Veniamin Kaverin, Pierre-Jean de Béranger, Louis Amédée Achard, Katharina Hartwell

De Russische schrijver Veniamin Kaverin werd geboren op 19 april 1902 in Pskov. Zie ook mijn blog van 18 april 2009.

 

Uit: Two captains (Vertaald door Bernard Isaacs)

 

Although I have survived, I have little reason to rejoice, as I shall soon be undergoing an operation, after which I can only trust in God’s mercy, for God alone knows how I’m going to live without feet. What I have to tell you is this.

The St. Maria became icebound in the Kara Sea and since October 1912 has been drifting steadily north with the Arctic icefields. When we left the schooner she was in latitude 82° 55′. She is standing in the middle of an icefield, or rather that was where she was from the autumn of 1912 until the day I left her. She may be free of the ice this year, but I think this is more likely to happen next year, when she will be round about the spot where the Fram broke free. The men who have remained in her have enough victuals to last until October or November of next year. In any case, I hasten to assure you that we did not leave the ship because she was in a hopeless plight. I had to carry out Captain’s orders, of course, but I must admit that they fell in with my own wishes. When I was leaving the ship with the thirteen men, Ivan Lvovich gave me a packet addressed to the Head of the Hydrographical Board—who has since died-and a letter for you. I dare not risk mailing them, because, being the only survivor, I am anxious to preserve all evidence of my honourable conduct. I therefore ask you to send for them or come to Archangel yourself, as I shall be spending at least three months in hospital.

“Awaiting your reply, I remain your obedient servant.

“I. Klimov, Navigating Officer.”

The address had been washed away, but had obviously been written in the same bold upright hand on the thick yellowed envelope.

This letter must have become for me something in the nature of a prayer, for I used to repeat it every evening while waiting for my father to come home.

He used to come in late from the wharf. The steamers arrived now every day and took on cargoes, not of flax and grain as they used to do, but of heavy cases containing cartridges and gun parts. Burly, thickset and moustached, he used to come in wearing a cloth cap and tarpaulin trousers. Mother would talk and talk, while he ate in silence, once in a while clearing his throat or wiping his moustache. Then he would take us children-my sister and me—and lie down to sleep. He smelt of hemp, sometimes of apples or grain, and sometimes of rancid machine-oil, and I remember what a depressing effect that smell had on me.“

 

Kaverin

Veniamin Kaverin (19 april 1902 – 4 mei 1989)

 

 

De Franse dichter en schrijver van liedteksten Pierre-Jean de Béranger werd geboren op 19 april 1780 in Parijs. Zie ook mijn blog van 19 april 2007 en ook mijn blog van 18 april 2009.

Air des Trois couleurs

Toujours prophète, en mon saint ministère,
Sur l’avenir j’ose interroger Dieu.
Pour châtier les princes de la terre,
Dans l’ancien monde un déluge aura lieu.
Déjà, près d’eux, l’Océan sur ses grèves
Mugit, se gonfle: il vient, maîtres, voyez !
Voyez, leur dis-je. Ils répondent: Tu rêves.
Ces pauvres rois (bis), ils seront tous noyés.

Que vous ont fait, mon Dieu, ces bons monarques !
Il en est tant dont on bénit les lois.
Des jougs trop lourds si nous portons les marques,
C’est qu’en oubli le peuple a mis ses droits.
Pourtant les flots précipitent leur marche
Contre ces chefs jadis si bien choyés.
Faute d’esprit pour se construire une arche,
Ces pauvres rois (bis), ils seront tous noyés.

Qui parle aux flots ? un despote d’Afrique,
Noir fils de Cham, qui règne les pieds nus.
Soumis, dit-il, à mon fétiche antique,
Flots qui grondez, doublez mes revenus.
Et ce bon roi, prélevant un gros lucre
Sur les forbans à la traite employés,
Vend ses sujets pour nous faire du sucre.
Ces pauvres rois (bis), ils seront tous noyés.

Accourez tous ! crie un sultan d’Asie:
Femmes, vizirs, eunuques, icoglans.
Je veux des flots, domptant la frénésie,
Faire une digue avec vos corps sanglants.
Dans son sérail tout parfumé de fêtes,
D’où vont s’enfuir ses gardes effrayés,
Il fume, il baîlle, il fait voler des têtes.
Ces pauvres rois (bis), ils seront tous noyés.

Dans notre Europe, où naît ce grand déluge,
Unis en vain pour se prêter secours,
Tous ont crié: Dieu, soyez notre juge.
Dieu leur répond: Nagez, nagez toujours.
Dans l’Océan ces augustes personnes
Vont s’engloutir; leurs trônes sont broyés;
On bat monnaie avec l’or des couronnes.
Ces pauvres rois (bis), ils seront tous noyés.

Cet Océan, quel est-il, ô prophète ?
Peuples, c’est nous, affranchis de la faim,
Nous, plus instruits, consommant la défaite
De tant de rois inutiles enfin.
Dieu fait passer sur ces fils indociles
Nos flots mouvants si longtemps fourvoyés.
Puis, le ciel brille et les flots sont tranquilles.
Ces pauvres rois (bis), ils seront tous noyés.

Béranger
Pierre-Jean de Béranger (19 april 1780 – 16 juli 1857)
Sculptuur in de facade van het Hôtel de ville in Parijs

 

 

De Franse schrijver Louis Amédée Achard werd geboren op 19 april 1814 in Marseille. Zie ook mijn blog van 18 april 2009.

 

Uit: Recits d’un soldat

 

Au mois de juillet 1870, j’achevais la troisième année de mes études à l’École centrale des arts et manufactures. C’était le moment où la guerre, qui allait être déclarée, remplissait Paris de tumulte et de bruit. Dans nos théâtres, tout un peuple fouetté par les excitations d’une partie de la presse, écoutait debout, en le couvrant d’applaudissements frénétiques, le refrain terrible de cette

_Marseillaise_ qui devait nous mener à tant de désastres. Des régiments passaient sur les boulevards, accompagnés par les clameurs de milliers d’oisifs qui croyaient qu’on gagnait des batailles avec des cris. La ritournelle de la chanson des _Girondins_ se promenait par les rues, psalmodiée par la voix des gavroches. Cette agitation factice pouvait faire supposer à un observateur inattentif que la grande ville désirait, appelait la guerre; le gouvernement, qui voulait être trompé, s’y trompa.

Un décret appela au service la garde mobile de l’Empire, cette même garde mobile que le mauvais vouloir des soldats qui la composaient, ajouté à l’opposition aveugle et tenace de la gauche, semblaient condamner à un éternel repos. En un jour elle passa du sommeil des cartons à la vie agitée des camps. L’École centrale se hâta de fermer ses portes et d’expédier les diplômes à ceux des concurrents désignés par leur numéro d’ordre. Ingénieur civil depuis quelques heures,

j’étais soldat et faisais partie du bataillon de Passy portant le no 13. La garde mobile de la Seine n’était pas encore organisée, qu’il était facile déjà de reconnaître le mauvais esprit qui l’animait. Elle poussait l’amour de l’indiscipline jusqu’à l’absurde. Qui ne se rappelle encore ces départs bruyants qui remplissaient la rue Lafayette de voitures de toute sorte conduisant à la gare du chemin de fer de l’Est des bataillons composés d’éléments de toute nature? Quelles attitudes! quel tapage! quels cris! A la vue de ces bandes qui partaient en fiacre après boire, il était aisé de pressentir quel triste exemple elles donneraient.”

 

ACHARD_louis

Louis Amédée Achard (19 april 1814 – 24 maart 1875)
Bij zijn graf op Le Père-Lachaise in Parijs

 

Onafhankelijk van geboortedata:

 

De Duitse schrijfster Katharina Hartwell werd geboren in 1984 in Keulen. Vanaf 2003 studeerde zij van Engels en American Studies in Frankfurt am Main. Sinds 2007 volgde zij aanvullend interdisciplinaire genderstudies. Zij publiceerde in bloemlezingen en tijdschriften, waaronder Der Literaturbote, Zeichen und Wunder, Verstärker. In 2006 was zij de winnares van de wedstrijd “Jonge Literatuur Hessen-Thüringen” van het Hessische Ministerie voor Wetenschappen en Kunsten. Katherine Hartwell won in 2009 de MDR-korte verhaal prijs.

 

Uit: Die nächste Runde

 

Punkt zwölf.

Sagst du, wirst du da sein.

Ich weiß: da sein wirst du vielleicht, sicher nicht um zwölf. Seitdem wir uns kennen, wir kennen uns lange, lässt du mich warten, magst gerne, zu wissen: irgendwo hänge ich in der Luft, komme nicht zu Boden

ohne dich.

Da bin ich trotzdem schon, nicht erst um zwölf, früher noch, eine halbe Stunde, länger vielleicht.

Ich warte so gerne auf dich.

Über den Sommer im Jahr davor will ich sagen: Das war der heißeste seit langem. Dann kommt zurück zu mir: Der Sommer war nicht heiß; lauwarme Enttäuschungen, jeden Tag eine. Der Sommer, das war: Nasenbluten so oft, warten auf die Hitze, die nicht kommt. Einmal fuhren wir an den See, weil du das so wolltest. Vorher hatte ich gesagt:

Lass uns zu Hause bleiben. Es regnet bestimmt.

Wir stritten. Oder vielleicht strittest du und ich hielt aus, am Ende fuhren wir doch. Als es anfing zu regnen, wollte ich aufstehen, dachte, wir packen, fahren zurück und reden nicht mehr darüber. Aber wir mussten bleiben. Die einzigen am See, im Regen sitzend, weil du nicht aushalten kannst, wenn ich Recht habe und du nicht.“

 

Hartwell

Katharina Hartwell (Keulen, 1984)