De Belgische dichter en schrijver Antoine Wauters werd op 15 januari 1981 geboren in Luik. Zie ook alle tags voor Antoine Wauters op dit blog.
Uit : L’enfant des ravines
« J’ai vécu jusqu’à mes dix-huit ans dans un petit village d’Ardenne où mon imagination se trouve, encore aujourd’hui. Que je le veuille ou non, tout ce que j’écris vient de là, des quelques mètres carrés du hangar à poules de mon grandpère, de l’odeur des fraises qu’il cultivait derrière l’église, face aux collines de Hoyemont, au-dessus de l’Ourthe et de l’Amblève, des silos à foin de la ferme de Jacques Martin, des bêtes sachant d’instinct trouver le bonheur, des machines agricoles défoncées par l’usage, dans le purin.
Je suis marqué à vie par ce monde presque disparu. C’est une immense joie et une immense peine. Je ne peux pas le dire mieux : mon enfance me remplit et de peine et de joie.
Ne pas arrêter de faire signe à l’enfant que j’étais, tenter de le revoir et de revoir mon frère, tout cela porte un nom : écrire. Mes livres pourraient d’ailleurs tous commencer par cette phrase, qui ouvre Pense aux pierres sous tes pas. « On était nés jumeaux, pourtant mon frère avait toujours été comme un aîné pour moi. » Quelque part, ça résumerait tout.
J’avais peur de la ferme de Jacques Martin, même si elle m’attirait. Il y avait les oies, qui me paraissaient être des bras automatiques nés pour blesser, des dindons, des porcs, un verrat dont Jacques disait qu’il pouvait nous réduire en bouillie en un seul coup de mâchoire, toutes sortes d’êtres préhistoriques puant atrocement, pourtant quelque chose m’y ramenait constamment, dans cette ferme, qui m’attirait comme un poison. Je peux chercher dans tous les sens, presque toute ma joie se trouve là, au milieu de ces pierres d’avoine, près des silos, contre le flanc des bêtes, dans le purin.
J’étais fasciné par ces vaches qui dormaient littéralement dans leur merde. Je pouvais rester des heures à les regarder. J’étais fou d’elles, fou comme on l’est toujours des choses qui nous font peur, fou comme je le suis encore de celles qui me dégoûtent. Le fromage, par exemple. Et le lait.
Avec mon frère, on habitait dans le bas du village, dans les remblais d’un trou aux crasses recru de ronces et de fleurs sauvages, une de ces déchetteries dont sont pleines les campagnes. Le terrain, en pente, filait droit dans le bois qui faisait partie de la propriété. Un bois qui fut la jungle où il me semble avoir laissé la part la plus vivante de moi. La plus cruelle. Et la plus douce.”
De Duitse dichter, schrijver en fotograaf Sascha Kokot werd geboren op 18 januari 1982 in Osterburg. Zie ook alle tags voor Sascha Kokot op dit blog.
altijd als de schemering tegen
altijd als de schemering tegen
het voorgloeien van de lantaarns wordt ingewisseld
staat iemand voor het raam en kijkt naar
wat hem langzaam uithongert
hoever het in deze paar minuten ook is
het komt weer merkbaar dichterbij
komt in zijn ban krijgt langzaam
vorm als een gegarandeerde herinnering
die niet kan worden afgeschud weggepraat
tussen huisgevels over tramrails
en groene ruimtes in dichte takken beweegt het
zonder enig gewicht met een kracht als
alleen dit licht nog kan vóór de
natriumdamplampen hun temperatuur bereiken
ons allemaal terughalen om de laatste dingen
te verrichten voordat de nacht en de komende dag
ons omhullen
Vertaald door Frans Roumen
Zie voor nog meer schrijvers van de 15e januari ook mijn blog van 15 januari 2019 en ook mijn blog van 15 januari 2017 deel 2 en eveneens deel 3.