De Franse schrijfster Marguerite Yourcenar (anagram en pseudoniem van Marguerite Cleenewerck de Crayencour) werd geboren in Brussel op 8 juni 1903. Zie mijn blog van 8 juni 2007 en ook mijn blog van 6 april 2006.
Uit: Mémoires d’Hadrien
“Humanitas, Felicitas, Libertas : ces beaux mots qui figurent sur les monnaies de mon règne, je ne les ai pas inventés. N’importe quel philosophe grec, presque tout Romain cultivé se propose du monde la même image que moi. Mis en présence d’une loi injuste, parce que trop rigoureuse, j’ai entendu Trajan s’écrier que son exécution ne répondait plus à l’esprit des temps. Mais cet esprit des temps, j’aurais peut-être été le premier à y subordonner consciemment tous mes actes, à en faire autre chose que le rêve fumeux d’un philosophe ou l’aspiration un peu vague d’un bon prince. Et je remerciais les dieux, puisqu’ils m’avaient accordé de vivre à une époque où la tâche qui m’était échue consistait à réorganiser prudemment un monde, et non à extraire du chaos une matière encore informe, ou à se coucher sur un cadavre pour essayer de le ressusciter. Je me félicitais que notre passé fût assez long pour nous fournir d’exemples, et pas assez lourd pour nous en écraser ; que le développement de nos techniques fût arrivé à ce point où il facilitait l’hygiène des villes, la prospérité des peuples, et pas à cet excès où il risquerait d’encombrer l’homme d’acquisitions inutiles ; que nos arts, arbres un peu lassés par l’abondance de leurs dons, fussent encore capables de quelques fruits délicieux. Je me réjouissais que nos religions vagues et vénérables, décantées de toute intransigeance ou de tout rite farouche, nous associassent mystérieusement aux songes les plus antiques de l’homme et de la terre, mais sans nous interdire une explication laïque des faits, une vue rationnelle de la conduite humaine. Il me plaisait enfin que ces mots même d’Humanité, de Liberté, de Bonheur, n’eussent pas encore été dévalués par trop d’applications ridicules.
Je vois une objection à tout effort pour améliorer la condition humaine : c’est que les hommes en sont peut-être indignes. Mais je l’écarte sans peine. Tant que le rêve de Caligula restera irréalisable, et que le genre humain tout entier ne se réduira pas à une seule tête offerte au couteau, nous aurons à le tolérer, à le contenir, à l’utiliser pour nos fins ; notre intérêt bien entendu sera de le servir. Mon procédé se basait sur une série d’observations faites de longue date sur moi-même : toute explication lucide m’a toujours convaincu, toute politesse m’a conquis, tout bonheur m’a presque toujours rendu sage. Et je n’écoutais que d’une oreille les gens bien intentionnés qui disent que le bonheur énerve, que la liberté amollit, que l’humanité corrompt ceux sur lesquels elle s’exerce.”
Marguerite Yourcenar (8 juni 1903 – 17 december 1987)
De Oostenrijkse dichter en vertaler Gerald Bisinger werd geboren op 8 juni 1936 in Wenen. Zie ook mijn blog van 8 juni 2006 en ook mijn blog van 8 juni 2007.
Die Jahre vergehen
(Für Adriano & Giulia)
Hin und zurück meine Fuss-stapfen im Schnee
und zart und hart das Geriesel an mein Gesicht
in der Dämmerung grau sehr dunkel der Himmel
über auffällig schimmerndem Weiss hügelaufwärts
dann abwärts dem Fluss zu sehr dunkel und rasch
fliesst lautstark die Enza das Jahr geht zu Ende
ich sitz am Kamin jetzt riech Rauch auch von glosendem
Holz Aufbruch und Rückkehr woher und wohin ein
Spaziergang im Schnee zwischen Mittag und Nachtmahl
auf weissgelbem Fell neben mir schläft der getigerte
Kater die Jahre vergehn und unentrinnbar wird alles
historisch verrinnt unentrinnbar gerinnts zum
Geschichtsklotz ich sitze und schreib jetzt ich esse
und trinke nicht jetzt ich atme bloss Luft zurück die
gerinnt zum Geschichtsklotz ich schreib noch an diesem
Gedicht ich beend es ich weiss schon ist es Historisch
Gerald Bisinger (8 juni 1936 – 22 februari 1999)
Omdat er wat ruimte over is en omdat wij weer in de ban zijn van een voetbaltoernooi, (wel wetende dat Engeland niet er bij is). Zie ook mijn blog van 9 juni 2006 en mijn blog van 15 juni 2006.
Nederland – Engeland 2-0
In Dublin schoot je in de tijdmachine
van ’88 naar 88: Noormannentijd. Maar
hier in Rotterdam, niet Oslo, in de vijfde
minuut kreeg Bergkamp een kans en faalde.
Captain David Platt, drieëndertig keer
balbezit, neergehaald aan zijn arm, zei
‘Zestig seconden’. Windkracht 8, ongeluk
kan dan razen, en 1-0 viel bij de paal.
Rook boven de tribunes beeldde angst uit;
op het veld door film omringd, lachte hoop
in een oranje wolk als een putto in
een schildering boven Dennis Bergkamp die
Seaman de tijdmachine instuurt. Oh
dat klappertanden in ’t stadion!
Uit: H.H. ter Balkt, Laaglandse hymnen III, 2003.
Nou Camp – beslissende strafschop
Grijnzend ligt de bal te wachten op
mijn zo vaak geroemde linkervoet, die
door tachtigduizend ogen met argwaan
wordt begluurd. Mijn beschadigd lijf
wil hier alleen nog snel vandaan maar
moet nog wel verschalken die arrogante
panter in een onbegrijpelijk gekrompen doel.
Ik buig het hoofd voor felle tegenwind, die uit
open monden giert en fluit en zie voor me
in het gras een kever glanzen in volmaakte
onverschilligheid. Hoe ook hij ontkwam aan
46 snelle voeten en de vernielzucht van de tijd.
Uit: Marc Tritsmans, Kritische massa, 2001.