De Argentijnse schrijver Héctor Bianciotti werd geboren op 18 maart 1930 in Córdoba. Zie ook alle tags voor Héctor Bianciotti op dit blog.
Uit:L’amour n’est pas aimé
« J’en vins à penser avec joie que la finalité secrète de ce monde était d’ordre purement esthétique et que les horreurs qui peuplent notre histoire sont un festin destiné au poète. […] … mais je pense néanmoins que cette foi pure en la magie d’un adjectif ou d’un adverbe – toujours si méprisés -, cette certitude qu’un adverbe ou un adjectif peuvent aller là où la raison ne parvient pas et peuvent laisser entrevoir l’impossible Vérité qui jusqu’alors s’était dérobé à toute recherche, fut en fin de compte un exercice utile qui allait me servir plus tard, quand j’aurais à décrire quelque chose d’immédiat avec une sorte de rhétorique de l’urgence. ”
(…)
« C’est là – ce fut un bonheur et un éblouissement – qu’il découvrit un jour qu’il savait lire. C’est là qu’il connut la réclusion, dans une cave obscure à laquelle on le condamnait parce qu’il lisait avec plaisir et que tout plaisir est un pêché – mais dans l’obscurité il se prit pour Robinson et des ombres tapies dans les coins il se forgea des interlocuteurs avec lesquels il faisait commerce (la solitude du personnage ne l’attirait pas). C’est là qu’il trouva, en la personne de l’oncle Henry, vieux marin boiteux qui profitait de la présence de l’enfant pour continuer à s’émerveiller de ses anciennes prouesses, la première des innombrables figures de héros anonymes qu’il exalterait plus tard. C’est là qu’il sut – mais qui dira son désarroi ? – douter de ce qu’on tentait de lui inculquer : l’obsession de la faute, la notion d’un enfer toujours mérité que le moindre de ses gestes appelait, d’un Très-Haut omniscient qui tenait un livre de comptes – ce qui l’amena à découvrir les avantages de la méfiance, de la dissimulation, du mensonge, toutes choses qui sont peut-être finalement, dans ce monde provisoire, des vertus esthétiques.”

Héctor Bianciotti (18 maart 1930 – 11 juni 2012)









