geboren op 26 november 1731 in Berkhamstead, Herford. Zie ook mijn blog van 26 november 2006. 

 

God Moves In A Mysterious Way

  

God moves in a mysterious way

His wonders to perform;

He plants His footsteps in the sea,

And rides upon the storm.

 

Deep in unfathomable mines

Of never-failing skill

He treasures up His bright designs,

And works His sovereign will.

 

Ye fearful saints, fresh courage take,

The clouds ye so much dread

Are big with mercy, and shall break

In blessings on your head.

 

Judge not the Lord by feeble sense,

But trust Him for His grace;

Behind a frowning providence

He hides a smiling face.

 

His purposes will ripen fast,

Unfolding every hour;

The bud may have a bitter taste,

But sweet will be the flower.

 

Blind unbelief is sure to err,

And scan his work in vain;

God is His own interpreter,

And He will make it plain.

 

Cowper

William Cowper (26 november 1731 – 25 april 1800)