Marche des bicyclistes (Aristide Bruant)

Bij de Tour de France

 

Luis Ocaña, Eddy Merckx en Raymond Poulidor in de Tour van 1972

 

Marche des bicyclistes

On a soupé des chants naturalistes,
Depuis cinq ans on en mettait partout ;
J’vais, pour changer, chanter les bicyclistes,
Afin d’prouver qu’on peut faire un peu d’tout.

Les bicyclistes
Sont des artistes
Trempés du tendon,
Cambrés sur l’guidon,
Courbant l’échine
Sur leur machine.
Les v’là là-bas qui fil’nt dessus,
V’là qu’on n’les voit plus guère,
Les v’là là-bas qui fil’nt dessus,
On n’les voit déjà plus !

Quand le coureur emballe sur la piste,
Sur sa Whitworth il va comme le vent,
La main le pousse et rien ne lui résiste,
Il est toujours le premier… en avant !

Les bicyclistes
Sont des artistes
Trempés du tendon,
Cambrés sur l’guidon,
Courbant l’échine
Sur leur machine.
Les v’là là-bas qui fil’nt dessus,
V’là qu’on n’les voit plus guère,
Les v’là là-bas qui fil’nt dessus,
On n’les voit déjà plus !

Le bicycliste est le roi de la route,
Sur sa bécane il fuit comme l’éclair,
Comme l’oiseau qui, sous l’immense voûte,
S’élance au large et disparaît dans l’air.

Les bicyclistes
Sont des artistes
Trempés du tendon,
Cambrés sur l’guidon,
Courbant l’échine
Sur leur machine.
Les v’là là-bas qui fil’nt dessus,
V’là qu’on n’les voit plus guère,
Les v’là là-bas qui fil’nt dessus,
On n’les voit déjà plus !

Le bicycliste a le cerveau tranquille,
Bon estomac, excellent appétit,
Loin des tracas et du monde imbécile,
Il est toujours frais de corps et d’esprit.

Les bicyclistes
Sont des artistes
Trempés du tendon,
Cambrés sur l’guidon,
Courbant l’échine
Sur leur machine.
Les v’là là-bas qui fil’nt dessus,
V’là qu’on n’les voit plus guère,
Les v’là là-bas qui fil’nt dessus,
On n’les voit déjà plus !

Pédalons donc tous autant que nous sommes,
Tournons, virons, courons dur et longtemps,
La bicyclette améliore les hommes,
Et l’on vivra bientôt jusqu’à cent ans.

Les bicyclistes
Sont des artistes
Trempés du tendon,
Cambrés sur l’guidon,
Courbant l’échine
Sur leur machine.
Les v’là là-bas qui fil’nt dessus,
V’là qu’on n’les voit plus guère,
Les v’là là-bas qui fil’nt dessus,
On n’les voit déjà plus

Aristide Bruant (6 mei 1851 – 10 februari 1925)
Foto door Nadar 


Zie voor de schrijvers van de 14e juli ook
mijn twee vorige blogs van vandaag.