Gregoire Delacourt

 

De Franse schrijver, journalist, regisseur en scenarist Gregoire Delacourt werd geboren op 26 juli 1960 in Valenciennes, Delacourt bezocht het jezuïetencollege La Providence in Amiens. Na het afronden van zijn bachelor in Lille studeerde hij rechten in Grenoble. Met zijn vrouw Dana Philp richtte hij in 1982 een reclamebureau op dat hij leidde tot 2004. Hij werkte voor bekende merken zoals Taittinger en Unilever. Al als 18 -jarige schreef hij poëzie en hij publiceerde in 1978 zijn eerste stukken in Le Monde. In de tijd schreef van zijn reclamebureau schreef en regisseerde hij ook de film “Preference” die in de Franse bioscopen kwam op 17 juni 1998. Met “L’ Écrivain de la famille” debuteerde Delacourt in 2011 als schrijver. De roman werd meer dan 20.000 keer verkocht en Delacourt heeft verschillende literaire prijzen, waaronder de Prix Marcel Pagnol en de Prix Rive Gauche à Paris, ontvangen. Zijn tweede roman “La Liste de mes envies” verscheen in 2012 en vertelt het verhaal van een getrouwde moeder die na zware slagen van het noodlot plotseling meer dan 18 miljoen euro in de loterij wint en aarzelt om haar net hersteld levensgeluk in gevaar te brengen. Alleen al in Frankrijk werd de roman meer dan 400.000 keer verkocht. De rechten zijn verkocht naar 27 landen. Nadat Mikaël Chirinian in 2013 het verhaal voor het theater had bewerkt begonnen de opnames voor de film op 15 april 2013. Delacourts derde roman “La première chose qu’on regarde” verscheen in 2013. Het is een liefdesverhaal tussen een monteur en een jonge vrouw in een Frans dorp. De personages tonen een verwarrende gelijkenis met de acteurs Ryan Gosling en Scarlett Johansson. Toen hij van een lezingentoernee uit Duitsland terug kwam vernam hij dat Johansson een rechtszaak aangespannen had tegen zijn uitgever JC Lattès wegens “schending en frauduleus gebruik van haar persoonlijke rechten “.

Uit: La liste de mes envies

« On se ment toujours.
Je sais bien, par exemple, que je ne suis pas jolie. Je n’ai pas des yeux bleus dans lesquels les hommes se contemplent ; dans lesquels ils ont envie de se noyer pour qu’on plonge les sauver. Je n’ai pas la taille mannequin ; je suis du genre pulpeuse, enrobée même. Du genre qui occupe une place et demie. J’ai un corps dont les bras d’un homme de taille moyenne ne peuvent pas tout à fait faire le tour. Je n’ai pas la grâce de celles à qui l’on murmure de longues phrases, avec des soupirs en guise de ponctuation ; non. J’appelle plutôt la phrase courte. La formule brutale. L’os du désir, sans la couenne ; sans le gras confortable. Je sais tout ça.
Et pourtant, lorsque Jo n’est pas encore rentré, il m’arrive de monter dans notre chambre et de me planter devant le miroir de notre armoire-penderie – il faut que je lui rappelle de la fixer au mur avant qu’un de ces jours, elle ne m’écrabouille pendant ma contemplation.
Je ferme alors les yeux et je me déshabille doucement, comme personne ne m’a jamais déshabillée. J’ai chaque fois un peu froid ; je frissonne. Quand je suis tout à fait nue, j’attends un peu avant d’ouvrir les yeux. Je savoure. Je vagabonde. Je rêve. Je revois les corps émouvants alanguis dans les livres de peinture qui traînaient chez nous ; plus tard, les corps plus crus des magazines.
Puis je relève doucement mes paupières, comme au ralenti.
Je regarde mon corps, mes yeux noirs, mes seins petits, ma bouée de chair, ma forêt de poils sombres et je me trouve belle et je vous jure qu’à cet instant, je suis belle, très belle même. »
(…)

« Il me proposa de boire un café après la fermeture. J’avais cent fois, mille fois rêvé ce moment où un homme m’inviterait, me courtiserait, me convoiterait. J’avais rêvé d’être ravie, emportée loin dans le feulement d’une automobile rapide, poussée à bord d’un avion qui volerait vers des îles. J’avais rêvé de cocktails rouges, de poissons blancs, de paprika et de jasmin mais pas d’un café au Tabac des Arcades. Pas d’une main moite sur la mienne. Pas de ces mots sans grâce, ces phrases huileuses, ces mensonges déjà. »

 

 
Gregoire Delacourt (Valenciennes, 26 juli 1960)