Adriaan Roland Holst, Amos Oz, Christiaan Weijts, Monika van Paemel, Graham Swift

Bij 4 mei

 

 

Monument op de Dam met de tekst van Roland Holst

 

 

“Nimmer, van erts tot arend, was enig schepsel vrij onder de zon, noch de zon zelve, noch de gesternten. Maar geest brak wet en stelde op de geslagen bres de mens. Uit die eersteling daalden de ontelbaren. Duchtend zijn hoge blik deinsden hun zwermen binnen de wet terug en werden volkeren en stonden elkander naar het leven, onder nachtgewolkten verward treurspel, dat wereld heet. Sindsdien werd geen mens vrij dan ontboden van boven zijn dak, geen volk dan beheerst van boven zijn torens. Blijve ons dat bij, verlost als we werden uit het schrikbewind van een onderwereld. Niet onbeheerst, doch enkel beheerst van boven de wereld blijft vrijheid ons deel.”

 

 

Adriaan Roland Holst (23 mei 1888 – 5 augustus 1976)

Hier met prinses Beatrix en prins Claus bij zijn 80e verjaardag.

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David Guterson, Jan Mulder, Werner Fritsch, Olia Lialina

De Amerikaanse schrijver David Guterson werd geboren op 4 mei 1956 in Seattle. Zie ook alle tags voor David Guterson op dit blog.

 

Uit: Snow Falling on Cedars

 

“Ishmael saw something else, too. On the far side of the car, with her own shovel in hand, Hatsue worked without looking up. She was digging through the snow to the black earth of the cedar woods and throwing spadefuls of it underneath the tires.
Fifteen minutes later the three of them walked down the road toward his DeSoto. The Willys station wagon’s rear right tire had been perforated by a fallen branch still wedged up under both axles. The rear length of exhaust pipe had been crushed, too. The car wasn’t going anywhere–Ishmael could see that–but it took Hisao some time to accept this truth. With his shovel he’d struggled defiantly, as if the tool could indeed change the car’s fate. After ten minutes of polite assistance Ishmael wondered aloud if his DeSoto wasn’t the answer and persisted in this vein for five minutes more before Hisao yielded to it as an unavoidable evil. He opened his car door, put in his shovel, and came out with a bag of groceries and a gallon of kerosene. Hatsue, for her part, went on with her digging, saying nothing and keeping to the far side of the car, and throwing black earth beneath the tires.
At last her father rounded the Willys and spoke to her once in Japanese. She stopped her work and came into the road then, and Ishmael was granted a good look at her. He had spoken to her only the morning before in the second-floor hallway of the Island County Courthouse, where she’d sat on a bench with her back to an arched window just outside the assessor’s office. Her hair had been woven then, as now, into a black knot against the nape of her neck. She’d told him four times to go away.”

 

 

David Guterson (Seattle, 4 mei 1956)

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Jacques Lanzmann, Ishita Bhaduri, Gerlind Reinshagen, Maxence Van der Meersch, Wilhelm Lehmann

De Franse schrijver, journalist en tekstschrijver Jacques Lanzmann werd geboren op 4 mei 1927 in Bois-Colombes. Zie ook alle tags voor Jacques Lanzmann op dit blog.

 

Uit: Le têtard

 

“J’avais quinze ans et je ne voulais pas mourir sans avoir fait l’amour et la Résistance, mais c’était bien plus facile de tuer un soldat allemand qu’une obses­sion sexuelle.
Il y avait soixante camions et je ne sais combien de bagnoles à gazogène pleins à ras bord de gars et de matériel.
Les camions étaient poussifs, mais les poitrines cognaient si fort et les gorges sous les drapeaux chantaient tellement que les moteurs semblaient marcher à l’enthousiasme.
En traversant Vieille-Brioude réveillée par l’événe­ment, j’ai aperçu les grands-parents qui se tenaient sur le pas de la porte. Anna et Léon, nés l’un en Lettonie, l’autre en Biélorussie, applaudissaient en Auvergnats cette longue colonne de maquisards motorisés qui transportaient leurs fils et leurs petits-fils, sang pogromisé et chair de victime, vers l’ultime étape de la francisation.
Moi, je m’étais toujours senti plus français que juif, mais aussi bien plus rouquin que français et juif. J’étais un rouquin-français-juif de parents divorcés-citadins transplanté-analphabète-et-paysan ; un vrai poil de carotte sans vraie famille, mais avec des fami­liers. Et, parmi les plus familiers, il y avait mon frère Claude, ma soeur Evelyne, le René et le Père Tavernier, la Mère Yvonne, le gars Bébette et la soeur de René Raymond. Dans le temps, il y avait eu ma mère : dans le présent, il y avait mon père. Mais, comme ils étaient séparés par les sentiments et l’Occupation, ça ne faisait pas une famille.
À Groutel, j’avais souffert de mes cheveux rouges, j’étais un dépigmenté, un poil de brique, un maudit petit rouquin qui avait pris le soleil à travers une passoire. À Melun, j’eus à faire face à ceux qui me reprochaient – et c’étaient généralement les mêmes -ma rouquinerie et ma juiverie. Chez les Bongrand, le poil avait de nouveau primé ; eux, ils ne savaient pas que j’étais juif, mais ils voyaient que j’étais rouge. Et, quand le Marcel ou l’Albert rentrant des champs s’atta­blaient en disant : «Dis donc, la mère, on se taperait bien un coup de rouquin», je me sentais visé et je l’étais.”

 


Jacques Lanzmann (4 mei 1927 – 21 juni 2006)

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