Hafid Aggoune, Rense Sinkgraven, William Gibson, Siegfried Lenz, Urmuz

De Franse schrijver Hafid Aggoune werd geboren op 17 maart 1973 in Saint-Etienne. Zie ook alle tags voor Hafid Aggoune op dit blog.

 

Uit: Quelle nuit sommes-nous ?

“Je suis arrivé à Venise avec la totalité de mes livres et de mes vêtements, c’est-à-dire tout ce que je possède au monde et qui tient dans une valise et un long sac noir très lourd.
Très vite, je suis passé du siège de l’avion à un banc sur un vaporetto, approchant de la Giudecca au rythme du moteur, la fraîcheur de l’Adriatique me claquant au visage.
Je descends à Zitelle. De là, il faut traverser l’île par le calle Michel-Angelo et attendre.
Quatre personnes débarquent avec moi : deux hommes qui semblent rentrer du travail, une vieille femme et un enfant poussant un diable rempli de commissions.
Il suffit de prendre l’île dans sa largeur pour se retrouver de l’autre côté, dos à Venise.
La Giudecca est sans touriste.
L’île a d’abord été la terre d’exil des familles vénitiennes condamnées après le giudicato (jugement). Au Moyen âge, tous les juifs furent relégués ici, à l’écart. On leur a fait porter une marque distinctive, jaune.
Après la courte traversée de rues désertes, je me tiens debout sur le ponton, face à l’île de Sainte-Marie-des-Grâces.
J’attends.
Je sors un livre du sac noir qui en regorge, le premier qui vient, ouvert au hasard.
La page est un cliché en noir et blanc.
Un homme entouré d’objets nous regarde.
C’est l’atelier de Francis Bacon.

Ces choses éparses ressemblent à des fantômes l’accompagnant dans son quotidien. L’homme semble faire corps avec le chaos. Il appartient à son espace. Son art le compose, l’englobe. Il s’y noie comme l’alcool vous prend votre vie. C’est la passion. La peinture est son corps. Son corps est dans les tubes, prêt au cri sur la toile.
J’imagine toute cette poussière, la peau du temps sur le monde.”



Hafid Aggoune (
Saint-Etienne, 17 maart 1973)

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Hafid Aggoune, Rense Sinkgraven, William Gibson, Siegfried Lenz, Urmuz

De Franse schrijver Hafid Aggoune werd geboren op 17 maart 1973 in Saint-Etienne. Zie ook mijn blog van 17 maart 2009 en ook mijn blog van 17 maart 2010.

 

Uit: Premières heures au paradis 

 

„Je n’ai jamais été un enfant.

Dès la naissance, mon enfance s’est envolée ailleurs, à jamais éloignée de sa part sublime, orpheline.

Le temps a filé.

Longtemps, la vie m’a échappé. Elle me dépassait constamment. J’avais beau courir, m’interroger, me lancer dans toutes sortes de tentatives, je ne parvenais pas à la rejoindre à temps.

Toutes ces années, j’ai grandi seul, perdu au fond de moi-même, dans une tristesse silencieuse, prisonnier des rêves.

Lorsque l’amour a pris ton visage, l’illusion a duré un temps : cinq années de joies pures.

Je ne sais pas pourquoi certains hommes partent quand le plus beau arrive, mais je sais que le pire est de partir quand on aime l’autre plus que tout au monde, sans rien pouvoir éviter.

Souvent, je pense à ce que je n’ai pas su te dire, toutes ces choses de moi que je n’ai pas pu te donner. Maintenant, elles sont là, paroles jusque-là étouffées par le malheur. Apparues, elles demeurent présentes à la surface de cette personne qu’il me semble avoir trouvée aujourd’hui : Théophile Cannan. On dit qu’être acteur c’est n’être personne.

Notre histoire était aussi parfaite que cette journée particulière où je te quittai, et comme tu l’apprendras ici, en quelques mois ma vie a changé à un point que personne ne peut imaginer.

Ce beau jour de mai, j’ai ouvert la porte et je suis parti sous un ciel bleu. Les ténèbres envahissaient mon crâne. Des jours de silence ont suivi, un long purgatoire vers l’oubli, l’attente d’une délivrance définitive. Je ne savais pas si tu allais me comprendre, m’attendre, garder précieusement ce qui commençait de naître en toi.“

 


Hafid Aggoune (
Saint-Etienne, 17 maart 1973)

 

 

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Hafid Aggoune, Rense Sinkgraven, William Gibson, Siegfried Lenz, Urmuz

De Franse schrijver Hafid Aggoune werd geboren op 17 maart 1973 in Saint-Etienne. Zie ook mijn blog van 17 maart 2009.

 

Uit: Quelle nuit sommes-nous ?

 

Etre, errer, mon ère, ma mesure, ma dimension. Mon espace est le temps du regard, l’errance d’une vie au milieu d’autres.

Je n’oublie rien, et ce qui s’oublie est la mort, et la mort devient vie, car il ne reste que la vie, puisque la mort ne supporte pas sa lumière. Je ne peux pas me souvenir de ce que je n’oublie pas, mon coeur est au présent, les morts ne sont pas d’hier mais de demain.J’ouvre les yeux et je vois, et mes enfants et les enfants de mes enfants verront quej’ai vécu mon temps tel qu’il était, ni en retard ni en avance, au jour le jour, mort après mort, joie après joie, vivant et libre, carj’aime ces mondes, etj’aurais vécu, à la mémoire de personne.

Je suis à Venise mais Venise n’existe pas.

Je n’existe pas à vos yeux.“

(…)

 

„Fuis, chasse la honte de ton corps, arrache la culpabilité de ta tête, griffe les remords, échappe-toi, pense à toi, protège l’amour qui te contient, que tu contiens, garde-le pour tes pas sur terre, donne-le aux visages dont tu ignores tout, préserve tes caresses pour la peau qui te rend la félicité.

N’ aime pas, n’aime plus quand l’autre est absent à lui-même, absent à toi, laisse le vent l’emporter.

Toi, ton corps, ta bouche, tes mains, à toi, de toi, pour toi. Cours, vole, regarde le monde, il est plus grand que tes tristesses, vis, sois cruel, égoïste, généreux, cherche-toi. Plus tu seras toi-même, plus tu seras limpide et clair.

Donne à qui sait lire ton âme, fuis qui la déchire, car tu n’as pas le temps.“

 

hafid-aggoune

Hafid Aggoune (Saint-Etienne, 17 maart 1973)

 

De Nederlandse dichter Rense Sinkgraven werd op 17 maart 1965 geboren in het Friese Sint Jacobiparochie. Zie ook mijn blog van 17 maart 2009.

 

Newcastle upon Tyne


De Tyne werpt de stad toe wanneer
de pier ons omarmt. Kranen en vergeten
werven stutten de horizon.
Het schip ronkt een tevreden roes.

 

Uitbuikende mannen ontbijten met bier,
vrouwen als buffels staren in schrale dromen.

 

Ontvlucht het weer in winkelparadijzen,
bezoek Grainger Market en koop wat je al hebt.

 

In de pub zijn wij geen vreemden,
de noeste geur van oeverloos drinken,
we klinken op voorspoed en verdriet.

 

Geef me drank, gooi de glazen stuk,
schreeuw de mensen wakker, sloop de stad
met tedere woorden, geef me geborgenheid.
Als je huis een weg geworden is
waar kun je dan nog veilig slapen?
Slechts de herinnering is een warm bed.

 

De boot ploegt door het donkere water.
Newcastle wuift met haar vuilgrijze pluimen.
Er is bingo voor de hopelozen.

 

 

 

Stad in blauw


De stad is een café in bloei.
We luisteren de gesprekken open,
spijbelen de magere tijd.
De koude vlam van korenwijn.

 

Lamplicht is ons onderkomen.
Zeg niet wat onuitgesproken was.
Het blauw zingt in je blauwe ogen,
je zwijgen vleugelslag.

 

In wijn ontluiken sterren.
De kastelein spoelt loom het glas.
Er is een hemel aan het verdwijnen,
een thuis dat leger wacht.

 

Rense_Sinkgraven

Rense Sinkgraven (Sint Jacobiparochie, 17 maart 1965)

 

 

De Amerikaanse schrijver William Ford Gibson werd geboren in Conway (South Carolina) op 17 maart 1948. Zie ook mijn blog van 17 maart 2009.

 

Uit: Count Zero

 

„They set a Slamhound on Turner’s trail in New Delhi, slotted it to his pheromones and the color of his hair. It caught up with him on a street called Chandni Chauk and came scrambling for his rented BMW through a forest of bare brown legs and pedicab tires. Its core was a kilogram of recrystallized hexogene and flaked TNT.
He didn’t see it coming. The last he saw of India was the pink stucco façade of a place called the Khush-Oil Hotel.
Because he had a good agent, he had a good contract. Because he had a contract, he was in Singapore an hour after the explosion. Most of him, anyway. The Dutch surgeon liked to joke about that, how an unspecified percentage of Turner hadn’t made it out of Palam International on that first flight and had to spend the night there in a shed, in a support vat.
It took the Dutchman and his team three months to put Turner together again. They cloned a square meter of skin for him, grew it on slabs of collagen and shark-cartilage polysaccharides. They bought eyes and genitals on the open market. The eyes were green.
He spent most of those three months in a ROM-generated simstim construct of an idealized New England boyhood of the previous century. The Dutchman’s visits were gray dawn dreams, nightmares that faded as the sky lightened beyond hi second-floor bedroom window. You could smell the lilacs, late at night. He read Conan Doyle by the light of a sixty-watt bulb behind a parchment shade printed with clipper ships. He masturbated in the smell of clean cotton sheets and thought about cheerleaders. The Dutchman opened a door in his back brain and came strolling in to ask questions, but in the morning his mother called him down to Wheaties, eggs and bacon, coffee with milk and sugar.“

 

 

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William Gibson (Conway, 17 maart 1948)

 

De Duitse schrijver Siegfried Lenz werd op 17 maart 1926 in Lyck, in de landstreek Masuren in Oostpruisen geboren. Zie ook mijn blog van 17 maart 2007 en ook mijn blog van 17 maart 2008 en ook mijn blog van 17 maart 2009.

 

Uit: Deutschstunde

 

„Erst einmal lasse ich es dunkel werden und gebe die Verantwortung für den ersten Teil des Abends dem Bildwerfer, der registriertes Eigentum des Glüseruper Heimatvereins ist, gebraucht gekauft und vom Vorsitzenden, Per Arne Scheßel, den ich aus Gewohnheit meinen Großvater nenne, aufbewahrt, gereinigt und auch bedient wird. Der Bildwerfer steht auf einem Tisch, der Tisch steht im mittleren Gang, zu beiden Seiten des Ganges stehen schwere, sagen wir ruhig klobige Bänke, auf denen, aus unerklärlichen Gründen, den meisten Zuschauern kurzfristig die Beine absterben. Damit der Bildwerfer die Leinwand vollkommen trifft und deckt, hat man ihm an der Vorderseite die beiden Bücher untergescho
ben, die für diesen Zweck immer bereitliegen: Storms »Die Söhne des Senators« und Klopstocks »Messias«, diese Bücher garantieren durch ihren Umfang, dass der Lichtstrahlenkegel mit dem Rand der Leinwand sauber abschließt.
Die Leinwand: das ist die Rückseite einer historischen Karte von Schleswig-Holstein, ein grauweißes, oben links leicht geflecktes Rechteck, das unter dem fordernden Lichtkegel die Konturen von Inseln, Küsten und Mündungen durchschimmern lässt und jedem Zweifler auch so noch beweist, dass dieses Land, wenn auch nicht vom Meer umschlungen, so doch zweiseitig von ihm bedrängt wird. Auf diese Leinwand blik-ken acht, was sage ich: zwölf oder sogar sechzehn Personen, die links und rechts zu beiden Seiten des Ganges sitzen; einige fühlen sich durchs Licht geblendet, das durch einen Schlitz seitlich aus dem Bildwerfer fällt und von den Glaswänden der Schränke und Kästen zurückgeworfen wird, die an den Wänden und zwischen den verdunkelten Fenstern stehen. Durch den Lichtkegel sirren Insekten, taumelt ein gedrungener Falter, der mehrmals die Entfernung zwischen Linse und Leinwand nachmisst, und jedesmal, wenn er irgendwo anstößt, einen kleinen metallenen Wirbel schlägt. Auf den Bänken unterhält man sich gedämpft, hier und da wird gehustet, geraucht wird nicht. Es ist warm.
Aus dem benachbarten Stall ist von Zeit zu Zeit reißendes Kettengeräusch zu hören, das etwa entsteht, wenn ein Tier den Kopf hochwirft; manchmal dringt auch ein Poltern hier herein oder ein rasendes Scharren. Windstöße. Hundegebell. Aus dem Halbdunkel schiebt sich das rote, längliche, sauertöpfische Gesicht meines Großvaters vor die Leinwand; selbst der Schattenriss seines Kopfes erscheint noch sauertöpfisch. Der Bauer Per Arne Scheßel lacht nicht und lächelt nicht, er zwinkert keinem zu, nicht mal ein Winken hat er übrig; er steht einfach nur da, ragend und grüblerisch wie ein Fischreiher, was zur Folge hat, dass nicht mehr geflüstert, dass nur noch vereinzelt, allenfalls auf Vorschuss, gehustet wird: ich hoffe, damit ist man im Bilde.“

 

Siegfried_Lenz

Siegfried Lenz (Lyck, 17 maart 1926)

 

 

De Roemeense schrijver en avantgardist Urmuz werd geboren op 17 maart 1883 in Curtea de Argeş. Zie ook mijn blog van 17 maart 2007 en ook mijn blog van 17 maart 2008 en ook mijn blog van 17 maart 2009.

 

Uit: Na het onweer (Vertaald door Jan Willem Bos)

 

‘Ismaïl is samengesteld uit ogen, bakkebaarden en een rok en is vandaag de dag heel moeilijk te vinden.
Vroeger groeide hij ook in de Hortus Botanicus maar later, dank zij de vooruitgang van de moderne wetenschap, is men erin geslaagd er één langs chemische weg, door synthese, te fabriceren.
Ismaïl gaat nooit alleen op pad. Je kunt hem echter rond halfzes ’s ochtends aantreffen, zigzag rennend door de Arionoaiei-straat, vergezeld van een marter, met wie hij nauw verbonden is door middel van een kabeltros, en die hij ’s nachts rauw en levend opeet nadat hij eerst zijn oren heeft gebroken en hem met wat citroensap heeft besprenkeld… Ismaïl kweekt nog meer marters in een kwekerij die gelegen is op de bodem van een kuil in Dobrogea, waar hij ze onderhoudt tot ze de leeftijd van zestien jaar hebben bereikt en beter gevulde vormen hebben gekregen; dan onteert hij ze, veilig voor welke strafvervolging dan ook, een voor een en zonder enige wroeging.
Het grootste deel van het jaar is Ismaïls verblijfplaats onbekend. Men vermoedt dat hij dan geconserveerd is in een weckpot die zich bevindt op de zolder van de woning van zijn geliefde vader, een sympathiek oudje met een machinaal geperste en door een kleine haag van twijgen omringde neus. Men zegt dat deze nu, uit overdreven ouderliefde, hem zo afgesloten houdt om hem te beschermen tegen bijensteken en de verd
orvenheid van onze electorale gewoonten. Niettemin slaagt Ismaïl erin om drie maanden per jaar te ontsnappen, in de winter, wanneer zijn grootste plezier erin bestaat een galarok aan te trekken, gemaakt van beddespreienstof met grote aardewerkkleurige bloemen, en zich dan aan de balken van verscheidene bouwsteigers vast te binden op de dag dat de bepleistering wordt gevierd, met als enig doel door de eigenaar als beloning aangeboden te worden en verdeeld onder de werklui…”

Urmuz_Marcel_Iancu

Urmuz (17 maart 1883 – 23 novemmber 1923)
Portret door Marcel Janco

 

Zie voor nog meer schrijvers van de 17e maart ook mijn vorige blog van vandaag.

 

Hafid Aggoune, Rense Sinkgraven, William Gibson, Siegfried Lenz, Urmuz, Hans Wollschläger, Jean Ingelow, Patrick Hamilton, Karl Gutzkow, Ebenezer Elliott, Paul Green

De Franse schrijver Hafid Aggoune werd geboren op 17 maart 1973 in Saint-Etienne. Hij studeerde moderne letterkunde en geschiedenis in Lyon en begon al tijdens zijn studie aan zijn eerste roman Les Avenirs. Het boek verscheen in 2004 en hij ontving er de prix de l’Armitière 2004 en de prix Félix Fénéon 2005 voor. In 2008 verscheen Premières heures au paradis, in 2009 Rêve 78.

 

Uit: Les Avenirs

 

„Ma vie n’est nulle part, ni devant ni derrière, écrite, présente, en dehors de moi, sous mes yeux usés, entre mes vieilles mains, sur les pages de ce vieux cahier. Je ne saurais dire si c’est moi qui retrouve le passé ou l’inverse. L’écriture résonne en moi. Tous ces mots sont si familiers. Je ne sais plus. C’est mon écriture, ma voix abyssale. Tout remonte. C’était oublié. C’était là. Tout est là, au fond du corps. Le corps notre mémoire. Mon corps écriture. Mon corps lecteur.
Les mots étaient là, autre chose que des mots, une nébuleuse flottant dans le gouffre. Il me manquait les mots d’avant les mots. Maintenant, ils m’assaillent. Ils ont le visage d’un fond de puits, comme soufflés par un autre qui serait moi et dontj’ignore tout, sauf cette voix lisible qui les porte.

(…)

 

Le monde n’a changé ni hier ni aujourd’ hui, et il ne changera pas demain. Un jour nous sommes un mardi. La nuit viendra et nous ne serons plus un mardi. Nous serons un mercredi, puis un jeudi, un vendredi, jusqu’au retour du mardi. Sans fin, les aiguilles amènent le retour des jours. Le monde se répète mais ce n’est jamais une répétition. Chaque jour devrait porter un nom différent car chaque jour est unique, irremplaçable, infini, et le monde ne change pas. Seuls nos regards se transforment.
Je ne vois pas les feuilles modifier leurs couleurs entre les saisons. Un jour, je les entends craquer sous mes doigts. C’est l’automne, elles sont vidées de leur eau. Elles sèchent et craquent. ce sont des visages végétaux. Elles nous ressemblent et nous leur ressemblons.“

 

Aggoune

Hafid Aggoune (Saint-Etienne, 17 maart 1973)

 

De Nederlandse dichter Rense Sinkgraven werd op 17 maart 1965 geboren in het Friese Sint Jacobiparochie en groeide op in het Drentse Smilde. Hij is afgestudeerd filosoof aan de RuG en werkt als organisator bij de Schrijversschool Groningen. Sinkgraven publiceerde onder andere in de bundels Het Hogere Noorden, Dichter bij de Stad, Groningen, de stad in gedichten, War On War (gedichten geen bommen) en in de literaire bladen Mosselvocht, Tzum, Rottend Staal, Passionate, Noachs Kat, De Hobbyrocker en Krakatau. Hij treedt regelmatig op en maakt deel uit van de Dichtclub te Groningen.

De paraplu van K. Schippers

 

Zwart. Handvat bekrast.

Waterwerende stof op twee punten

vastgehecht met zwart draad aan balein.

Punt licht gebogen.

 

Twee baleinen geknakt bij bevestigingspunt.

Ingeklapt: een elegant vrouwtje

met afstaande oren. Of: een tanig vrouwtje

met een wipneus en een buikje.

 

Ook: een existentiële polonaiseparaplu

diepzinnig dansend op één been.

 

Uitgeklapt: een mislukte parachute.

Een opgewonden standje dat

klappen kreeg. Gefnuikte vleermuisvleugels.

Glimmende ster van vermoeid metaal.

 

Ook: een bevallige vrouw een beetje loensend

in een regenpak dat haar fantastisch staat.

 

Als dit niet zijn paraplu was

zou ik niet zó kijken.

 

Sinkgraven

Rense Sinkgraven (Sint Jacobiparochie, 17 maart 1965)

 

De Amerikaanse schrijver William Ford Gibson werd geboren in Conway (South Carolina) op 17 maart 1948. Zie ook mijn blog van 17 maart 2008.

 

Uit: Pattern Recognition

 

Five hours’ New York jet lag and Cayce Pollard wakes in Camden Town to the dire and ever-circling wolves of disrupted circadian rhythm.

It is that flat and spectral non-hour, awash in limbic tides, brainstem stirring fitfully, flashing inappropriate reptilian demands for sex, food, sedation, all of the above, and none really an option now.

Not even food, as Damien’s new kitchen is as devoid of edible content as its designers’ display windows in Camden High Street. Very handsome, the upper cabinets faced in canary-yellow laminate, the lower with lacquered, unstained apple-ply. Very clean and almost entirely empty, save for a carton containing two dry pucks of Weetabix and some loose packets of herbal tea. Nothing at all in the German fridge, so new that its interior smells only of cold and long-chain monomers.

She knows, now, absolutely, hearing the white noise that is London, that Damien’s theory of jet lag is correct: that her mortal soul is leagues behind her, being reeled in on some ghostly umbilical down the vanished wake of the plane that brought her here, hundreds of thousands of feet above the Atlantic. Souls can’t move that quickly, and are left behind, and must be awaited, upon arrival, like lost luggage.

She wonders if this gets gradually worse with age: the nameless hour deeper, more null, its affect at once stranger and less interesting?“

 

gibson

William Gibson (Conway, 17 maart 1948)

 

De Duitse schrijver Siegfried Lenz werd op 17 maart 1926 in Lyck, in de landstreek Masuren in Oostpruisen geboren. Zie ook mijn blog van 17 maart 2007 en ook mijn blog van 17 maart 2008.

Uit: Schweigeminute

“Wir setzen uns mit Tränen nieder”, sang unser Schülerchor zu Beginn der Gedenkstunde, dann ging Herr Block, unser Direktor, zum bekränzten Podium. Er ging langsam, warf kaum einen Blick in die vollbesetzte Aula; vor Stellas Photo, das auf einem hölzernen Gestell vor dem Podium stand, verhielt er, straffte sich, oder schien sich zu straffen, und verbeugte sich tief. Wie lange er in dieser Stellung verharrte, vor deinem Photo,Stella,über das ein geripptes schwarzes Band schräg hinlief, ein Trauerband, ein Gedenkband; während er sich verbeugte, suchte ich dein Gesicht, auf dem das gleiche nachsichtige Lächeln lag, das wir, die ältesten Schüler, aus deiner Englischstunde kannten. Dein kurzes schwarzes Haar, das ich gestreichelt, deine hellen Augen, die ich geküßt habe auf dem Strand der Vogelinsel: Ich mußte daran denken, und ich dachte daran, wie du mich ermuntert hast, dein Alter zu erraten. Herr Block sprach zu deinem Photo hinab, er nannte dich liebe, verehrte Stella Petersen, er erwähnte, daß du fünf Jahre zum Lehrerkollegium des Lessing-Gymnasiums gehörtest, von den Kollegen geschätzt, bei den Schülern beliebt. Herr Block vergaß auch nicht, deine verdienstvolle Tätigkeit in der Schulbuchkommission zu erwähnen, und schließlich fiel ihm ein, daß du ein allzeit fröhlicher Mensch gewesen warst: “Wer ihre Schulausflüge mitmachte, schwärmte noch lange von ihren Einfällen, von der Stimmung, die alle Schüler beherrschte, dies Gemeinschaftsgefühl, Lessingianer zu sein; das hat sie gestiftet, dies Gemeinschaftsgefühl.”

 

Lenz

Siegfried Lenz (Lyck, 17 maart 1926)

 

 

De Roemeense schrijver en avantgardist Urmuz (eig. Demetru Dem. Demetrescu-Buzău) werd geboren op 17 maart 1883 in Curtea de Argeş. Zie ook mijn blog van 17 maart 2007 en ook mijn blog van 17 maart 2008.

 

Uit: Fuchsiada   (Vertaald door Julian Semilian and Sanda Agalidi)

 

„Fuchs was not engendered by his mother, not quite… In the beginning, when he came into being, he was not actually seen, but only heard, because Fuchs, when he was given birth opted to come out through one of his grandmother’s ears, his mother being possessed not at all of a musical ear.

     Following that, Fuchs went directly to the Conservatory… There he took the form of a perfect chord and, after spending at first, out of artistic modesty, three years hidden at the bottom of a piano, without anyone’s knowledge, came up to the surface and in a few minutes concluded the course in harmony and counterpoint and wound up his piano studies… Then he stepped down, but counter to all his expectations, discovered regretfully that two of the sounds from which he was composed, altered by the passage of time, had decayed: one, into a pair of mustaches with spectacles behind the ears, while the other, into an umbrella – which together with a G-sharp which was still left to him, endowed Fuchs with his precise, allegoric, and definitive form…

     Later, during puberty, it is told, Fuchs developed a kind of genital organs which were solely a young and exuberant vine leaf, as he was by nature uncommonly bashful, and would not permit, for the very life of him, anything more than a leaf or a flower…

     This leaf also serves him – it is so believed – as daily nutriment. The artist absorbs it each evening before bedtime, then crawls quietly at the bottom of his umbrella and after he locks himself in securely with two musical keys, falls asleep carried off by musical staves and swayed by wings of angelic harmonies, and seized by dreams hearkened till the following morn, when – bashful as his wont – will not surface from his umbrella until a new leaf has grown to replace the old.“

 

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Urmuz (17 maart 1883 – 23 novemmber 1923)
Portret door Triana

 

De Duitse schrijver, essayist, vertaler, uitgever, historicus, organist en muziekwetenschapper Hans Wollschläger werd geboren op 17 maart 1935 in Minden. Zie ook mijn blog van 17 maart 2007 en ook mijn blog van 17 maart 2008.

Uit: Anderrede vom Weltgebäude herab oder Kleine Mauerschau des Alterns

 

Über die ganz ernsten Dinge läßt sich eigentlich bloß ernst nicht mehr reden, schon gar nicht über das komplizierte und unabsehbar implizierende Ernsteste Ding überhaupt, den Tod. Sein Dasein allein läßt einem derart die Luft wegbleiben, daß die Wörter nicht mehr von der Zunge kommen: eine Lebe-Welt, in der Alles, aber auch Alles von ihm abgeschlossen wird, und zumeist auch noch auf die haarsträubendste Weise, ist das unglaubliche Absurdum selber. Man kann imgrunde gar nicht davonreden und müßte, wollte man’s wenigstens versuchen, einen eigenen Zynismus dafür ersinnen: eine Satire-Form, die das Große Gelächter wie ein Stück Eis über den Rücken schöbe; Karl Kraus hätte sie schreiben können. Unser tod-ernstes Mienenspiel ist zu sehr kompromittiert durch die Alfanzereien,die wir täglich damit begleiten, als daß es für das wüste Un-Ding noch ausreichte, von dem wir’s haben.Spätestens seit der Tod nicht als Person mehr vorstellbar ist, mit der man Bergman’sche (oder sogarnoch bessere) Dialoge führen könnte, ist auch die Vorstellung dahin, er wäre als Nebenwesen überlistbar, zu besiegen, gar selber sterblich; die Religionen, die ihn früher so wohlgemut nach seinem Stachel gefragt haben, werden in Kürze nur noch eine liebenswürdige Erinnerung sein. Selbst Bazon Brock, der seinerzeit, mit meinem ungeteilten Beifall, eine Liga zu seiner Abschaffung gegründet hat,war ohne Fortune, wenn man ihm nicht als Teilerfolg anrechnen will, daß er selber trotz seiner Werke noch da ist. Die Situation ist tatsächlich absurd, em
pörend, unerhört: das Leben als nun wirklich prädestinierter Kreuzweg aufs Grab zu stellt eine derartige Zumutung des Großen Ganzen an uns Kleine Teilchen dar, daß mir schon in der Wiege die mir dort beigebrachte, ebenso stark geglaubte wie schwach beglaubigte Vorstellung von einem allmächtigen und allgütigen Schöpfer, egal ob Gott, Allah oder das Tetragrammaton geheißen, schier zum Kopfschütteln war.“

 

hans-Wohlschlaeger

Hans Wollschläger (17 maart 1935 – 19 mei 2007)

 

De Engelse dichteres en schrijfster Jean Ingelow werd geboren op 17 maart 1820 in Boston, Lincolnshire. Zie ook mijn blog van 17 maart 2007.

 

One morning, oh! So early

 

One morning, oh! so early, my beloved, my beloved,

All the birds were singing blithely, as if never they would cease;

‘Twas a thrush sang in my garden, “Hear the story, hear the story!”

And the lark sang, “Give us glory!”

And the dove said, “Give us peace!”

 

Then I hearkened, oh! so early, my beloved, my beloved,

To that murmur from the woodland of the dove, my dear, the dove;

When the nightingale came after, “Give us fame to sweeten duty!”

When the wren sang, “Give us beauty!”

She made answer, “Give us love!”

 

Sweet is spring, and sweet the morning, my beloved, my beloved;

Now for us doth spring, doth morning, wait upon the year’s increase,

And my prayer goes up, “Oh, give us, crowned in youth with marriage glory,

Give for all our life’s dear story,

Give us love, and give us peace!”

 

Jean_Ingelow

Jean Ingelow (17 maart 1820 – 20 juli 1897)

 

De Engelse schrijver Patrick Hamilton werd geboren op 17 maart 1904 in Hassocks, Sussex. Zie ook mijn blog van 17 maart 2007.

 

Uit: The Midnight Bell

 

“The Saloon Bar was narrow and about thirty feet in length. On your right was the bar itself, in all its bottly glitter, and on your left was a row of tables set against a comfortable and continuous leather seat which went the whole length of the bar. At the far end the Saloon Bar opened out into the Saloon Lounge. This was a large, square room filled with a dozen or so round, copper-covered tables… the whole atmosphere was spotless, tidy, bright, and a little chilly. This was no scene for the brawler, but rather for the principled and restrained drinker, with his wife. In here and in the Saloon Bar, The Midnight Bell did most of its business—the two other bars (the Public and the Private) being dreary, seatless bareboarded structures wherein drunkenness was dispensed in coarser tumblers and at a cheaper rate to a mostly collarless and frankly downtrodden stratum of society. The Public Bar could nevertheless be glimpsed by a customer in the Saloon Bar, and as the evening wore on it provided the latter with an acoustic background of deep mumbling and excited talk without which, indeed, the nightly drama of the Saloon Bar would have been rather like a cinematograph drama without music…”

 

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Patrick Hamilton (17 maart 1904 – 23 september 1962)

 

De Duitse schrijver en journalist Karl Gutzkow werd geboren op 17 maart 1811 in Berlijn. Na de romans “Briefe eines Narren” en “Maha Guru.Geschichte eines Gottes” publiceerde hij in 1835 de roman “Wally, die Zweiflerin”, die wegens zijn „immorele“ inhoud een schandaal veroorzaakte. Gutzkow moest er 2,5 maanden voor de cel in en kreeg in Pruisen een schrijfverbod. Na zijn vrijlating werd hij de uitgever van de Frankfurter Börsenzeitung en de Frankfurter Telegraf. Vanaf 1837 woonde hij in Hamburg. Zijn kunstenaarsdrama “Richard Savage, Sohn einer Mutter” uit 1839 stond binnen een half jaar op het speelplan van achtien Duitse theaters.

 

Uit: Berlin — Panorama einer Weltstadt

„Ob man bei Stehely einen Begriff von der Verberlinerung der Literatur bekommen kann–ganz gewiss, oder man muesste sich taeuschen in dieser stummen Bewegungssprache, die einen Haufen von Zeitschriften mit wilder Begier und neidischem Blick zusammentraegt, ihn mit der Linken sichert und mit der Rechten eine nach der andern vor die starren, teilnahmslosen Gesichtszuege haelt. Die Eisenstange und das Schloss des Journals scheint mit schwerer Gewalt auch seine Zunge zu fesseln–wer wuerde hier seinen Nachbar auf eine interessante Notiz aufmerksam machen? Ein feindliches

Heer koennte eine Meile von Berlin entfernt sein, kein Mensch wuerde die Geschichte vortragen, man wuerde auf den Druck
warten und auch dann noch ein Exemplar durch aller Haende wandern lassen–fast in der Weise, wie in Stralow die honetten Leute vor jeder lebhafteren Gruppe vorbeigehen mit dem troestenden Zuruf, man wuerd’ es ja morgen gedruckt lesen“

 

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Karl Gutzkow (17 maart 1811 – 16 december 1878)

 

De Engelse dichter Ebenezer Elliott werd geboren op 17 maart 1781 in Masborough, Yorkshire. Toen hij zestien was ging hij werken in de ijzerwarenwinkel van zijn vader. Tegelijkertijd ging hij door met zijn zelfstudie literatuur en botanica. Toen hij veertig was moest hij na een bankroet nog eens helemaal opnieuw beginnen. Ditmaal was hij wel succesvol. De onderwerpen van zijn gedichten werden nu politieker. Met de Corn Law Rhymes had hij veel succes.

 

 

Retrospection

 

World of my boyhood! art thou what thou wast?

Seen through the melancholy mist of years,

Thy woods a pale diminish’d shadow cast

O’er thoughts grown grey, and feelings dimm’d with tears.

Our spirits, biggen’d by their griefs and fears,

Sadden and dwindle, with their backward view,

All they behold. Chang’d world! thy face appears

Poor as the toy that pleas’d when life was new;

And mournful as th’inscription, trite and true,

That lingers on our little sister’s grave.

Roch Abbey! Canklow! Aldwark! if I crave,

Now, a boy’s joy, from some lone flower’s deep blue,

Will your loved flowers assume a pensive hue?

Or smile as once they smiled, still growing where they grew?

 

Elliott

Ebenezer Elliott (17 maart 1781 – 1 december 1849)

 

Zie voor onderstaande schrijver ook mijn blog van 17 maart 2007.

De Amerikaanse toneelschrijver Paul Green werd geboren op 17 maart 1894 in Lillington, North Carolina.