Taha Adnan

De Belgisch-Marokkaanse dichter en schrijver Taha Adnan werd geboren op 2 augustus 1970 in Assfi, Marokko. Hij groeide op in Marrakesh en woont sinds 1996 in Brussel, waar hij werkt bij het Ministerie voor Franstalig Onderwijs. Hij publiceerde drie dichtbundels in het Arabisch en een in het Frans getiteld “Transparences” (2006). Hij organiseert een jaarlijks Arabisch literair festival, Al-Salon al-Adabi in Brussel. Adnan runt de Brusselse Arabische literaire salon. Zijn gedichten zijn vertaald in het Frans en het Spaans. Hij won de tweede prijs op het Internationaal Arabisch Festival van Monodrama in de Verenigde Arabische Emiraten 2011.

Exil du sable

Comme si du sable
Nous commencions ces lignes
Comme si du sable
Nous commencions ces pas
Comme si le chemin qui nous sépare
Et les steppes de la tranquillité
Ne sont que pièges
Tissés par les araignées
A travers nos chemins
Pour chasser les gelinottes
Comme si du sable
Nous commencions ces lignes
Comme si, aux ténèbres des déserts
Nous accompagnons la flamme de ce bois
Toi l’oiseau ignoré par les hauteurs
Tu ne t’es pas encore aperçu
Par quelle plaine
Le sable du désert change ses apparences
Pour dessiner l’architecture de l’égarement
Tu ne t’es pas encore aperçu
Quel papillon est papillon
Et quel papillon est allusion?
Et te voilà
Continuant à boire la route d’un trait
Jusqu’à ce que la neige de tes défaites
Devienne entre tes compassions répétées
Une flamme brûlante
Je t’ai déjà averti
(T’en souviens-tu maintenant?)
De ne pas abandonner tes souliers
Dans les chemins en friche
Dans les parcours qui,
Bien avant que tes pieds ne s’habillent de doigts,
Les pas de ceux qui t’ont précédé
L’ont déjà essayé
Et ont traversé ses déserts et ses steppes
– Oh mon cœur –
Dès l’aube de l’insouciance
Au crépuscule de la fatigue
Comme si du sable
Nous commencions ces lignes
Comme si vers l’exil du sable
Nous rampions
Nous rampions
Tout chemin
N’est pas un chemin
Voilà pourquoi c’est ici,
Dans la tourmente des vents errants,
Que tu as retrouvé
La mort
Et tu demeureras
Nostalgique d’un rêve lointain
Qui a tant désiré ton exaltation
Il a retiré de ton cœur sa lumière
Et il t’a jeté là où
Il n’y a point de lumière
Et te voilà maintenant
T’éteindre
Exil.

Vertaald door Monia Boulila

 
Taha Adnan (Assfi, 2 augustus 1970)