Mouloud Feraoun, Juana de Ibarbourou, Eric Linklater, Jan Potocki, Dominic Angeloch

De Algerijnse schrijver Mouloud Feraoun werd geboren op 8 maart 1913 in het bergdorp Tizi Hibel, Kabylie. Zie ook mijn blog van 8 maart 2010.

 

Uit: Journal 1955-1962

 

“N’ai-je pas écrit tout ceci au jour le jour, selon mon état d’âme, mon humeur, selon les circonstances, l’atmosphère créée par l’événement et le retentissement qu’il a pu avoir dans mon cœur ? Et pourquoi ai-je ainsi écrit au fur et à mesure si ce n’est pour témoigner, pour clamer à la face du monde la souffrance et le malheur qui ont rôdé autour de moi ? Certes, j’ai été bien maladroit, bien téméraire, le jour où j’ai décidé d’écrire, mais autour de moi qui eût voulu le faire à ma place et aurais-je pu rester aveugle et sourd pour me taire et ne pas risquer d’étouffer à force de rentrer mon désespoir et ma colère ? Et maintenant que c’est fait, que tout est là, consigné, bon ou mauvais, vrai ou faux, maintenant que nous entrevoyons la fin du cauchemar, faudra-il garder tout ceci pour moi ?
(…)Je sais combien il est difficile d’être juste, je sais que la grandeur d’âme consiste à accepter l’injustice pour éviter soi-même d’être injuste, je connais, enfin, les vertus héroïques du silence. Bonnes gens, j’aurais pu mourir, depuis bientôt dix ans, dix fois j’ai pu détourner la menace, me mettre à l’abri pour continuer de regarder ceux qui meurent. Ceux qui ont souffert, ceux qui sont morts pourraient dire des choses et des choses. J’ai voulu timidement en dire un peu à leur place. Et ce que j’en dis, c’est de tout cœur, avec ce que je peux avoir de discernement et de conscience” (17 août 1961).
 

 


Mouloud Feraoun (8 maart 1913 – 15 maart 1962)

 

De Uruguayaanse dichteres en schrijfster Juana de Ibarbourou werd geboren op 8 maart 1892 als Juana Fernández Morales in Melo, Cerro Largo. Zie ook mijn blog van 8 maart 2010.

 

 

The Knife Sharpener

 

This heroic pain to build every night

A new pair of wings…

Where will be those who yesterday put on my shoulders

The insomnia of the first hour of dawn!

 

Day, the knife-sharpener of the gold-scissors,

The steel-daggers and the iron-backs;

Last night I had the wings

And I was in the sky.

But this morning

You arrived with your flute and stone,

Your twelve silver-knives.

 

And slowly began cutting the wings.

 

 

Juana de Ibarbourou (8 maart 1892 – 15 juli 1979)

 

 

 

De Schotse schrijver Eric Robert Russell Linklater werd geboren op 8 maart 1899 in Dounby, Orkney. Zie ook mijn blog van 8 maart 2007 en en ook mijn blog van 8 maart 2009 en ook mijn blog van 8 maart 2010.

 

Uit: Tiefseepiraten (Vertaald door Gabriele Haefs)

 

„Wenn sie aneinandergerieten, dann trug Hew normalerweise den Sieg davon. Aber sie stritten sich nur selten – nicht häufiger als einmal im Monat, denn Timothy war verträglich und Hew mochte ihn. Manchmal jedoch wachte Hew morgens auf und dachte daran, wie groß und stark er war, und vor lauter Glück und aus dem Wunsch heraus, seine Stärke zu zeigen, bewarf er Timothy mit einem Kissen und brüllte: »Auf in den Kampf!«

Wenn er dann fünf Minuten später auf Timothys Brust saß, sagte er etwa Folgendes: »Es tut mir wirklich schrecklich leid, aber ich fürchte, du kriegst schon wieder ein blaues Auge. Ich wollte wirklich nicht so fest zuhauen. Echt nicht!«

Und Timothy antwortete dann, keuchend und außer Atem: »Du bist ein blöder, brutaler, mieser Trottel. Du hättest als Zugpferd auf die Welt kommen sollen, dann könntest du dich vielleicht irgendwie nützlich machen. Aber so nervst du einfach nur. Und jetzt runter von meiner Brust, deine Nase blutet nämlich und tropft mich voll.«

Später an einem solchen Morgen erzählten sie dann Sam Sturgeon von ihrem Kampf, und Timothy sagte:

»Der hat mindestens eine halbe Stunde gedauert, glaub ich.«

»Das muss länger gewesen sein«, widersprach Hew.

»Weniger als eine Dreiviertelstunde bestimmt nicht, vielleicht sogar noch mehr.«

 

 

Eric Linklater (8 maart 1899 – 7 november 1974)

 

 

 

De Poolse schrijver, geschiedkundige en ontdekkingsreiziger graaf Jan Nepomucen Potocki werd geboren op 8 maart 1761 in Pikov. Zie ook mijn blog van 8 maart 2007 en ook mijn blog van 8 maart 2010.

 

Uit: Voyage en Turquie et en Égypte

  

“J’avais aperçu pour la première fois les pyramides lorsque, remontant de Rosette au Caire, j’eus atteint la pointe du Delta. J’en étais à dix lieues, et elles m’avaient paru comme des montagnes, dont la couleur bleuâtre annonçait une grande élévation. Je les avais perdues de vue en me rapprochant du Caire, et je ne les retrouvai plus que vers Gizeh. La distance de ce village aux pyramides est de trois lieues, et paraît à peine de six cents pas.

Je distinguais parfaitement leurs différentes assises, et jusqu’aux séparations des pierres, qui ne me paraissaient alors que de la grandeur de nos briques, et mes yeux mesurant la hauteur de ces monuments sur cette fausse échelle n’y trouvèrent plus rien de merveilleux. La même chose m’était arrivée à Saint-Pierre de Rome, et doit arriver nécessairement à la vue de tout édifice lorsque la parfaite proportion de ses parties ne laisse pas d’objet de comparaison qui puisse faire juger de la grandeur de leur ensemble. Pour juger donc de celle des pyramides, il faut aller jusqu’à leur base ; alors le sommet disparaît peu à peu, et l’on ne voit plus que l’entassement des blocs énormes dont on avait d’abord si mal jugé. Alors si l’on veut porter la clarté du calcul sur le témoignage rectifié de ses sens, on trouve que le nombre de ces blocs se monte à plus de trois cent trente-quatre mille trois cent soixante-sept, qui font une solidité de soixante-deux millions trois cent neuf mille six cents pieds cubes.

Alors que l’on s’éloigne autant que l’on voudra, l’imagination fatiguée de calcul ne garde plus que l’idée d’immensité et la conserve toujours.

Les Arabes, qui savent que les voyageurs sont curieux de graver leurs noms à l’entrée de la pyramide, sont venus m’apporter un ciseau ; je m’en suis servi pour y faire placer ce vers du Poème des Jardins : “Leur masse indestructible a fatigué le temps.”

 

 

Jan Potocki (8 maart 1761 – 2 december 1815)

Portret door Alexander G. Warneck, na 1810 

 

 

Onafhankelijk van geboortedata:

  

De Duitse schrijver Dominic Angeloch werd in 1979 in Stuttgart geboren. Zie ook mijn blog van 8 maart 2010.

 

Uit: Kinderspiel

 

„Langweilig war es gewesen, dort auf der Schwäbischen Alb bereits seit Stunden in der heißen Sonntagssonne hinter unseren Eltern herzugehen – bis sich eines von uns Kindern dieses Spiel ausdachte. Dabei ging es eigentlich nur darum, uns vorzustellen, als Hirten mit der Hilfe eines Hundes eine Schafherde zu hüten. Immer wieder entfernte sich ein Tier von der Herde; wir riefen uns dann gegenseitig Hinweise zu, in welche Richtung das Tier gelaufen sein mochte und konnten es so wieder einfangen. In der Zwischenzeit aber war schon ein anderes Tier weggelaufen, dem wir nun nachjagen mußten, weil unser Hirtenhund nicht auf es geachtet hatte.
Die anderen Spaziergänger, die uns von Zeit zu Zeit begegneten, müssen uns für verrückt gehalten haben, so, wie wir uns gegenseitig scheinbar grundlos anschrien und umherrannten, als jagten wir Schafe, obwohl da gar keine waren. Aber auf diese Weise vergaßen wir die Langeweile.
So viel Spaß hatten wir an diesem Spiel, daß wir es immer wieder spielen wollten. Bald reichten uns die Sonntagsspaziergänge nicht mehr aus, und so erweiterten wir das Spiel, indem wir es auch zuhause spielten: Aus den verschiedenen Räumen des Elternhauses wurden Ställe für Kühe, Schafe, Schweine, Ziegen und Hühner, die wir ausmisten und pflegen mußten.“

 


Dominic Angeloch (Stuttgart, 1979)